Les Noëls doux sont-ils devenus la norme en France ?

Ces dernières années, les mois de décembre et surtout les fêtes de fin d'année sont souvent synonymes de douceur. Le temps d'un Noël sous la neige ou bien le froid pourrait même sembler révolu, avec une impression désormais courante d'un "Noël au balcon".

 

Pour ce Noël 2023, cette impression douce sera bel et bien de la partie. En cause, un flux d'origine océanique apportant des températures bien au dessus des moyennes de saison : les gelées seront inexistantes ce 25 décembre (hormis secteurs de montagne), et nous observerons plus de 10°C l'après-midi sur la quasi-totalité du pays (voire plus de 15°C sur le pourtour Méditerranéen).

 

Côté ciel, si la grisaille sera omniprésente sur la moitié Nord (et en val de Garonne), les 2/3 Sud de la France profiteront d'un généreux ensoleillement, donnant un ressenti au soleil davantage printanier plutôt qu'hivernal.

Prévisions météorologiques pour ce 25 décembre 2023 - Météo-Villes

 

C'est d'une manière générale tout le continent Européen qui bénéficiera de conditions particulièrement douces pour ce Noël 2023. L'anomalie des températures par rapport à la période 1981-2010 devrait dépasser les +4°C sur la France, et même atteindre +6 à 10°C sur l'Europe Centrale et l'Europe de l'Est ! Seule la Scandinavie (et l'Islande) devraient observer un Noël sous ces moyennes de saison.

Anomalies des températures en Europe (par rapport à la période 1981-2010) - prévision pour mi-journée du 25 décembre 2023 - Karsten Haustein

 

Mais alors, est-ce que ces Noëls "au balcon" sont désormais devenus la norme ? Pour vérifier cela, nous avons analysé les températures observées un 25 décembre en France depuis 1950, en les comparant avec la moyenne 1961-2020 de l'indicateur thermique national (basé sur 30 villes représentatives réparties à travers le pays).

 

Depuis 1950 (soit 73 ans), nous comptabilisons 25 années où Noël a été plus froid que la moyenne d'au moins 1°C, contre 36 années avec un Noël plus doux d'au moins +1°C. Mais surtout, l'emballement semble s'être effectué depuis le début de la décennie 2010 : 10 des 11 derniers Noëls ont été plus doux que la moyenne, et même 3 d'entre eux (2012, 2015 et 2022) se sont bouclés sur une anomalie supérieure à +5°C ! Il faut remonter au Noël 2010 pour retrouver de réelles conditions hivernales voir neigeuses (-5.2°C sous les moyennes).

Ecarts à la moyenne 1961-2020 de l'indicateur thermique national le jour de Noël depuis 1950 - Météo-Villes

 

Nous nous sommes également focalisés sur les températures maximales observées ces jours de Noël depuis 1950. Alors que la moyenne de l'indicateur (30 villes) sur la période 1961-2020 affiche légèrement plus de 8°C l'après-midi le jour de Noël, nous sommes désormais quasi-systématiquement au-delà des 11°C au meilleur de la journée depuis une dizaine d'année.

 

En 2015 ainsi que lors du Noël 2022, la moyenne des températures de l'après-midi était même au-dessus des 15°C, soit des niveaux remarquables et printaniers, environ 6°C supérieurs aux normes. Si quelques Noëls ont été froids au cours entre 1990 et 2010 (indicateur des T° maximales de 1.9°C en 2010, 3.3°C en 2006, 3.0°C en 1994), il faut remonter généralement avant les années 1980 pour faire face à des fêtes de fin d'année bien plus rigoureuses (-4.4°C en moyenne l'après-midi lors du Noël 1962 !).

Indicateur thermique national (pour les températures maximales) le jour de Noël depuis 1950 - Météo-Villes

 

Ce Noël 2023 devrait donc être doux, succédant à un Noël 2022 par endroit historique.  L'an dernier, des records de douceur pour un mois de décembre étaient battus dans certaines localités du sud autour des fêtes de Noël, avec parfois plus de 20°C l'après-midi sur les bords de Méditerranée !

Douceur record à Nîmes (30) et Bormes-les-Mimosas les 23 et 24 décembre 2022

 

A l'inverse, le Noël le plus rigoureux observé en France depuis plus d'un siècle remonte à 1962. Durant les jours qui précèdent et suivent Noël, les épisodes neigeux importants s'enchaînent dans de nombreuses régions, perturbant fortement la vie quotidienne. La ville de Marseille est recouverte par une trentaine de centimètres de neige à Noël 1962 et certains descendent les escaliers de Notre Dame de la Garde à skis !

Les températures moyennes au meilleur de la journée sont partout négatives, et fluctuent autour des -10°C voire -15°C au réveil (on relève par exemple -15°C à Bordeaux et -9°C à Biarritz).

Neige à Marseille et dans l'ouest à Noël 1962 – Chronique Météo Villes

 

Si les Noëls doux vous rebutent quelques peu ces dernières années, nous vous proposons de lire (ou re-lire) notre actualité dédiée aux principaux Noëls hivernaux et neigeux en France depuis la période de la Seconde Guerre Mondiale >>

 

Toute l'équipe de Météo-Villes vous souhaite un bon réveillon et un JOYEUX NOËL !!