De nombreuses inondations concernent plusieurs régions françaises ces derniers jours suite à la période très perturbée que nous connaissons depuis la mi-octobre. Ces inondations par étalement ne sont pas si rares en France et de nombreux épisodes de ce type se sont déjà produit par le passé, parfois encore plus importants.

Si l'histoire des évènements climatiques vous intéresse, savez-vous que notre chronique météo depuis 1850 est la plus fournie sur internet ? C'est ici >>>

 

 

Mi-juillet 2021 : inondations estivales dans le Nord-Est

Sous l'influence d'une goutte froide circulant sur la France et l'Ouest de l'Europe, le temps se montre particulièrement humide pour un plein été. De fortes précipitations concernent une large partie de la France entre le 13 et le 15 juillet, apportant des cumuls supérieurs à 50 mm sont observés du sud-ouest du Massif Central aux frontières du nord et de l'est, dépassant régulièrement les 100 mm des Ardennes jusqu'à la Franche-Comté (ponctuellement 150 mm)  .

Ces pluies très importantes, surtout pour la période, entraîne l'entrée en crue de nombreux cours d'eau sur un quart Nord-Est de la France. Plusieurs tronçons ont par exemple subi des crues importantes du côté de la Lorraine où les niveaux de la Chiers ont dépassé la crue de référence de novembre 1998, même chose du côté de la Meuse et de l'Alsace où le Rhin a également observé une crue importante, obligeant les autorités à couper la circulation fluviale.

Crue de la Chiers à Longuyon (Meurthe-et-Moselle) le jeudi 15 juillet 2021 - via Info Trafic Lorraine et Frontières

 

Du côté de l'Allemagne et de la Belgique, les précipitations et les inondations furent encore plus notables et des crues exceptionnelles se sont produites durant cette période, engendrant malheureusement la mort de plus de 60 personnes.

Différence entre le lit habituel de l'Ahr et la situation le 15 juillet 2021 au matin à Altenahr - via Nahel.B

 

 

Janvier 2018 : nombreuses inondations au cours d'un mois exceptionnellement pluvieux

 

Le mois de janvier 2018 fut le plus doux et surtout le plus pluvieux en France depuis le début des relevés météorologiques. Les perturbations se succèdent depuis le mois de décembre de l'année précédente sur le pays, ce qui engendre des inondations dès le début du mois sur de nombreuses régions, parfois majeures.

6 janvier 2018 : Le Rhône en crue au Pont de la Guillotière, à Lyon - Météo-Villes

 

Tout au long du mois, les inondations se généralisent à une très large majorité de la France et la plupart des cours d'eau sont concernés, notamment entre le Sud-Ouest et le Nord. Saône, Seine, Dordogne, Marne ou encore Doubs, nombreux sont les fleuves qui sortent de leur lit et inondent les régions environnantes durant ce mois de janvier 2018, entraînant des évacuations et même la mort d'une personne en Alsace à la fin du mois.

La Seine est part exemple en crue durant la quasi totalité du mois avec les premiers débordements observés dès la première semaine et un pic de crue atteint à la fin janvier. Les niveaux d'eau ont d'ailleurs atteint jusqu'à 5,86m au Pont d'Austerlitz à Paris le 29 janvier, un niveau légèrement en-dessous de juin 2016 sur le secteur.

 

 

Février puis printemps 2016 : nombreuses inondations sur la France

 

Le temps se montre très perturbé durant le mois de février 2016 avec de fréquentes précipitations concernant une large partie de la France. Des crues concernent une large partie du pays, plus particulièrement le Sud-Ouest où plusieurs cours d'eau entraînent des débordements dommageables.

Après une courte pause au niveau de l'agitation, les mois de mai et juin se montrent particulièrement instables et humides sur une large partie de la France, engendrant de nouvelles inondations. A la fin du mois de mai, des retours d'occlusion occasionnent des pluies très abondantes entre la Belgique et les régions centrales (en passant par le Bassin Parisien). Comme les sols sont déjà détrempés, des inondations se produisent un peu partout et le département du Loiret passe en vigilance rouge avec une crue historique du Loing. Des records de pluie sont battus pour un mois de mai, notamment en Ile-de-France.

 

La Seine observe d'ailleurs une crue exceptionnelle au début du mois de juin 2016, tant au niveau des niveaux d'eau qu'au niveau de la période à laquelle celle-ci se produit. Durant la nuit du 3 au 4 juin, le niveau d'eau atteint 6,10m au Pont d'Austerlitz !

Crue de la Seine à Paris au début du mois de juin 2016  - Météo-Villes

 

Retrouvez d'autres informations sur ce printemps très humide sur notre chronique >>>

 

 

Printemps 2013 : importantes inondations dans le Nord-Est puis dans le Sud-Ouest

 

Au début du mois de mai 2013, d'importantes précipitations concernent un large quart Nord-Est de la France et de nombreux cours d'eau de la région entrent en crue : La Ouche au niveau de Dijon (où le niveau historique de 1965 est dépassé), l'Armançon, l'Yonne, la Marne (en amont), la Meurthe ou encore la Moselle.

 

Ces inondations perdurent jusqu'à la fin de la première décade avant que le retour d'un temps sec ne permettent aux niveaux des cours d'eau de s'abaisser enfin.

Au début du mois de juin, c'est autour du Sud-Ouest de subir plusieurs journées exceptionnellement humides pour la période avec des cumuls particulièrement importants. De nombreux cours d'eau sont en crue durant la première décade avec des débordements parfois dommageables.

Le Laxia sort de son lit le 10 juin 2013 à Espelette (Pyrénées-Atlantiques) - Météo-Villes

 

 

Automne 2012 : crues exceptionnelles sur le Nord

 

A partir du 1er novembre 2012, les fortes pluies de la fin du mois d'octobre et de début novembre 2012 provoquent des inondations exceptionnelles dans la bassin de la Liane (Pas-de-Calais) ainsi que dans celui de l'Aa, de l'Hem et de la Lys (amont). Le 2 novembre 2012, le niveau de la Liane s'élève à 4m37 à Wirwignes, un pic qui dépasse celui atteint en novembre 1998 (crue de référence). Les bassins de l'Aa, de l'Hem et de la Lys (amont) sont également placés en vigilance orange. Une soixantaine de communes sont touchées avec 20 à 50 cm d'eau relevés par endroits dans les rues.

Ces mêmes secteurs subissent de nouvelles crues quelques semaines plus tard à la fin du mois de décembre et  de nombreuses communes situées dans les vallées de la Lys et de L'Aa passent la nuit du réveillon de la St-Sylvestre les pieds dans l'eau.

Retrouvez plus d'informations sur ces inondations dans notre chronique >>>

 

D'autres inondations notables par le passé

 

Printemps 2001 : 

Après 12 mois de pluies exceptionnelles (1000mm à Paris entre le 1er avril 2000 et le 31 mars 2001), les nappes phréatiques sont saturées - des inondations se produisent sur la moitié nord au cours du printemps 2001.  L’Aisne, l’Eure, la Somme, la Seine, la Loire, la Moselle et la Saône sortent de leur lit dés la fin du mois de mars 200. La vallée de la Somme et notamment Abbeville restent sous les eaux pendant près d’un mois et demi car les sols sont complètement saturés.

114 communes sont sinistrées, 2800 habitants sont inondés et plus d’un millier de personnes sont évacués.

 

 

Fin janvier – début février 1995 : 

Une série de perturbations parfois accompagnées de violentes tempêtes (les 23 et 26 janvier) provoquent de très importantes inondations dans 43 départements de la moitié nord du pays – les centres de Redon (Ile et Vilaine), Quimperlé (Finistère) et Charleville-Mézières (Ardennes) sont sous les eaux - la Seine et tous ses affluents atteignent des niveaux très élevés.

Les Ardennes, très touchées par les inondations en janvier 1995 - Météo-Villes

 

 

Fin décembre 1993 - début janvier 1994 :

Les inondations touchent notamment la moitié nord et le sud-ouest. Retrouvez plus d'informations sur ces évènements dans notre chronique de l'année 1993 et celle de l'année 1994.

Inondations en région parisienne de fin décembre 1993 - Météo-Villes

 

 

Fin février – début mars 1988 :

Importantes inondations sur la moitié nord du pays, notamment dans le bassin de la Seine. 

 

 

Décembre 1981 :

De fortes précipitations provoquent des inondations dans presque tout le pays. La vallée de la Garonne est particulièrement touchée – 2300 personnes sont évacuées . La vallée de la Saône est également sous les eaux et Macon est en partie noyée.

Retrouvez d'autres informations sur ces inondations dans notre chronique >>>

 

 

Octobre et novembre 1960 :

L'automne 1960 observe des mois d'octobre et novembre très pluvieux et extrêmement agités avec un défilé incessant de zones de mauvais temps en provenance de l’Atlantique et de la Méditerranée - le 4 octobre, des pluies diluviennes remontent de Méditerranée et se déversent notamment sur le Limousin et l’ouest du massif central où elles provoquent les inondations du siècle – Aubusson et Brive la Gaillarde sont terriblement éprouvées mais d’autres villes le sont également - on compte 20 morts, 30 000 sinistrés et des milliards de dégâts de nouveau francs – ces inondations ne s’estompent que très lentement car les épisodes fortement pluvieux qui ont lieu à intervalles réguliers depuis le mois de septembre, se prolongent jusqu’au début du mois de novembre – certaines régions du sud-est ainsi que les Pays de la Loire et la Normandie sont également inondés mais surtout à la fin du mois d’octobre.

Les inondations d'octobre et 1960 dans le Limousin - Le Parisien

 

 

Janvier 1955 :

Le début de l'année 1955 est très mouvementé, d’importants conflits de masses d’air se produisent sur la France. Il pleut très fréquemment et il neige au nord de la Seine, le tout accompagné d’un vent souvent violent. A partir de la mi-janvier, presque tous les cours d’eau débordent de façon dramatique. Dans la plupart des cas, il s’agit de la 3eme plus forte crue du siècle et ces inondations ne s’estompent qu’au début du mois de février.

inondations de janvier 1955 à Issy-les-Moulineau - document copyright © Meteo-Villes

 

 

Fin janvier – début février 1952 :

Le sud-ouest du pays est en proie à de graves inondations – cette tragédie devient une catastrophe nationale, comparable à ce qu’a connu cette région en 1875 et en 1930.

Crue historique de l'Adour au début du mois de février 1952 - Météo-Villes

 

 

Entre Noël 1947 et le début du mois de janvier 1948 :

La fonte des neiges tombées au début du mois de décembre 1947 provoque d’importantes inondations en Alsace-Lorraine. Plus d'informations sur cet évènement dans notre chronique de l'année 1947 et celle de l'année 1948.

 

 

Hiver 1937 : 

Le début d'année 1937 est très doux et très pluvieux – à Paris, le mois de février 1937 est le plus pluvieux depuis le début du 19eme siècle – les inondations sont de nouveau très fréquentes, notamment dans le bassin de la Seine – ces crues ralentissent les travaux de l’exposition universelle de Paris – elles se poursuivent jusqu’au mois de mars 1937.

Si l'histoire des évènements climatiques vous intéresse, savez-vous que notre chronique météo depuis 1850 est la plus fournie sur internet ? C'est ici >>>

 

 

Janvier 1936 : 

Le mois de janvier 1936 est le plus pluvieux en France depuis 1770 , engendrant des inondations fréquentes sur toute la France.

La Loire en crue durant le mois de janvier 1936 - Météo-Villes

 

 

Mars 1930 :

Mars 1930 se montre extrêmement pluvieux, notamment dans le sud-ouest où se produisent de terribles inondations – le bassin de la Garonne est particulièrement touché et 12 départements sont sinistrés - il s’agit d’une véritable catastrophe nationale et au terme de ces inondations, le bilan sera très lourd avec plus de 300 morts et 10000 sans abris.

Novembre 1930 est également très pluvieux - tous les cours d’eau débordent.

 

Dégâts majeurs liés aux inondations dans le sud-ouest - mars 1930 - Meteo-villes

 

Le Président de la République en déplacement dans le sud-ouest sinistré - Meteo-villes

 

 

Fin décembre 1925 - Début janvier 1926 :

Des inondations désastreuses se produisent sur une grande partie de la France, notamment dans le nord-ouest – La ville de Caen est dévastée par la crue de l’Orne - La Belgique, la Hollande et une partie de l’Allemagne sont également très touchées – il s’agit là bas de véritables drames nationaux.

 

 

Début janvier 1924 :

D’importantes inondations se produisent sur le Nord de la France, provoquant des dégâts parfois importants, notamment sur le bassin de la Seine >>>

Inondation 1924 - Les inondations en banlieue de Paris - Meteo-villes

 

 

Début mars 1923 :

Des inondations se produisent dans le bassin de la Seine mais surtout près de la Loire – les régions d’Angers et de Nantes sont les plus touchées.

Le Petit Journal sur les crues de mars 1923 - meteo-villes

 

Si l'histoire des évènements climatiques vous intéresse, savez-vous que notre chronique météo depuis 1850 est la plus fournie sur internet ? C'est ici >>>

 

 

Janvier 1910 :

Les plus importantes jusqu'à aujourd'hui dans le bassin de la Seine. Mois exceptionnellement pluvieux, notamment du 11 au 20 janvier ainsi que les 24 et 25 janvier où une succession de perturbations de forte activité balayent presque quotidiennement la France. Le 18 janvier, il tombe 144 mm de pluie en 24h à Mouthe, ce qui est extraordinaire en cette saison. Les pluies sont particulièrement importantes en amont de la Seine et des inondations se produisent à partir du 18 janvier.
Ces inondations deviennent catastrophiques dans le bassin de la Seine et de la Saône, le 21 janvier, une carrière de blanc d’Espagne minée par l’eau s’effondre sous le hameau de Lorry, en Seine et Marne, on comptera une dizaine de victimes. Le 28 janvier, la Seine atteint 8m62 au pont d’Austerlitz à Paris, c’est la 2eme valeur la plus élevée jamais enregistrée à Paris après celle du 27 février 1658 (8,81m).

Le niveau de la Seine atteint 8m62 au Pont d'Austerlitz le 28 janvier 1910

La crue est également très importante à Besançon si bien qu'on peut parler d'un drame national à la fin du mois, on peut parler d’un drame national. Le froid et la neige aggravent ces calamités.

 

 

Juin 1875 :

A la mi-juin 1875, de fortes chutes de neige se produisent sur tout le massif pyrénéen. Il s’en suit un important redoux accompagné de pluies torrentielles pendant 3 jours consécutifs. Ces fortes précipitations associées à une fonte spectaculaire de la neige provoque des inondations considérables dans tout le bassin aquitain. La ville de Toulouse est particulièrement touchée où la Garonne atteint la cote de 11m70. Le quartier St Cyprien est engloutit sous plusieurs mètres d’eau. Le pont St Pierre puis le pont St Michel s’écroulent. Dans sa furie, le fleuve détruit de nombreuses maisons, jetant à la rue, des centaines de familles ouvrières. C’est un énorme désastre et la vallée de la Garonne restera longtemps meurtrie par cette inondation. Il y aurait eu au moins 3000 morts.

 

Crues catastrophiques de la Garonne en juin 1875 - aspect général de Toulouse au moment où la Garonne est à son niveau le plus élevé - Meteo-villes

 

 

Fin mai – début juin 1856 : 

Le mois de mai 1856 est extrêmement pluvieux. A la fin du mois, le niveau des cours d’eau de l’est de la France atteignent des niveaux records. La partie basse de la ville de Lyon est rapidement submergée. Le 30 mai, de nouvelles pluies diluviennes se produisent. La digue de la tête d’or, située en amont de Lyon cède tout à coup. Une vague gigantesque submerge la rive gauche de la ville, engloutissant en pleine nuit les secteurs des Broteaux et de la Guillotière, comptant à cette époque environ 40 000 habitants. Devant l’ampleur des destructions, les plus démunis construisent des abris de fortune mais le manque d’hygiène provoque de nombreuses maladies.

Crue et inondations de la Saône à Lyon, quai St Antoine - début juin 1856 - il s'agit des premières photo d'un évènement climatique en France ! Meteo-villes

 

Si l'histoire des évènements climatiques vous intéresse, savez-vous que notre chronique météo depuis 1850 est la plus fournie sur internet ? C'est ici >>>