La saison des vendanges vient de débuter en ce mois de septembre. Et la récolte annuelle est souvent un bon marqueur de la météo écoulée lors des précédents mois.

Pour cette saison 2016, le bilan est assez contrasté selon les régions. Malgré tout, la tendance générale tend à aller vers une récole un peu plus maigre que la normale. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, la récole de vin était estimée au 22 août dernier à un total de 42.9 millions d'hectolitres pour cette année 2016. Un niveau qui correspond à une baisse de 10% de la production par rapport à l'année 2015 (47.8 millions), et un déficit d'environ 7% par rapport à la moyenne 2010-2015 (45.6 millions).

Plusieurs évènements climatiques pèsent sur cette baisse de la production :

- Un épisode de gel très tardif au cours du printemps (fin avril notamment) sur l'ensemble de la moitié Nord du pays, touchant principalement les vignobles de la vallée de la Loire, mais également de Bourgogne (>>).

Gel sur les vignes en Côte d'Or - 27 avril 2016 - Le Bien Public

- Une fin de printemps particulièrement grise, fraiche et extrêmement pluvieuse ayant provoqué la prolifération de certains parasites et maladies, telles que le mildiou ayant touché notamment ces mêmes régions du Val de Loire et du Beaujolais (>>).

- La sécheresse s'étant aggravée notamment sur les vignobles du pourtour Méditerranéen. Le déficit hydrique particulièrement marqué lié à la fois au manque notable de pluie, couplé avec plusieurs épisodes venteux desséchant les terres en surface, a provoqué des phénomènes de flétrissements et de déshydratations, voire même des retards de maturité. La végétation a alors présenté un retard d'une grosse semaine par rapport à une année normale sur l'ensemble du pourtour Méditerranéen (>> , >>).

Illustration d'une vigne desséchée suite au manque de précipitations

- Divers orages de grêle ayant décimé certaines parcelles. Sur le Languedoc, en plus du manque cruel d'eau, un très violent orage a touché plus de 2000 Ha de vignes dans l'Est de l'Hérault lors de l'après-midi du 17 août (>>). En Bourgogne, c'est en mai où les orages ont été les plus marquants, avec plusieurs épisodes de grêle ayant dévasté près de 400Ha de Chablis, en plus des parcelles déjà perdues suite au gel (>>) Enfin, dans les Charentes, les vignobles de Cognac n'ont pas été épargnées avec plus de 3000Ha touchés lors de violents orages fin mai.

Grêle au domaine du Mas de l'Oncle à Lauret (Hérault) suite à l'orage du 17 août (>>)

Au final, sur certains secteurs, les vignerons prévoient une baisse particulièrement marqué. Sur le Val de Loire, suite aux intempéries du printemps, ainsi qu'au gel du début de saison, la baisse est estimée à 32% par rapport à une année normale. Sur le secteur du Beaujolais, le déficit par rapport à l'an dernier est estimé à 21%.

Source : http://agreste.agriculture.gouv.fr

Malgré un volume global en baisse, 2016 pourrait néanmoins s'en sortir avec un millésime d'assez grande qualité, même dans les régions concernées par tous ces aléas climatiques. Car malgré le retard, les précipitations de la mi-septembre, suivies de la période ensoleillée en cours, ont pu permettre d'obtenir des grappes matures et saines.