Douceur et tempêtes exceptionnelles de février 1990
vendredi 21 février 2025
Un mois de février exceptionnellement doux
Si certains mois de février peuvent se montrer très hivernaux entre froid et neige, ce fut loin d'être le cas pour ce mois de février 1990. Sous l'influence d'un flux océanique actif apportant des périodes de douceur entrecoupées de périodes plus fraîches et perturbées ainsi qu'une fin de mois exceptionnellement douce, le mois de février 1990 fut le plus « chaud » jamais observé en France.
La température moyenne nationale durant ce mois avait en effet dépassé la normale 1981/2010 de +4°C, ce qui n'a jamais été égalé jusqu'à aujourd'hui. Seul le mois de févier 2024 s'est rapproché de cette température moyenne mensuelle exceptionnelle avec une anomalie de +3,6°C à l'échelle du pays.
Anomalies de températures en février entre 1967 et 2016 sur la France – Météo-France
Sous ces coups de douceur répétés et parfois très marqués, notamment entre le 20 et le 24 février, les températures ont parfois atteint des valeurs véritablement exceptionnelles. On avait par exemple pu relever 25,8°C à Nice, 22,6°C à Bourges, 22,1°C à Toulouse, 21,1°C à Strasbourg, 20,0°C à Orly,... La journée du 24 fut la plus douce voire chaude de la période avec souvent plus de 20°C dans le Nord et plus de 25°C sur le Sud-Ouest de la France, des températures dignes d'un milieu de printemps.
Températures maximales relevées sur la France le 24 février 1990 – archive Météo-Villes
Plusieurs tempêtes, parfois meurtrières
Cette douceur ne fut toutefois pas accompagnées d'un temps calme, bien au contraire puisque ce mois de février 1990 fut marqué par le passage de plusieurs violentes tempêtes sur la France. Alors qu'une première tempête avait engendré de nombreux dégâts et plusieurs victimes sur le Nord du pays le 25 janvier, une autre tempête balaya la moitié Nord une nouvelle-fois le 3 février.
En pleine après-midi, des vents particulièrement violents, souvent compris entre 140 et 150km/h balaient les régions allant du Poitou-Charentes au Nord-Est en passant par la région parisienne. Ces rafales provoquent de nombreux dégâts et engendrent 23 victimes sur l'ensemble de la France, dont 13 sur la seule Île-de-France.
Rafales maxi et dégâts suite au passage de la tempête Huerta sur la France le 3 février 1990 – archives Météo-Villes et Météo-France
En fin de mois, après la vague de douceur/chaleur, deux nouvelles tempêtes successives (Viviane et Wiebke) circulent sur la France entre les 26 et 28 février. La première, considérée comme exceptionnelle, touche 52% du territoire et provoque la mort de 7 personne. La deuxième, moins forte et étendue engendre quand même des dégâts sur près d'un quart du pays. Dans les 2 cas, les rafales dépassent sur de nombreuses régions les 100km§h et atteignent par exemple 212km/h à l'Île Rousse, 155km/h à Langres, 137km/h à Lille ou encore 125km/h à Beauvais et Strasbourg. Au total, ces deux tempêtes successives provoquent 68 décès en Europe et des dégâts estimés à plus de 4 milliards d'euros.
Comparaison des trajectoires et rafales de vents maximales pour Viviane et Wiebke à la fin du mois de février 1990 - archives Météo-Villes et Météo-France
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