Chronique des hivers doux
mercredi 8 janvier 2014
Même s'ils sont moins spectaculaires que les vagues de chaleur, les épisodes de douceur extrême en hiver font partie des évènements climatiques remarquables. Ils ont d'ailleurs un impact non négligeable sur l'agriculture et la nature en général.
La situation propice aux hivers doux en Europe.
On ne connaît pas encore très bien les signes précurseurs d'un hiver doux ou d'un hiver froid, mais on sait que la situation se fait très particulière en Europe Occidentale quand survient une longue période de douceur hivernale. On peut retenir que les grands centres d'action qui orchestrent notre climat sont situés plus au Nord que d'habitude. Les vents dominants sont donc orientés Ouest et Sud-Ouest, cette influence océanique maintenant des températures élevées mais provoque aussi des tempêtes plus fréquentes.
L'Oscillation Nord-Atlantique.
Pour savoir si nous sommes dans une situation "normale" ou "anormale", les météorologues construisent des cartes d'anomalies de pression atmosphérique qui permettent de calculer l'indice NAO (North Atlantic Oscillation).
Lorsque les hivers sont doux, l'anticyclone des Açores recouvre le Portugal et les dépressions circulent vers l'Islande. La pression est plus élevée que la normale à Lisbonne et plus basse que la normale à Reykjavik, ce qui donne un indice NOA positif.
Les records de douceur en hiver.
Lorsqu'un courant océanique d'origine subtropicale très puissant influence l'Europe Occidentale, les températures peuvent facilement dépasser 15°C en décembre et janvier et même 20°C en février. A proximité du relief, notamment près des Pyrénées, les températures peuvent approcher et même dépasser 25°C tous les mois d'hiver en raison de l'effet de foehn.
Quelques situations remarquables :
Notre hiver 2013 / 2014.
La grande douceur se maintient presque sans coup férir depuis la mi-décembre, une situation remarquable mais pas exceptionnelle pour autant puisqu'il suffit de remonter à l'hiver 2006 / 2007 pour retrouver une situation semblable. A Paris, le thermomètre avait même atteint ou dépassé 11 fois les 14°C de décembre 2006 à février 2007 alors que nous n'avons atteint ce seuil qu'une fois cet hiver (le 8 janvier).
En outre, d'après les premières projections, la seconde quinzaine de janvier 2014 sera sans doute beaucoup plus proche des normales saisonnières, voire même plus froide.
Notre livre : Y'a plus de saison.
Une partie des textes et les illustrations de cet article sont tirées de "Y'a plus de saison", la chronique des grandes variations climatiques et phénomènes extrêmes. Information et commande.