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La fraîcheur actuelle remet-elle en cause le réchauffement global ?

lundi 30 septembre 2024

Une fraîcheur récurrente depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois

Ce mois de septembre 2024 est loin d'être estival sur notre pays. Les périodes de fraîcheur se succèdent en effet depuis plusieurs semaines sur notre pays, se montrant parfois marquées et contrastant fortement avec les mois de septembre que nous avons pu connaître ces dernières années.

Une période de fraîcheur notable avait déjà concerné notre pays autour de la mi-septembre avec des températures repassant sous les normales de la période durant environ 10 jours, apportant un ressenti très automnal alors que l'été calendaire n'était pas encore terminé. L'indicateur thermique national avait même plafonné à seulement 13°C le 13 septembre, une valeur située 5°C sous les normales de la période 1991-2020.

Évolution de l'indicateur thermique national du 1er au 29 septembre 2024 – Via infoclimat.fr

 

Après un léger radoucissement, la fraîcheur a de nouveau fait son retour en cette fin septembre sur notre pays, se montrant une nouvelle-fois marquée pour la période avec des températures maximales et minimales parfois dignes d'un mois de novembre. Ce dimanche 29 septembre, 33 records de froid (températures minimales) ont été battus à travers la France, dont deux records de froid sur le réseau principal de station météorologiques de Météo-France. On peut par également citer les 6.4°C à Paris-Montsouris, la minimale la plus basse en septembre depuis 1994 !

Records de froid au matin du 29 septembre 2024 – Météo-Villes

 

Cette fraîcheur se montre particulièrement récurrente depuis maintenant plusieurs mois sur notre pays, notamment depuis la mi-avril avec des épisodes parfois marqués, entrecoupés de périodes plus douces/chaudes restant généralement temporaires, excepté entre la fin juillet et la mi-août où la chaleur estivale s'est montrée plus persistante.

 

Évolution de l'indicateur thermique national du 1er janvier au 30 septembre 2024 – Infoclimat.fr

 

Ces épisodes de fraîcheur ont été engendrés par une influence océanique particulièrement récurrente sur notre pays depuis plusieurs mois. Les hautes pressions sont en effet restées cantonnées à l'Atlantique ces derniers mois, permettant aux perturbations de se succéder, apportant leur lot de pluie et de températures très fluctuantes.

 

Anomalies de pressions sur l'Europe entre les mois de juin et août 2024 – ClimateReanalyzer

 

Une fraîcheur moins marquée qu'il n'y paraît ?

Malgré ces épisodes de fraîcheur récurrente, l'anomalie de température sur la période du 1er janvier au 29 septembre 2024 reste toutefois positive sur notre pays. En effet l'indicateur national moyen sur cette période atteint 14,98°C sur la France, ce qui se situe +0,9°C au-dessus de la moyenne 1991-2020. Au final, seul le mois de septembre devrait présenter une anomalie de température négative en France par rapport à la moyenne 1991-2020, ce qui sera une première depuis plus de 2 ans. En effet, le dernier mois à avoir présenté une anomalie de température négative sur notre pays fut le mois de janvier ... 2022 !

 

Cette impression de fraîcheur marquée ces derniers mois fut renforcée par les années précédentes qui se sont montrées particulièrement chaudes sur notre pays. Ceci est bien visible en comparant l'indicateur thermique de 2020 à 2024 sur la période du 1er janvier au 29 septembre, seule l'année 2021 s'était montrée plus mitigée avec une fraîcheur encore plus récurrente que ce que nous avons pu connaître ces derniers mois.

Évolution de l'indicateur thermique national du 1er janvier au 29 septembre entre 2020 et 2024 – Via infoclimat.fr

 

Ainsi, malgré l'impression générale, la période du 1er janvier au 29 septembre 2024 reste par exemple plus douce que durant l'année 2021 et n'est pas beaucoup plus fraîche que ce que nous avons pu connaître l'année dernière (seulement -0,3°C d'anomalie thermique par rapport à 2023).

 

Ces dernières années ont en effet présenté des températures particulièrement élevées sur notre pays par rapport à la moyenne 1991-2020 et le réchauffement de l'atmosphère depuis le début du 21è siècle est indéniable en prenant un peu de recul, réchauffement qui s'est d'ailleurs accentué depuis le début des années 2010.

Évolution des températures annuelles moyennes en France depuis 1900 – Météo-France

 

Au final, les derniers mois que nous venons de connaître n'étaient donc pas particulièrement frais et furent même sensiblement plus doux/chauds que la moyenne de la période 1991-2020. Un constat qui est également visible en cumulant les records de températures sur l'année 2024.

 

Si 65 records de froid ont été enregistrés depuis le 1er janvier, ce sont en effet 650 records de chaleur qui ont été validés durant la même période sur le réseau de station météorologiques de Météo-France, soit 10 fois plus !

Comparaison du nombre de records de froid et de chaleur en France depuis le 1er janvier 2024 – Météociel.fr

 

Un constat encore plus flagrant à l'échelle mondiale 

La fraîcheur récurrente que nous connaissons ces derniers mois n'est également pas du tout représentative du climat mondial en cette année 2024. Par exemple, en regardant les anomalies de températures de la période juin-août 2024 à l'échelle mondiale, on peut aisément remarquer que les anomalies positives de températures sont largement dominantes et les anomalies négatives au contraires minoritaires, comme celle présente sur une partie de l'Ouest de l'Europe.

Anomalies de températures dans le monde pour la période juin-août 2024 – Via ClimateReanalyzer

 

A l'échelle mondiale, les températures moyennes sont d'ailleurs situées globalement au-dessus des précédents records depuis maintenant plus d'un an, ce qui prouve que le temps mitigé que nous connaissons en France n'est pas symbolique du reste du monde qui est au contraire en surchauffe.

 

Evolution des températures moyennes mondiales annuelles depuis 1940 – ClimateReanalyzer

 

Là encore, le réchauffement du climat est indéniable à l'échelle du globe et quelques épisodes de fraîcheur localisés à la France ne sont pas représentatifs du climat de la Terre ces derniers mois et même ces dernières années, tout en prenant en compte que ceux-ci n'ont en plus pas permis aux températures moyennes de passer sous les normales sur la période du 1er janvier au 29 septembre 2024 sur notre pays.

 

L'année 2024 se montre en effet de nouveau particulièrement chaude à l'échelle mondiale, dans la continuité d'une année 2023 déjà record en terme de températures moyennes. D'après les scientifiques, l'année 2024 pourrait d'ailleurs devenir l'année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques sur Terre, battant donc le précédent record établi … l'année précédente.

L'année 2023 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre – Via Statista

 

 


 

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