Ralentissement de la fonte de la banquise Arctique : pas de record en 2018
samedi 25 août 2018Malgré des températures particulièrement élevées ces dernières semaines sur l'Hémisphère Nord, voire exceptionnelles sur l'Europe, le déclin des glaces de l'Arctique s'est vu ralenti.
Au 23 août, l'étendue des glaces de l'Arctique était d'approximativement 4.945 millions de kilomètres carrés. Des niveaux toujours particulièrement bas au regard de la moyenne observée sur la période 1981-2010 (6.866 millions de km2, soit un déficit de 28%). Néanmoins, ce niveau n'est « que » le 6e plus bas observé à cette date, très loin de la triste année 2012 (une superficie inférieure à 4 millions de km2 à la fin août). Une timide amélioration, puisque l'étendue de ces glaces avait alors été la 4e plus faible jamais observée sur l'ensemble du mois de juin.
Graphique de l'étendue des glaces de l'océan Arctique (en millions de km2) - Zachary Michael Labe
En cette fin août, la route maritime Arctique est d'ailleurs ouverte. En effet, le chemin d'accès par la mer de Laptev, la mer de Sibérie Orientale puis la mer des Tchouktches (chemin longeant les côtes Sibériennes) est en partie libérée des glaces, ceci malgré quelques parcelles de glaces éparses encore présentes.
Répartition des glaces dans l'océan Arctique au 24 août 2018 et rapport à la normale 1981-2010 - NSIDC
Désormais, le rythme de fonte semble nettement se réduire en cette fin de mois, synonyme de l'approche de l'automne et de la saison froide. Une fonte qui devrait se poursuivre a priori jusque autour de la mi-septembre, date habituelle du minimum annuel. Selon les prévisions, ce minimum glaciaire devrait se situer loin du record absolu de l'année 2012. Nous serions toutefois une fourchette comprise entre la 4e et la 9e place des plus bas niveaux observés sur les 40 dernières années !
Variation quotidienne de l'étendue des glaces de l'Arctique en 2018 (en km2) - Zachary Michael Labe
Minimums glaciaires en Arctique depuis 2003 et moyennes par décennie - Zachary Michael Labe
L'étendue (superficie) est néanmoins à distinguer du volume des glaces (en kilomètre cube). Un volume en chute sensible depuis plusieurs décennies, et accéléré en ce début de 21è siècle, symbole fort du réchauffement climatique majeur au niveau des pôles. En cette année 2018, nous restons toutefois au dessus des pics observés au début de la décennie 2010.
Anomalie du volume des glaces de l'océan Arctique depuis 1979 - Polar Science Center
Note importante : la notion de « superficie » des glaces correspond aux zones où l'océan est glacé à 15% minimum.