Records en série dans l'océan Arctique
samedi 26 novembre 2016
Rien ne semble s'arranger ces dernières semaines au delà du cercle Arctique, et la tendance ne fait que se confirmer : jamais depuis le début des observations satellitaires, la banquise Arctique n'avait accumulé un retard aussi important pour un mois de Novembre !
Cette année 2016 a mis à rude épreuve cette banquise qui a souvent frôlé des niveaux records. Mais depuis plus d'un mois, une anomalie tout bonnement exceptionnelle concerne toute la région du pôle Nord. Les températures sont entre 10 et 20°C au dessus des normales que l'on rencontre habituellement, et ce depuis de nombreuses semaines consécutives ! A titre de comparaison, cette anomalie pourrait se retraduire en France par des températures atteignant quotidiennement les 25°C à Paris depuis la mi-octobre !
Anomalie de température prévue ce samedi 26 novembre - Climate Reanalyzer
Conséquence directe de cette « douceur », la banquise ne parvient pas à se reformer après son minimum estival du mois de septembre. Pire encore : entre le 17 et le 20 novembre, cette banquise a fini par entamer une fonte partielle (8.674million de km2 le 16 mais 8.625 le 20). Inimaginable en cette période de l'année, période propices aux températures glaciales de la nuit polaire (ensoleillement devenant nul entre octobre et mars) et à la reconstitution des glaces.
Au 24 novembre, cette surface glacée en Arctique était estimée à 8.954 millions de km2, ce qui représente un retard de 20% par rapport à ce qui est en temps normal observé sur la période 1981-2010 (moyenne de 11.175 millions de km2). Des niveaux bien en deçà de l'année 2012, pourtant record en la matière, et ce en continu depuis le 17 octobre.
Evolution de la superficie de la banquise arctique (en millions de km2) - NSIDC
Etendue de la banquise actique au 24 novembre - NSIDC
De l'autre côté du globe, l'Antarctique subit également les assauts d'un réchauffement prononcé ces dernières semaines, à l'approche de la saison estivale (été dès le 21 décembre dans l'hémisphère Sud). Une fonte des glaces plus rapide qu'en temps normal. En cumulé sur l'ensemble du globe, les surfaces glacées de l'Arctique et de l'Antarctique sont catastrophiques. Mais aucun adjectif ne pourrait en réalité décrire la situation qui est en cours.
Evolution de la surface glacée totale du globe (Arctique + Antarctique) au 24 novembre - NSIDC