Retro météo 2019 : les évènements climatiques ayant fait la une en France
dimanche 29 décembre 2019L'année 2019 se termine, l'occasion de revenir sur plusieurs évènements climatiques ayant fait l'actualité en France.
Cette liste est bien évidemment non exhaustive : la totalité des évènements de l'année écoulée et les actualités dédiées sont à retrouver sur notre CHRONIQUE météo (chronique abondamment illustrée répertoriant les principaux événement météo année par année, en France depuis 1900).
-> 1) Episode neigeux du 22 au 24 janvier :
Des chutes de neige se manifestent en plaine entre le 22 et le 24 février sur les deux-tiers Est de la France (>>). En matinée du 22 janvier, la capitale est recouverte d'une couche de 5 centimètres de neige fraîche (au parc Montsouris, couche atteignant même les 10cm entre Val d'Oise et Yvelines le lendemain).
Le 23 janvier, c'est la région des Hauts-de-France qui est la plus touchée : on y relève jusqu'à 13cm sur la région Lilloise (aéroport de Lesquin), perturbant les conditions de circulation.
Neige à Paris le 22 janvier - Le Calcéophile (>>) // Neige sur la Grand Place de Lille -le 23 janvier - Greg 007
-> 2) Douceur (chaleur) record fin février :
Le mois de février est exceptionnellement ensoleillé et remarquablement doux. A la fin du mois, une séquence printannière inhabituelle se met en place et les températures atteignent des valeurs digne d'un mois de mai (>>) : l'après-midi du 27 est devenu le plus doux en février depuis 1960 avec plus de 20°C sur la majeure partie du pays (21.3°C de moyenne, devançant les 20.2°C du 28 février 1960).
14 stations météo du réseau principal ont atteint ou dépassé le seuil de la chaleur fixé par convention à 25°C (jusqu'à 27.1°C à Dax et 26.7°C à Mont-de-Marsan) et plus de 70 stations du réseau principal mesurant depuis 30 ans ont battu leur record mensuel de douceur durant cette séquence.
Déjeuner en terrasse et sur les bords de Seine à Paris - 16 février 2019 - Guillaume Séchet
Cette séquence particulièrement douce s'était étendue à plusieurs pays européens, qui avaient alors battus leurs records mensuels !
Records observés en février 2019 en Europe - Etienne Kapikian (>>)
-> 3) Tempête Miguel le 7 juin :
D'intensité plutôt banale, la tempête Miguel qui a frappé la France durant cette année 2019 s'est démarquée par sa date inhabituelle : au début du mois de juin, à deux semaines seulement du début de l'été ! (>>)
Des rafales parfois supérieres à 120km/h ont été relevées à son passage sur les côtes Charentaises, Vendéennes et Bretonnes, voire très localement dans les terres (122km/h à Arbrissel, près de Rennes). Plus globalement, c'est l'ensemble du quart Nord-Ouest de la France qui a subit de fortes rafales, assez inahbituelles pour un début juin. Au maximum de l'évèmenent, 73 500 foyers étaient privés d'électricité dans le grand Ouest suite à de nombreuses chutes de branches ou d'arbres sur les lignes électriques.
L'océan s'est montré déchainé avec une mer forte à très forte et une houle d'Ouest de 2 à 4 mètres. Ceci n'aura pas été sans conséquence, avec un lourd bilan (3 décès) aux Sables d'Olonne (Vendée) lors du chavirage d'une vedette des Sauveteurs en Mer (SNSM) qui s'en allait porter secours à un bâteau de pêche en difficulté.
Sauvetage des marins du bateau de la SNSM aux Sables-d’Olonne - vendredi 7 juin 2019 - AFP
-> 4) Orages de grêle en Auvergne-Rhône-Alpes le 15 juin :
Durant l'après-midi du 15 juin, une violente dégradation orageuse touche la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le fait marquant : la grêle ! (>>). Des grêlons de 2 à 3cm tombent dans un premier temps dans les départements de la Lozère, de l'Aveyron et de la Haute-Loire. Ces orages de grêle gardent toute leur puissance avant d'atteindre le secteur de Saint-Etienne alors touché par des grêlons d'un diamètre de 4cm et des rafales atteignant 105km/h.
Mais c'est en Ardèche et surtout sur la Drôme où les éléments se sont les plus déchaînés. Une cellule orageuse très vigoureuse a transité entre Valence et le nord de Grenoble au cours de l'après-midi du 15 juin. La végétation a été durement touchée, et certains agriculteurs ont perdu la quasi-totalité de leurs cultures en l'espace de quelques minutes. La commune de Romans-sur-Isère (Drôme) a été l'une des plus impactées par cet évènement avec des grêlons plus gros qu'une balle de golf (environ 6cm).
Grelons de 5cm dans la Drôme - samedi 15 juin 2019 - Jérémy Begot (Infoclimat >>) / Christian Carmona (>>)
Pare-brise explosé à Tulins (Isère) et vitraux de l'église de Romans-sur-Isère (Drôme) endommagés - samedi 15 juin 2019 - Le Dauphiné (>>) / France Bleu Drôme-Ardèche (>>)
-> 5) Canicule de fin juin - 46°C dans l'Hérault :
Fin juin, un pic caniculaire d'une intensité jusque là inégalée dans l'histoire climatologique française sévit près de la Méditerranée (>>). La journée du 28 juin devient historique : le thermomètre affiche jusqu'à 46.0°C à Vérargues (Hérault), établissant un tout nouveau record absolu de chaleur en France depuis le début des relevés météorologiques (>>). Ceci battait l'ancien record d'août 2003 (44.1°C à Conqueyrac, dans le Gard). Une station amateur du réseau Infoclimat relevait même 46.1°C au Triadou (Hérault, valeur non homologuée).
La France devenait alors le 6e pays Européen a atteindre la barre exceptionnelle des 46°C depuis le début des relevés météorologiques, derrière la Bosnie-Herzégovine, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et surtout la Grèce toujours détentrice du record continental (48.0°C à Eleusis, tout près d'Athènes, le 11 juillet 1977). Avant cette canicule de juin dernier, la France occupait alors le 13e rang Européen.
Température maximale observée le 28 juin 2019 - Infoclimat
-> 6) Canicule de fin juillet :
Après la fin juin, une seconde canicule exceptionnelle se produit à la fin du mois de juillet.
Cette fois-ci, les régions du Nord de la France sont les plus concernées et subissent une chaleur là aussi jamais vue auparavant sur ces secteurs : la température dépasse les 40°C de façon généralisée sur les côtes Normandes mais également sur les rives du Pas-de-Calais ! De très nombreux records sont pulvérisés comme à Paris où l'on mesure 42.7°C (contre un ancien record de 40,4°C le 28 juillet 1947) où encore à Lille (41,3°C contre un ancien record de 37.6°C !). Plusieurs pays européens établissent également leur nouveau record absolu comme en Belgique, aux Pays-Bas où en Allemagne où la température n'avait jamais affiché 40°C avant cet épisode caniculaire...
La journée du 25 juillet 2019 est devenue la journée la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début des observations, à égalité avec le 5 août 2003 (indicateur thermique national moyen de 29,4°C).
Température maximale observée le 25 juillet 2019 - Infoclimat
-> 7) Sécheresse extrême et incendies - été et début d'autome :
Les deux épisodes caniculaires intenses de juin et juillet ont provoqué un assèchement remarquable des sols et de la végétation. Lors du pic caniculaire du 28 juin, certains arbres et surtout de nombreuses vignes ont véritablement brulé (défoliation) sous l'effet de la chaleur et du vent (plus d'informations sur ce phénomène de défoliation >>).
Défoliation totale des vignes dans l'arrière pays méditerranéen fin juin 2019 - Chai d'Emilien
Mortalité d'une foret de chêne liège en raison de la chaleur dans le massif des Maures début juillet 2019 - Jérémie GAILLARD
Suite à ces canicules, le mois d'août et surtout le mois de septembre ont été marqués par un déficit pluvométrique très important (près de la méditerranée, il ne tombe pas une seule goutte à Nîmes, Perpignan ou encore Toulon). A la mi-septembre, la sécheresse est étendue à tout le pays sans exception, et des restrictions sur l'usage de l'eau sont mises en place dans près de 90 départements. Certains étangs et cours d'eau sont totalement à sec et la situation devient critique (>>, >>).
L'Etang de Landes (Creuse) d'une superficie de 166Ha en voie d'assèchement en juillet 2019 >>
A cause de cette sécheresse estivale, de nombreux incendies se déclenchent un peu partout en France, moitié Nord comprise. Les foyers les plus importants sont constatés sur le Languedoc, notamment dans le Gard où un tracker de la sécurité civile s'écrase lors l'un largage d'eau le 2 août.
Incendie à Générac (Gard) le 2 août 2019 - Dorian Dziadula
-> 8) Episode Méditerranéen - inondations à Béziers le 23 octobre :
Après un mois de septembre aride, la situation s'inverse à la mi-octobre dans le Sud-Est. Entre le 18 et le 24 octobre, plusieurs salves pluvieuses touchent l'ensemble du pourtour Méditerranéen (>>), mais l'évènement le plus marquant se produira le 23 avec la mise en place d'une ligne orageuse stationnaire sur l'Ouest de l'Hérault (il y tombe près de 300mm en 24 heures, soit davantage que durant les 9 premiers mois de l'année).
Le secteur de Béziers est alors totalement noyé, avec parfois plus d'un mètre d'eau dans certains villages. Sur le seul département de l'Hérault, 950 interventions, plus de 1000 évacuations et 38 hélitreuillages ont été effectués par les pompiers. Sur l'ensemble de la semaine d'intempéries, une personne est décedée après avoir été emportée par les eaux à Cazouls-d'Hérault.
Inondations à Villeneuve-les-Béziers (Hérault) - mercredi 23 octobre 2019 - Pompiers34
-> Tempête Amélie le 3 novembre :
Une tempête nommée Amélie touche une partie de l'Ouest de la France autour du week-end de la Toussaint (>>). Jusqu'à 163km/h ont été observés au Cap Ferret (Gironde), soit l'une des plus fortes valeurs mesurées en novembre depuis 1981 près de l'Atlantique (juste derrière les 169 km/h de novembre 1996 à la Pointe de Chémoulin).
Après l'Atlantique, les fortes rafales se sont décalées dans les terres, notamment au pied des Pyrénées (116km/h à Tarbes, 106km/h à Pau). Jusqu'à 140 000 foyers ont été privé d'électricité au plus fort de l'évènement, dont la majeure partie sur la région Nouvelle-Aquitaine.
Chute d'arbres dans le Médoc (Gironde) - 3 novembre 2019 - Forums d'Infoclimat
-> 9) Episode neigeux le 14 novembre en vallée du Rhône :
Le 14 novembre, de fortes chutes de neige se produisent jusqu'en plaine dans l'axe Rhôdanien, notamment entre Valence et Lyon (>>). le réseau électrique est mis à mal : 146 000 foyers sont privés d'électricité sur les seuls départements de la Drôme et de l'Ardèche, mais le total atteint 330 000 sur l'ensemble de la vallée du Rhône.
Une couche de neige de 21cm est observée à l'aéroport de Grenoble-St-Geoirs, 15cm à l'aéroport de Lyon-St-Exupéry (plus grosse chute dans l'agglomération Lyonnaise depuis 2010), 11cm à Saint-Etienne... mais jusqu'à 50cm au Gua (Isère - 1646m) et 32cm au col de Rossatières (Isère - 568m).
Étoile-sur-Rhône (Drôme - 175m) sous 20cm de neige le 14 novembre 2019 - Antoine LARRIBAU pour Infoclimat
-> Episodes méditerranéens entre Alpes-Maritimes et Var fin novembre et début décembre :
Plusieurs épisodes pluvieux se succèdent depuis la mi-octobre sur la Méditerranée. Mais le 23 et 24 novembre, des pluies particulièrement abondantes touchent principalement les départements des Alpes-Maritimes et du Var (jusqu'à 388mm en 3 jours dans le Var, à Tanneron). Face à l'état de saturation extrême des sols, les cours d'eau du secteur réagissent fortement et débordent de façon majeure et généralisée. La vigilance rouge est alors déclenchée dans ces deux départements pour la toute première fois. Les dégâts sont énormes et l'on compte pas moins de 6 victimes pour cet épisode (>> >>).
A Mandelieu la Napoule (06), le Riou de l'Argentière débordait également dans une grande partie de la ville, engendrant de nombreux dégâts - Capture Twitter
Malheureusement, une semaine plus tard seulement, rebelote ! Un nouvel épisode pluvieux et orageux bien plus bref mais très intense touche peu ou prou les mêmes secteurs durant la soirée du 1er décembre, et la vigilance rouge est de nouveau activée pour le Var et les Alpes-Maritimes. Les rues de Cannes et Mandelieu-la-Napoule sont inondées, et il tombe localement 250mm de pluie en seulement 24h sur l'Estérel.
Cet épisode aura lui aussi causé la mort d'au moins 6 personnes, dont 3 lors d'un crash d'hélicoptère de la Sécurité Civile, et 2 suite à des imprudences notoires. Le total de victimes est alors porté à 12 en l'espace d'une semaine (>>).
Les rues de Cannes totalement inondées le 1er décembre 2019 - SDIS06
-> 10) Inondations sur les Landes et les Pyrénées-Atlantiques à la mi-décembre :
Outre dans le Sud-Est, le mois de novembre se montre également très humide sur le reste de la France. Mais les précipitations cumulées atteignent des valeurs exceptionnelles sur le sud de l'Aquitaine : on relève localement plus de 500mm en novembre entre les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, du jamais vu sur un mois calendaire en dehors des zones de montagnes et de la Méditerranée.
Les sols ne sont plus capables d'absorber toute cette eau. Malheureusement, la perturbation de trop viendra se bloquer sur les Pyrénées autour du 13 décembre où des cumuls localement supérieurs à 200mm sont relevés, notamment à Laruns dans les Pyrénées-Atlantiques. Sur cette commune, un impressionnant cumul de 280mm a été observé sur l'ensemble de l'épisode, dont 240mm en l'espace de 24 heures seulement (l'équivalent d'un mois et demi de pluie en temps normal).
Le vendredi 13 décembre, le département des Pyrénées-Atlantiques est alors placé en vigilance rouge Crues-Inondations en raison d'une crue majeure du Gave d'Oloron. La prefecture a procédé à l'évacuation de plusieurs quartiers de la commune de Peyrehorade (Landes) parfois submergés par plus d'un mètre d'eau. Une cote de crue de 5.41m y a été atteinte, une hauteur assez proche de l'importante crue de Juin 2018 dans le secteur (5.63m).
Inondations à Peyrehorade (Landes) - 14 décembre 2019 - Sud-Ouest (reportage complet >>)
-> 11) Série de tempêtes du 13 au 22 décembre :
Notre mois de décembre a été agité, avec un flux d'Ouest parfois très vigoureux, propice à la formation de tempêtes. Entre le 13 et le 22 décembre, pas moins de 5 dépressions ont provoqué des vents tempétueux sur un grand nombre de régions.
Du 13 au 14 décembre, les dépressions Toni, Uwe et Veiko (noms donnés par les services météorologiques Allemands) ont notamment frappé l'Ouest du pays ainsi que la Corse (>>). A Millau, le vent atteint 143km/h, soit la rafale la plus importante depuis les fameuses tempête de décembre 1999. Le vent approche les 150km/h sur le département de la Manche (148km/h à Saint-Vaast-la-Hougue) et atteint même les 198km/h sur le relief Corse (nivose de Sponde - 1981m d'altitude). La forte houle associée aux coefficiens de marée élevés (proches de 90) ont provoqués quelques dégâts limités sur les côtes (submersion marine).
Océan démonté à Biarritz - 13 décembre 2019 - Dominique Reis via Infoclimat
Le 20 décembre, c'est au tour de la tempête Elsa de frapper le pays (>>). Plusieurs secteurs sont touchés par des rafales très violentes lors de son passage : 207km/h (!) dans les Pyrénées à Iraty, mais également jusqu'à 150km/h autour du Massif-Central (146km/h à Saint-Etienne - Grand Clos). Dans la vallée du Gier (entre Saint-Etienne et Lyon), des dégâts sont observés : parmi les plus notables, une station service s'est effondrée à Saint-Romain-en-Gier le long de l'autoroute A47. Jusqu'à 140 000 foyers ont été privés d'électricité selon Enedis.
Station service effondrée à Saint-Romain-en-Gier - 20 décembre 2019 - Le Progrès
Moins de 48 heures après, la tempête Fabien touche la France le 22 décembre (>>; >>). L'Aquitaine est exposée avec une rafale remarquable de 141km/h à Bordeaux-Mérignac, mais également 148km/h à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) et au Cap Ferret.
Mais c'est en Corse où les rafales sont les plus impressionnantes : jusqu'à 216km/h au Cap Sagro (Corse) ou encore 170km/h du côté de l'aéroport de Bastia. A Ajaccio, l'aéroport se retrouve sous les eaux et restera fermé durant une semaine complète.
Inondation de l'aéroport d'Ajaccio le 21 décembre 2019 - Corse-Matin
Notre équipe a sélectionné 4 évènements marquants durant cette année, et nous vous avons proposé de déterminer selon vous celui qui vous a le plus marqué :
-> l'épisode caniculaire de juin dans la moitié Sud
-> l'épisode caniculaire généralisé de fin juillet
-> la forte sécheresse estivale
-> les inondations de fin novembre et début décembre dans le Sud-Est
Après 1339 votes, vous avez donc élu l'épisode caniculaire de la fin juin dans la moitié Sud comme l'évènement le plus marquant de l'année 2019 à une grande majorité (65% des votes). Un fait qui entre, en effet, dans l'histoire climatologique Française avec l'établissement du tout nouveau record absolu de chaleur (46.0°C à Vérargues le 28 juin).
Parmi cette sélection, quel est selon-vous l'évènement météorologique le plus marquant de cette année 2019 en France ?
Retrouvez une liste non exhaustive des évènements climatiques notables de cette année 2019 sur notre actualité dédiée >> https://t.co/4mcBULgceK
— Météo Villes (@Meteovilles) 29 décembre 2019