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Bilan météo et climatique de mai 2022 : historiquement chaud et sec !

vendredi 3 juin 2022

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois de MAI 2022 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.

 

Si mai est considéré comme le dernier mois du printemps météorologique, ce mois de mai 2022 aurait pu tout à fait se définir comme le premier mois de l'été. Estival est le maître mot, avec une chaleur durable et parfois très forte, ayant poussé l'anomalie aux extrêmes. Avec un indicateur thermique national de 17.8°C, ce mois de mai 2022 se boucle dès lors sur un excédent thermique impressionnant de +2.7°C !

 

Il s'agit tout simplement du mois de mai le plus chaud relevé en France depuis l'après-guerre, très largement au dessus de l'ancien record détenu jusqu'alors par le mois de mai 2011 (+1.8°C, indicateur de 16.9°C).


Indicateur thermique national en avril depuis 1947 - Infoclimat

 

Seules trois petites journées ont basculé dans le "bleu", sans être réellement fraîches (quasiment dans les moyennes de saison le 25, le 29 et le 30, se situant 1 à 2°C sous les moyennes). La journée du 25 mai mettra d'ailleurs fin à une série incroyable de 44 jours au dessus des normales saisonnières (du 11 avril au 24 mai inclus), du jamais vu en métropole.

 

La seconde décade du mois aura été pleinement estivale avec des airs d'un mois de juillet ! Une masse d'air brulante envahira nos régions notamment passé le 15 mai, avec à la clé de très nombreux records mensuels battus, parfois de plusieurs degrés, notamment sur des stations d'altitude (>>). La station Aveyronnaise de Saint-Come-d'Olt mesurera 36.7°C l'après-midi du 21 mai, à seulement 1°C du record absolu en France pour un mois de mai.

 

La journée du 19 aura été la plus chaude de cet impressionnant mois de mai, avec un indicateur thermique national de 21.99°C. S'il s'agissait de la 8e journée la plus chaude enregistrée en mai depuis 1947, cette journée a toutefois été la plus chaude jamais mesurée avant un 25 mai.


Température moyenne quotidienne en mai 2022 en France - écart à la moyenne 1981-2010 - Météo-France

 

Témoin de ce mois exceptionnellement chaud, l'ensemble des stations de notre panel ont observé une anomalie thermique supérieure à 1°C. Les villes situées en Bretagne ou le long de la Manche possèdent l'anomalie la "moins" forte, comprise entre +1 et +1.5°C en moyenne (+1.1°C à Lorient, +1.2°C à Cherbourg, +1.3°C à Brest, Abbeville ou encore au Touquet).

 

Partout ailleurs, le rouge domine largement, et des excédents au delà des 3°C ne sont pas rares sur une très large moitié sud. A Perpignan (+3.0°C), Nîmes (+3.2°C) et Montélimar (+3.5°C), la température moyenne de l'ensemble du mois a dépassé les 20°C, du jamais vu sur ces stations au cours d'un mois de mai. Ce mois se boucle même sur un bilan exceptionnel de +3.6°C à Albi, au Puy-en-Velay ou encore à Tarbes, et jusqu'à +3.8°C du côté de Millau et de Toulouse !
A Paris, le bilan est lui aussi remarquable avec +2.6°C sur la station du parc Montsouris.

 

Cette première partie d'année se montre décidément bien sèche, et ce mois de mai semble aggraver la situation. En effet, les pluies ont été quasi-absentes au cours du mois, avec un déficit exceptionnel ayant atteint -63% sur notre panel de stations (soit 2/3 de moins que ce qu'il est habituellement attendu). Il s'agit ni plus ni moins du mois le mai le plus sec jamais enregistré en France (depuis le début de la série statistique en 1959), devançant le mois de mai 1989.

 

Ce ne sont pas moins de 23 départements qui ont obtenu leur cumul le plus faible pour un mois de mai en plus de 60 années de mesures, depuis les Pyrénées à l'Alsace, en passant par le Massif-Central. Si quelques orages, parfois destructeurs car accompagnés d'immenses grêlons, se sont produits notamment les 15 (>>), 20 (>>) et surtout 22 mai (>>), c'est bien la sécheresse qui s'est dont sensiblement aggravée (>>).


Écart pluviométrique départemental en mai 2022 par rapport à la moyenne 1981-2010 - Météo-France / Twitter Gaetan Heymes

 

La aussi témoin de cette sécheresse importante, aucune des 73 villes de notre panel n'a atteint sa moyenne pluviométrique lors de ce mois de mai ! Si quelques stations s'en sont approchées notamment au passage d'orages (déficit de 4% à Abbeville, 6% à Cherbourg et 15% à Alençon), le manque de pluie s'est avéré criant sur la totalité des régions avec un déficit atteignant sur de nombreux départements les -70 à -90% (-74% pour Paris-Montsouris) !

 

Une quinzaine de stations de notre panel n'ont récolté qu'1/5e du cumul total habituel attendu lors du mois de mai (déficit > 80%). Il n'a d'ailleurs quasiment pas plu sur les villes de Lorient (-88%), Millau (-90%), Albi (-92%), Montélimar (-94%), Nice (-95%) et Toulouse (-96%) qui trustent en haut de cette triste liste.

 

Homogénéisé à l'échelle départemental, ces déficits s'étalent de -21% sur la Mayenne, jusqu'à -88% dans le Gard, département le plus sec du pays pour ce mois de mai.

 

Un bilan terriblement bas traduit en termes de cumul, avec seulement 29.3mm en moyenne à l'échelle du pays (environ 35mm pour l'ancien record de mai 1989).

 

Sur nos 73 stations, seules 5 petites villes sont parvenues à dépasser les 50mm au total (55m à Cherbourg et Bourg-Saint-Maurice, 57mm à Abbeville, 58mm à Alençon et 73mm à Biarritz), toutefois toutes sous leur moyenne mensuelle.

Pire, une dizaine de villes n'ont même pas dépassé la faible barre des 10mm cumulés : il s'agit de Marignane (9.5mm), Carcassonne (9.0mm), Lorient (8.6mm), Montpellier (7.9mm), Millau (7.4mm), Albi (6.0mm), Perpignan (5.6mm), Montélimar (5.4mm)... et seulement 2.6mm à Toulouse ainsi que 2.2mm pour l'aéroport de Nice !

 

La capitale n'était pas bien mieux lotie, puisque la station du parc Montsouris n'a relevé que 16.3mm sur l'ensemble du mois.

 

 

Comme estival jusqu'au bout après la chaleur et l'absence de pluie, le soleil a lui aussi été largement de la partie. Sur notre panel, le bilan national atteint un excédent notable de +31% pour ce mois de mai !

 

Et la tendance se retrouve sur l'ensemble des villes puisque toutes les stations ont observé un excédent d'ensoleillement au cours du mois écoulé. La Corse, la région PACA ainsi que le Pays Basque se démarque par un bilan toutefois moins impressionnant, le déficit n'y dépassant parfois pas les +10% (+9% à Embrun, +7% à Ajaccio et à Biarritz).

 

Partout ailleurs, le soleil a été très généreux, voire même omniprésent avec un excédent dépassant les 40% sur le sud du Massif-Central (+45% à Millau, +47% à Aurillac), mais également des Pays de la Loire au Grand-Est en passant par le Centre-Val-de-Loire (+47% à Nevers, +49% à Nantes, Metz et Langres). Du côté de l'Ile-de-France, le bilan atteint +27% à Melun et +30% dans la capitale.

 

En termes de durée totale d'insolation, l'ensemble des villes ont pu profiter d'un minimum de 200 heures de soleil au cours de ce mois de mai (minimums de 208h à Biarritz, 211h à Brest, 223h à Saint-Girons et Tarbes). De l'Aquitaine au Nord-Est en passant par les régions Centrales, le cumul d'ensoleillement fluctue en moyenne entre 270 et 290 heures, des valeurs particulièrement élevées en mai.

 

C'est comme à l'accoutumée les régions du Sud-Est et Méditerranéennes qui ont pu profiter davantage de ce soleil, avec une durée d'insolation ayant même fini par y dépasser les 300 heures. Les villes trustant le haut du panier sont alors située en Languedoc et basse vallée du Rhône avec 320 heures pour Montpellier, 330 heures à Montélimar et Nîmes, et jusqu'à 334 heures pour Marignane. Remarquons également de belles valeurs pour Lyon-Bron (315hà ainsi que pour Aurillac (310h)

A noter que certaines villes de la moitié Nord s'en sont fortement approchés, avec 294h à Troyes, 296h à Metz, ou encore 299h à Chateauroux.

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Calais, Cherbourg, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

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