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Bilan météo et climatique de décembre 2022 : peu ensoleillé et gros contrastes de températures

dimanche 1 janvier 2022

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois de DÉCEMBRE 2022 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.

Les statistiques sont calculées sous la nouvelle moyenne climatique officielle de la période 1991-2020, en lieu et place de l'ancienne période utilisée jusqu'au mois de mai (1981-2010).

 

Ce mois de décembre a été particulièrement contrasté, entre une première partie plutôt froide, et une dernière décade exceptionnellement douce. Le bilan est toutefois légèrement dans le rouge, pour le 11e mois consécutif avec une anomalie positive de +0.6°C à l'échelle nationale.

 

Les deux premières décades avaient pourtant débuté dans des conditions très hivernales et avec des températures en deçà des valeurs de saison, un fait rare en cette année 2022 record. L'offensive hivernale s'est en effet produite du 1er au 18 décembre durant laquelle le déficit thermique a atteint -2.8°C. La 2e décade a même été particulièrement froide : la quasi-totalité des stations du pays ayant observé une gelée les 12 et 17, et la moitié chutant sous les -5°C. Dans le Grand-Est, nous nous approchions d'une réelle vague de froid avec -19.4°C de minimale à Bulh-Lorraine le 17, ou encore 8 jours consécutifs sans dégel à Strasbourg (du 11 au 18), le tout sous la neige ou encore le verglas (>>). Il s'agissait alors de la 1ere quinzaine de décembre la plus froide depuis 2010 (>>)

 

Mais la tendance s'est ensuite radicalement inversée en 3e décade du mois, et de manière spectaculaire. La période du 19 au 31 décembre a été la plus douce depuis le début des relevés il y a un siècle. De nombreux records de douceur (voire de chaleur !) ont été battus à Noël (jusqu'à 26.3°C en Ariège) mais surtout durant un historique Saint-Sylvestre (>>). La nuit du 30 au 31 décembre est devenue la plus douce jamais observée en France pour tout l'hiver météorologique et l'anomalie pour le 31 décembre a atteint +8.4°C par rapport à la moyenne 1991-2020. Une anomalie qui devance l'historique journée caniculaire du 18 juin (+8.2 °C) et l'extrême douceur du 28 octobre (+7.4 °C). Une telle anomalie positive n'avait été observée que deux fois dans l'histoire climatologique française tous mois confondus (+8.8 °C le 16/12/1989 et +8.5 °C le 3/02/2020). Une douceur qui provoque une véritable catastrophe sur certaines stations de sport d'hiver, contraints à fermer pour les fêtes (>>).

 


Anomalie de la température quotidienne en décembre 2022 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Au final, l'offensive hivernale de la première partie du mois de décembre a principalement touché les régions de la moitié Nord. Si les températures les plus basses ont été observées dans le Grand-Est, c'est bel et bien dans le quart Nord-Ouest où les anomalies froides ont été les plus importantes. A l'Ouest d'une ligne s'étendant des Ardennes à la Vendée (en passant par Paris), la douceur de la fin de mois n'a pas suffit à compenser la période froide avec un bilan thermique déficitaire (-0.2°C à Paris-Montsouris). L'anomalie chute même sous les -1°C en Bretagne et près des côtes de la Manche (-1.1°C à Caen et Brest, jusqu'à -1.4°C pour Lorient).

 

Le froid, bien moins prégnant dans la moitié Sud, n'a donc que peu pesé dans la balance en décembre face à la douceur de la dernière décade. L'anomalie y dépasse fréquemment les +1°C, et dépasse même les +2°C sur la Corse, le sud de l'Occitanie ou encore le sud de la Nouvelle-Aquitaine (+2.0°C à Toulouse, +2.1°C à St-Girons, +2.2°C à Mont-de-Marsan, +2.5°C à Biarritz et un maximum de +2.6°C à Ajaccio).

 

Du côté des précipitations, le bilan est lui aussi bien contrasté avec des disparités géographiques qui se compensent peu ou prou. Le total reste néanmoins légèrement déficitaire de l'ordre de -7% sur notre panel national.

 

Les principaux épisodes pluvieux se sont produits d'une part dans le quart Sud-Est du pays (principalement durant la première quinzaine). Dans ces secteurs, l'excédent pluviométrique est supérieur à +50% en PACA, Rhône-Alpes, basse vallée du Rhône et Corse du Sud. Il est même tombé plus de deux fois la moyenne habituelle du côté de Montélimar (+104%) et à Saint-Auban (+167%). D'autre part, la Bretagne a aussi été très arrosée avec deux séquences très humides les 18-19 puis les 29 et 30 décembre apportant localement plus de 100mm en 48 heures (>>). Plus globalement, c'est tout le long des rives de la Manche qui a été touchée avec des précipitations de 20 à 40% supérieures à un mois de décembre habituel (+28% à Calais, +36% à Lille, +45% à Brest).

 

Mais partout ailleurs, ce mois de décembre a été marqué par des conditions globalement très sèches. Le déficit en pluies est compris entre -25 et -50% en moyenne des frontières du Nord-Est jusqu'à l'Aquitaine, et même entre -60 et -80% sur le Roussillon et l'ex-région Midi-Pyrénées (-63% à Albi et Tarbes, -72% à Carcassonne, -77% à Perpignan). Pour la capitale, le bilan est de -16% sur la station du parc Montsouris.

 

Les régions excédentaires sont en grande partie les seules à avoir dépassé les 100mm au cours de ce mois de décembre. Dans le Sud-Est, nous totalisons jusqu'à 112mm à Nice, 126mm à Hyères et Montélimar, 141mm à Ajaccio et 157mm du côté de Saint-Auban. Dans le Nord-Ouest, ce cumul atteint 154mm pour Cherbourg, et la palme revenant à Brest et ses 224mm (seule station du panel au delà des 200mm cumulés).

 

Sur l'ensemble des autres régions allant de l'Aquitaine au Nord-Est, la plupart des villes ont récolté un maigre cumul, entre 30 et 60mm de pluie en moyenne (52mm pour Paris). Certaines localités ont même été encore moins arrosées, en deçà de 20 mm : il s'agit du Haut-Rhin (18mm à Colmar), et surtout de l'Occitanie (19mm à Toulouse, 17mm à Carcassonne et un bien maigre 13mm pour Perpignan).

 

En termes d'ensoleillement, ce mois de décembre peut se traduire comme bien gris et nébuleux. Le bilan de l'ensoleillement sur notre panel de station est en effet déficitaire de -13% à l'échelle nationale. La récurrence des périodes anticycloniques notamment durant la 1ere moitié du mois en est la principale cause, avec de nombreux nuages bas et brouillards sur de nombreuses régions (>>).

 

Le seul secteur se tirant d'affaire se situe dans le Sud-Ouest, et plus principalement sur le Midi-Toulousain et l'Est de l'Aquitaine avec un excédent de +10 à +20% (+15% à Toulouse, +18% à Dax, +20% à Agen). Très isolément, certaines localités ont également terminé sur un léger excédent (+16% à Ajaccio, +10% à Nevers, +7% au Touquet, +4% à Lorient...).

 

L'ensemble des régions de l'Est ont eux vécu un mois de décembre plutôt morose et gris avec un déficit d'ensoleillement de -20 à -30% (jusqu'à -37% à Mâcon et Nîmes). Mais c'est des Charentes jusqu'à la Picardie en passant par le bassin Parisien et le Val de Loire où l'on note un mois particulièrement gris avec un déficit allant de -40 à 50% (-40% à Chartres, -46% à Orléans, -50% à Poitiers). Pour Paris, le bilan est de -11% à la station du parc Montsouris.

 

Sur la partie Nord, ce soleil s'est donc fait bien discret. Si l'ensoleillement atteint 50 à 70h en Bretagne, Normandie, Pays-de-la-Loire ou encore Pas-de-Calais, vous n'avez pu profiter que de 30 à 50 heures seulement en moyenne du Poitou au Grand-Est, ainsi que sur le Val de Saône et en région Lyonnaise, là où les nuages bas ont été bien plus fréquents et persistants en début de mois. Les minimas vont jusqu'à 35 heures de soleil à Poitiers, 34 heures à St-Quentin, 33h à Lyon et Orléans, et seulement 32 heures pour Strasbourg.

 

Dans la moitié Sud, le soleil a brillé essentiellement plus de 80 heures au total (exception faite du Lyonnais et des vallées Alpines). Les 100h ont même été franchies au sud de la Garonne et près de la Méditerranée. Les maximas atteignent 121 heures à Bastia, 123h à Marignane, 126h à St-Auban et une pointe à 144h de soleil du côté d'Ajaccio.

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Auban, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence partielle ou totale de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Lille, Metz, Hyères, Romorantin.

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