La neige précoce augure-t-elle d'un hiver froid ?
mercredi 9 novembre 2016
La neige et le froid font précocemment parler d'eux cet automne. Octobre a été plus frais que la normale en France comme sur une grande partie de l'Europe et la Russie (>>), l'enneigement de l'hémisphère Nord en général et de l'Eurasie en particulier est significativement excédentaire (>>) et les premières neiges en plaine ont été précoces en France par rapport à ces dernières années (>>). Ces caractéristiques augurent-elles de la couleur du prochain hiver ?
Aucun lien statistique significatif ne peut être mis en évidence entre la précocité des premiers frimas et la rigueur de la saison hivernale dans sa globalité. L'enneigement et la froidure sur l'Europe de l'Est, du Nord et en Russie sont, en revanche, plus déterminants. Une invasion véritablement et durablement froide n'est possible en France que par transport des masses d'air de ces secteurs. Ainsi, si les déficits de température devaient perdurer plus à l'Est, une vague de froid du type de celle de février 2012 serait du domaine du possible, alors qu'elle était inenvisageable l'hiver dernier, par manque de réserve. Reste que seules les circulations atmosphériques à grande échelle déterminent la dominante météo d'une période donnée. Les modèles de prévision saisonnière tentent de les anticiper mais avec grande difficulté sous nos latitudes.
Ainsi, en ce début novembre, aucun scénario ne se distingue véritablement pour l'hiver prochain. Nonobstant, selon le centre de prévision européen, sans doute l'un des plus robustes en la matière, la froidure précoce de novembre s'estomperait à grande échelle mais nous conserverions des températures plutôt inférieures à la normale jusqu'en janvier, une tendance à prendre avec réserve puisque ce même modèle calculait plutôt des excédents de température jusqu'à présent. Les excès de douceur de l'hiver 2015 / 2016, qui avaient été bien appréhendés à l'époque, semblent exclus.
ECMWF
Rappelons aussi que ces simulations n'appréhendent que les moyennes mensuelles qui peuvent masquer bien des aléas. Une région peut subir de fortes chutes de neige paralysant l'activité économique et de très fortes gelées durant quelques jours au sein d'un mois plus doux que la normale.
Ainsi, en guise de synthèse, retenons que nul ne sait comment se présentera véritablement le prochain hiver en France. Il semble que l'on puisse néanmoins exclure l'exceptionnelle douceur de l'hiver dernier. Un hiver relativement froid est possible au sein duquel une vague de froid est envisageable si les réserves d'air froid devaient s'accumuler en direction de l'Europe de l'Est. A suivre !
Nos prévision saisonnières sur Météo-Villes.