Des pluies bénéfiques depuis début mars sur la France

Après plusieurs semaines de temps exceptionnellement sec entre la fin du mois de janvier et le mois de février sur la France, le temps perturbé a fait son retour sur notre pays depuis le début du printemps météorologique. Les perturbations se sont en effet succédées depuis le début du mois avec des cumuls bénéfiques sur la quasi totalité de nos régions, excepté les abords de la Méditerranée où la sécheresse continue de s'accentuer.

Rapport à la normale de référence des cumuls mensuels de précipitations agrégées sur la France du 1er au 16 mars 2023 – Météo-France

Toutefois, la situation est encore préoccupante au niveau des réserves en eau, l'hiver s'étant montré beaucoup trop sec sur notre pays. Si certains secteurs ont vu une belle amélioration ces derniers jours, le manque d'eau domine encore à l'échelle de la France. Il conviendra donc d'un printemps très humide sur notre pays pour que la situation s'améliore véritablement avant l'été.

Vers un printemps humide et instable ?

Une seconde quinzaine de mars encore perturbée ?

Si la première quinzaine s'est montrée particulièrement humide et perturbée sur notre pays, les dernières modélisations font état d'une persistance du flux océanique sur la majorité de la France jusqu'à la fin du mois de mars avec de ce fait des précipitations restant récurrentes, sauf près des régions méditerranéennes.

Si quelques journées plus calmes pourront être observées, celles-ci devraient être entrecoupées de passages plus perturbés au moins jusqu'à la fin du mois de mars.

Anomalies de précipitations durant la seconde quinzaine du mois de mars 2023 – ECMWF

Un mois d'avril humide, surtout au Sud ?

Les principaux modèles de prévisions à long terme ne sont pas vraiment en accord concernant le temps dominant au mois d'avril. Le modèle européen entrevoit un mois d'avril bien humide sur la majorité de la France, notamment sur la moitié Sud avec des anomalies de précipitations bien positives sur le mois, induisant un temps régulièrement perturbé et instable sur le mois.

Le modèle américain est quant à lui plus sec sur une large partie de la France mais reste également humide près de la Méditerranée. Selon ce modèle, les basses pressions pourraient plutôt circuler sur le Sud de l'Europe, induisant des pluies récurrentes sur le Sud-Est (région qui en a grandement besoin) mais un temps plus sec sur le reste de la France.

Anomalies de précipitations pour le mois d'avril 2023 – Modèles ECMWF et CFS

Il semble donc probable qu'au moins une partie du Sud de la France observe un temps régulièrement humide durant ce mois d'avril 2023, pour le Nord, les scénarios sont encore indécis à ce propos, certains envisageant un temps plus régulièrement sec mais d'autres tablant tout de même sur des conditions plus perturbées.

Mai : Instable ?

Si les principaux modèles de prévisions ne sont pas totalement en accord pour le mois d'avril, le constat est différent pour le mois de mai.

En effet, ceux-ci s'accordent tout deux pour un mois de mai bien instable sur la France. En effet, ce sont les anomalies positives de précipitations qui domineraient sur ce mois, au Nord comme au Sud avec un risque de dégradations orageuses récurrentes et parfois marquées, comme c'est souvent le cas durant le mois de mai.

Anomalies de précipitations pour le mois de mai 2023 – Modèles ECMWF et CFS

Le mois de mai verrait donc une instabilité récurrente sur la France et devrait donc se montrer humide sur la quasi totalité du pays avec un risque de dégradations orageuses successives au Nord comme au Sud.

Juin : Encore orageux ?

La tendance instable pourrait se poursuivre jusqu'à la fin du printemps calendaire sur notre pays. Là encore, les principaux modèles de prévisions à très long terme envisagent des anomalies positives de précipitations sur la France, notamment sur la moitié Sud et près des reliefs où les averses et orages pourraient de nouveau se montrer récurrents.

Des signaux plus secs sont toutefois envisagés sur le Nord de la France et une large partie de l'Europe du Nord, ce qui pourrait induire des hautes pressions récurrentes sur ces secteurs et donc une tendance de nouveau plus sèche sur une partie du Nord du pays.

Anomalies de précipitations pour le mois de juin 2023 – Modèles ECMWF et CFS

Le printemps 2023 pourrait donc se montrer humide sur la France dans la continuité d'une première quinzaine de mars bien perturbée. C'est notamment la moitié Sud qui pourrait observer les conditions les plus perturbées et instables avec des perturbations et dégradations orageuses récurrentes, notamment entre les mois de mai et juin.

Plus au Nord, des doutes subsistent quant à la survenue d'un mois d'avril assez sec et d'une tendance également plus calme durant le mois de juin, tendance qu'il conviendra de préciser dans les prochaines semaines.

Anomalies de précipitations envisagées sur la France durant le printemps 2023 - Météo-Villes