3eme et dernière vague de froid de très grande ampleur
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Cette puissante vague de froid venue de Finlande affecte la France entre le 10 et le 22 janvier. En s’engouffrant dans la vallée du Rhône, l’air froid déclenche un mistral extrêmement violent, et le 11 janvier à 14h, le vent moyen dépasse 100 km/h à Marseille alors qu’il fait –2° ! (soit un ressenti de -15°C). Le 12 janvier, il fait –33° à Méribel (1700m), -22° à Mulhouse, -13° à Paris, -10° à Marseille…Le maximum de la journée ne dépasse pas –15° à Langres et –9° à Paris.
L’hiver 1986-1987 est le 3ième consécutivement froid, et l’on observe quasiment les mêmes problèmes qu’au cours des précédentes vagues de froid... Le mois de janvier 1987 est de nouveau glacial, et même si les températures ne sont pas aussi basses qu’au cours du mois de janvier 1985, la neige y est souvent plus abondante.
Le 14 janvier, presque toute la France est couverte de neige et les départements du Sud sont particulièrement touchés. En 2h, il tombe 10cm de neige à Marseille, et l’on mesure 20cm à 1m dans le Gard et dans l’Hérault, 30 cm sur le nord du Finistère et 15 à 20 cm en Région Parisienne. Dans tous ces secteurs, les naufragés de la route sont nombreux (3000 dans l’Hérault et plusieurs centaines à l’est de Paris). Seule la Côte d’Azur et la Corse restent à l’écart de ces conditions météo extrêmes. Entre le 15 et le 16 janvier, il continue à neiger sur presque toute la France et à Paris, la température ne dépasse pas –10° dans l’après-midi. Le froid est tel, que le sel ne parvient pas à faire fondre la neige dans les rues de la capitale où la circulation est pratiquement impossible. On parle alors d’envoyer des bulldozers, et Jacques Chirac (alors premier ministre et maire de Paris) demande que des effectifs militaires soient mis à la disposition de la voirie municipale et de toutes les régions frappées par les intempéries. Il faut dire que la neige n’avait pas été aussi abondante dans Paris depuis janvier 1966. De son côté (cohabitation oblige), le président de la République, François Mitterrand lance un appel aux forces armées et une cellule de crise est déclenchée. Au bout d’une semaine, les problèmes liés au froid ralentissent sérieusement l’activité économique du pays, et les prévisions météo ne sont pas optimistes. Le centre Européen de Reading qui réalise depuis peu des prévisions à 10 jours (non disponibles au grand public) n’est guère optimiste*. Comme la plupart des fleuves, la Loire finie par charrier des glaçons (un peu moins qu’en janvier 1985 où le froid avait tout de même était plus vif), et la centrale nucléaire de St-Laurent-des-Eaux s’arrête de fonctionner en raison d’une panne de la station de pompage. Les traditionnelles coupures d’électricité et ruptures de canalisations sont observées.
Le froid ne s’estompe que très lentement à partir du 22 janvier, mais il ne disparaît réellement que le 3 février. Encore une fois, cette vague de froid perturbe profondément l’existence des Français et la vie économique du pays, mais pour la majorité de ceux qui l’ont vécu, cet épisode évoque tout de même de bons souvenirs souvent très marquants car il s’agit de la dernière grosse vague de froid que le pays ait connu…
Les décès liés à cette vague de froid sont très limités car ils concernent les plus fragiles, et ces personnes sont déjà décédées au cours des vagues de froid de janvier 1985 et février 1986.*On peut d’ailleurs remarquer que la météo se spécialise dans les quotidiens. Par exemple, un bulletin montagne d’enneigement est diffusé à chaque saison, montrant ainsi cet engouement de plus en plus important pour les stations de sports d’hiver et d’un manière générale, pour les loisirs.
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La fin des années 80 et le début des années 90 sont en effet marqués par une accélération du processus de réchauffement à l’échelle de la planète. Le thème selon lequel l’augmentation du taux de Dioxyde Carbone diffusé dans l’atmosphère aurait directement un impact sur l’augmentation de la température commence à être abordé dans les médias. En France, la sécheresse et la douceur exceptionnelles des hivers 1988, 1989 et 1990 ont probablement été les éléments déclencheurs dans la sensibilisation de l’opinion publique. Les tempêtes de février 1990 puis celles de décembre 1999 et la canicule de l’été 2003 ont eu l’effet de véritables chocs psychologiques et ont fait naître une prise de conscience selon laquelle notre pays peut concrètement être touché par les effets du réchauffement global (même si le lien entre le réchauffement et ces évènements climatiques reste à démontrer…).
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