Les périodes de douceur hivernale d'antan sont-elles comparables à celles de ces dernières années ?
samedi 17 février 2024Ces dernières années, les épisodes de douceur "quasi-printaniers" en pleine période hivernale semblent se multiplier et devenir de plus en plus marqués. Est-ce une simple impression ? De plus, ces séquences douces sont-elles comparables avec celles observées au cours du siècle dernier ? Quelques éléments de réponse.
Des hivers de plus en plus doux : un fait avéré
Le constat est malheureusement clair et net : les hivers sont de plus en plus doux en France métropolitaine, dans ce contexte de changement climatique. En effet, 4 des 5 hivers les plus doux depuis 1900 ont été observés au cours des 20 dernières années :
- Hiver 2019-2020 +2.3°C
- Hiver 2015-2016 : +2.1°C
- Hiver 1989-1990 : +1.6°C
- Hivers 2006-2007 et 2013-2014 : +1.4°C
Anomalie thermique en hiver (décembre-janvier-février) en France depuis l'hiver 1899-1900 - Météo France
Il faut d'ailleurs remonter à l'hiver 2016-2017 pour retrouver un hiver légèrement sous les moyennes de saison, soit 6 hivers consécutifs. Voire bientôt 7 hivers en considérant que cet hiver 2023-2024 devrait être lui-aussi en excédent thermique (il devrait vraisemblablement finir au 3e rang des plus doux depuis 1900, devant l'hiver 1989-1990).
Sur la période du 22 janvier au 16 février 2024, l'anomalie par rapport à la moyenne 1991-2020 atteint +4.0°C, et nous venons de vivre la première moitié de février la plus douce jamais observée en France.
Des anciens records de douceur progressivement effacés des tablettes
Si les hivers sont de plus en plus doux, les records de douceur les plus anciens sont dépassés progressivement au cours des derniers hivers notamment au 21e siècle. C'est principalement le cas au mois de janvier, où 9 des 10 journées les plus douces ont été observées après 2000 (indicateur thermique national) :
- 1er janvier 2023 : 13.27°C
- 19 janvier 2007 : 13.25°C
- 15 janvier 1975 : 12.65°C
- 2 janvier 2003 : 12.42°C
- 24 janvier 2024 : 12.28°C
- 31 janvier 2020 : 12.27°C
- 09 janvier 2007 : 12.18°C
- 13 janvier 2004 : 12.18°C
- 28 janvier 2002 : 12.07°C
- 20 janvier 2007 : 12.01°C
Pour février, le bilan est plus contrasté puisque certains épisodes de douceur marquants en 1958, 1960 ou encore 1961 restent à ce jour parmi les journées les plus douces en février en France (top 10 de l'indicateur thermique national) :
- 13 février 1958 : 14.22°C
- 3 février 2020 : 13.82°C
- 29 février 1960 : 13.76°C
- 28 février 1960 : 13.72°C
- 27 février 1961 : 13.35°C
- 24 février 2021 : 13.30°C
- 16 février 1958 : 13.09°C
- 27 février 1960 : 13.04°C
- 13 février 1958 : 12.91°C
- 15 février 1958 : 12.89°C
Focalisons nous désormais sur les records des températures maximales pour les mois de janvier et février, pour toutes les stations Météo-France mesurant continument la température depuis au moins 1970 (longue série de données).
Si les journées les plus chaudes en France en février ont été principalement observés au siècle dernier, la majorité des stations métropolitaines ont toutefois observé leur record mensuel en février après 2010 (62% des stations mesurant depuis au moins 1970, soit 217 stations sur 351. Pour les stations les plus anciennes, certains records de février 1958, 1960 et 1961 résistent toujours tant bien que mal. En janvier, ce sont 39% des stations (mesurant depuis au moins 1970) qui ont observé leur record de douceur mensuel à partir de 2010 soit au cours des 15 dernières années.
Répartition des records de températures maximales en janvier et février par année d'observation - stations mesurant depuis au moins 1970
En définitive, si une petite poignée d'épisodes de douceurs d'antan (notamment à la fin des années 1950 et début des années 1960) est comparable en termes d'intensité avec ceux que nous vivons ces dernières années, le constat est la multiplication de ce type d'épisode depuis 10-15 ans, voire même de manière systématique et quasi-annuellement depuis 2020.
Retour sur les principaux épisodes de douceur de ces dernières années
Depuis 10-15 ans, nous constatons donc une succession d'épisode de douceur en plein cœur de l'hiver. En voici une liste non-exhaustive de ces évènements les plus marquants de ce siècle.
Une Noël 2022 et un Nouvel An 2023 sous la douceur :
Tout comme un symbole, l'année 2022 la plus chaude jamais observée en France s'était terminée sur une journée de la Saint-Sylvestre exceptionnellement douce. Le flux de Sud-Ouest a apporté une douceur remarquable sur la France avec un 31 décembre se situant au-delà des +8°C au-dessus des moyennes de saison ! Cet excédent est parmi les plus importants jamais enregistrés tous mois confondus (record de +8,8°C le 16 décembre 1989).
Températures minimales et maximales le 31 décembre 2022 - Villes
Cette année 2022, des records mensuels de douceur avaient déjà été battus durant le week-end de Noël, principalement sur le Sud du pays où la douceur s'est montrée bien plus marquée.
Carte des records de douceur (non-exhaustive) des 24 et 25 décembre 2022 - Météo Villes
Vague de douceur record entre Noël 2021 et le Nouvel An 2022 :
Tout comme fin 2022, la France avait déjà vécu une fin d'année 2021 et des premières heures de 2022 remarquablement douces, pour ne pas dire chaudes, et de nombreux records ont été battus en raison d'une masse d'air excessivement douce en provenance directe des Canaries et du nord-ouest de l'Afrique. Jamais l'indicateur thermique national n'avait été aussi élevé entre le 24 et le 31 décembre en France.
Si de nombreux records diurnes ont été battus, des records nocturnes sont également tombés. Ce fut notamment le cas sur la moitié nord dans la nuit du 29 au 30 décembre 2021. Sous la grisaille et une advection douce remarquable, les températures se sont maintenues entre 12 et 14°C toute la nuit, du jamais vu à cette saison ! Besançon (12,4°C), Beauvais & Lille (13,0°C), Metz & Saint-Quentin (13,3°C) ou encore Amiens (13,9°C) n'avaient jamais connu une nuit de décembre aussi douce !
Températures minimales records du jeudi 30 décembre 2021 - Météo Villes
Au cours de cette vague de douceur remarquable, c'est en après-midi du samedi 1er janvier 2022 que les températures ont atteint les niveaux les plus élevés dans le sud-ouest. Le seuil de chaleur (25°C) a été atteint dès le premier jour de l'année avec jusqu'à 26,4°C à Trois-Villes (64) ! Dans les Pyrénées-Atlantiques, Cambo-les-Bains a battu son record de chaleur de janvier avec 26,2°C. Même chose à Hossegor sur le littoral des Landes avec 25°C !
Températures maximales du samedi 1er janvier 2022 dans le sud-ouest - via meteociel.fr
Coup de douceur de début février 2020 :
Pas besoin de remonter bien loin pour observer des regains de douceur en février. En 2020, la fin du mois de janvier et la première décade de février s’étaient montrés particulièrement cléments, notamment sur le Sud du pays grâce à un flux de Sud-Ouest anticyclonique et particulièrement doux. Après un temps plus perturbé et frais, un nouveau coup de douceur était observé en seconde partie de mois avec un maximum national de 25.9°C à Montclus (30) le 23 février 2020 (record mensuel).
Valeurs remarquables observées dans quelques villes du sud de la France le 3 février 2020 - Météo Villes
De nombreuses séquences de douceur printanière avaient été observées plus globalement tout au long de cet hiver 2019-2020, faisant tomber des records. En montagne, le déficit d'enneigement fut impressionnant à la fin de l'hiver, particulièrement dans les Pyrénées qui ont été délaissées par les chutes de neige. La végétation s'en était trouvée déboussolée et des moustiques avaient été observés durant tout l'hiver dans certaines régions.
Manque de neige à 1800m dans les Hautes-Pyrénées, près du col du Soulor le 23 février 2020 – photo Dorian Dziadula
Le printemps avant l’heure durant la seconde quinzaine de février 2019 :
Dès le 14 février 2019, la douceur s’était durablement installée sur le pays pour persister jusqu’à la fin du mois. L’aspect remarquable était accentué par l’étendue et la durée de cette douceur avec une très grande majorité du pays concernée durant plus de 10 jours. Un flux de Sud/Sud-Ouest durablement anticyclonique et doux s'était en effet mis en place sur le pays, faisant remonter une masse d'air subtropicale vers la France.
Entre le 15 et le 28 février 2019, la station de Paris-Montsouris avait observé 12 jours où la température maximale avait dépassé les 15°C (maximum de 20.4°C le 27). L’après-midi du 27 février 2019 fut d’ailleurs le plus doux jamais observé en France au cours d’une seconde quinzaine de février avec de nombreux records mensuels à la clef :
Quelques records relevés le 27 février 2019 :
- 27,1°C à Dax
- 26,7°C à Mont-de-Marsan
- 25,9°C à Bergerac
- 25,7°C à Bordeaux
- 25,2°C à Agen
- 25,0°C à Brive-La-Gaillarde
- 24,7°C à Guéret
- 24,3°C à Niort
Températures maximales observées le mercredi 27 février 2019 sur la France – archives Météo-Villes
Douceur sensible de la mi-février 2017 :
Après une vague de froid marquée durant la fin du mois de janvier, un regain de douceur temporaire mais marqué était observé en milieu de mois grâce à la mise en place d'un flux de Sud plus doux en altitude avec des températures à 1500m d'altitude souvent situées 4 à 8°C au-dessus des normales de saison. Ainsi, les températures atteignaient plus de 15°C sur les 4/5ème de la France et des records de températures minimales étaient battus sur le Sud-Est du pays.
Températures maximales observées le mercredi 15 février 2017 sur la France – archives Météo-Villes
Exceptionnelle douceur durant l'hiver 2015-2016
Entre des hivers 2014-2015 et 2016-2017 proches des normales, l'hiver 2015-2016 fut remarquablement doux en France ! L'anomalie thermique fut de +2.1°C (normale 1991-2020) soit le 2e hiver le plus doux depuis 1900. Le mois de décembre 2015 fut notamment un véritable OVNI climatique avec des températures quasiment 4°C au dessus des normales de saison, des précipitations plus que discrètes et un ensoleillement record ! Les mois de janvier et février 2016 furent ensuite nettement plus perturbés mais toujours doux sous l'effet du flux océanique.
Anomalie thermique et pluviométrie au mois de décembre 2015 – via Météo France
Après un mois de décembre 2015 historiquement doux, sec et ensoleillé, la neige fut absente de la plupart des stations de montagne lors des vacances de Noël. Celles-ci avaient vécu un début de saison particulièrement difficile. La suite de la saison fut délicate (en absence de sous-couche), sauf en haute montagne où des chutes de neige conséquentes avaient fait leur retour en janvier et février 2016.
Absence de neige dans les stations de ski lors des vacances de Noël 2015 – Chronique Météo Villes
Coup de chaud du 15 au 18 février 2007 :
Durant la seconde moitié du mois de février 2007, un puissant flux de Sud s’est mis en place sur le pays avec la remontée d’un air excessivement doux venu du Nord de l’Afrique. Sous ce flux, les températures s’envolent sur le Sud du pays, atteignant près de 27°C dès le 15 février sur la plaine du Roussillon, 23°C le lendemain à Saint-Etienne, Biscarrosse et Albi, 25°C à Saint-Girons et Perpignan. Des valeurs remarquables sont également atteintes les 17 et 18 février sur le Nord du pays avec par exemple plus de 18°C à Paris !
Quelques valeurs enregistrées du 15 au 18 février 2007 :
- 26,3°C à Saint-Jean-de-Luz
- 26,1°C à Biarritz
- 25,3°C à Saint-Girons
- 23,0°C à Brive
- 23,0°C à Clermont-Ferrand
- 22,8°C à Brive
- 18,1°C à Paris
Températures maximales observées le 16 février 2007 - Infoclimat
Des épisodes de douceur moins nombreux mais bien présents au siècle dernier
Globalement, c'est à partir des années 1990 et surtout 2000 que l'on constate une nette augmentation des températures durant les hivers français. Les hivers sensiblement plus doux que la normale sont devenus fréquents. Cependant, on constate aussi que la France avait connu des hivers plus doux que la normale (même sur la base de nos normales actuelles) jusqu'au début du XXème siècle, avec parfois des journées toutes aussi douces que celles vécues récemment. Il existait donc bien des séquences hivernales anormalement douces en France il y a plus d'un siècle mais elles sont bien plus fréquentes de nos jours.
Coup de douceur du 11 au 21 février 1998 :
Après une fin-janvier plutôt froide et perturbée, la douceur et le beau temps s’installent sur la France à la mi-février 1998 avec la mise en place d'un flux de Sud-Ouest très doux pour la saison en altitude à l'avant d'une zone dépressionnaire sur l'Atlantique. Sous cette masse d'air subtropicale, les températures deviennent exceptionnelles sur de larges zones. On dépasse les 18°C sur quasiment toute la France, plus de 25°C en Aquitaine, plus de 20°C du Sud du Massif-Central aux Alpes en passant par la Provence.
De nombreux records sont battus durant cette période :
- 23,6°C à Carcassonne le 15 février
- 22,5°C à Cognac le 15 février
- 22,3°C à Agen le 15 février
- 22,1°C à Aurillac le 15 février
- 22,0°C à Limoges le 15 février
- 21,8°C à Poitiers le 20 février
- 17,6°C à Lorient le 14 février
Températures maximales et article de presse datant de février 1998 – Chronique Météo-Villes
Pic de douceur du 20 au 24 février 1990 :
Durant la seconde moitié du mois de février 1990, un pic de douceur fut observé sur la France et l’Ouest de l’Europe. Les conditions se montraient similaires aux épisodes précédemment cités avec un anticyclone s'ancrant sur le pays et un flux de Sud-Ouest particulièrement doux en altitude. Les 20°C sont dépassés au Nord comme au Sud durant cette période, parfois plus de 25°C sur le Sud-Ouest du pays sous un temps ensoleillé et un ressenti très printanier. Quelques valeurs remarquables durant cette période :
- 27,2°C à Dax
- 26,3°C à Biarritz
- 26,3°C à Mont-de-Marsan
- 26,2°C à Pau
- 25,8°C à Nice
- 25,1°C à Bordeaux
- 22,6°C à Bourges
- 21,8°C à Colmar
- 21,4°C à Orléans
Températures maximales observées le 24 février 1990 - Infoclimat
Hiver 1987-1988 : Où est passée la neige en montagne ?
Les mois de décembre 1987 et janvier 1988 se montrent particulièrement calmes avec des situation anticycloniques a n'en plus finir, le tout accompagné d'une douceur parfois remarquable en raison de flux favorables à la remontée de masses d'air subtropicales sur la France. A la mi-décembre, on dépasse les 20-25°C sur le Sud du pays avec même 27°C à Mayac (Dordogne) sous un soleil et un ressenti quasi-estival. Une douceur (voire chaleur par endroit) qui persistera durant la première quinzaine de janvier 1988 et qui, couplée à une absence de précipitations, provoquera une absence notable de neige en montagne.
La situation ne se débloquera véritablement qu'à la fin du mois de janvier avec le retour d'un temps plus dépressionnaire et même très humide pendant le mois de février, le flux océanique reprenant et l'anticyclone des Açores retrouvant des latitudes plus "normales".
Des pistes de ski totalement dépourvues de neige au début du mois de janvier 1988 au Gets (Haute-Savoie) – Météo-Villes
Hiver 1974-1975 : parmi les plus doux du XXe siècle
L'hiver 1974-1975 figure sur le podium des hivers les plus doux du XXème siècle. La douceur domine très largement durant les trois mois de l'hiver. C'est au nord-est que les anomalies sont les plus spectaculaires. Strasbourg vit un mois hors-norme avec des températures 3,4°C au dessus de nos normales sur l'ensemble du mois ! Noël 1974 est au balcon avec un thermomètre approchant les 15°C en Alsace !
Réanalyse de la situation à échelle continentale le 14 janvier 1975 - via wetterzentrale.de
Tout au long de l'hiver 1974-1975, plusieurs périodes printanières se déroulent. La plus impressionnante se produit à la mi-janvier 1975 où les records pleuvent ! Il fait alors 16°C en Normandie, 18°C dans le Poitou et plus de 20°C au pied des Pyrénées - à l'époque de l'année où les températures sont normalement les plus basses !
Afflux d'air très doux et températures maximales du 16 janvier 1975 - Chronique Météo Villes
Épisode remarquable du 27 au 29 février 1960 : plus de 30°C en février !
La référence en terme d’épisode de douceur exceptionnelle reste néanmoins la fin du mois de février 1960. Sous un puissant flux de Sud/Sud-Ouest, une masse d’air tropicale est directement advectée vers la France, provoquant une envolée remarquable des températures sur une large partie du pays.
Durant cette période de seulement deux jours, un vent de Sud s’est levé sur les massifs du Sud du pays, provoquant un effet de foehn remarquable et très étendu. La température a atteint jusqu’à 31.2°C à Saint-Girons (record absolu pour un mois de février, toujours valable en 2024), plus de 22°C dans les vallées alpines, 24°C sur le Sud de la Bourgogne et 26°C dans les plaines auvergnates. Les plages sont envahies dans le Sud-Ouest où la température atteint jusqu'à 29°C à Biarritz et les premiers baigneurs de l’année sont observés. Toute la France est soumise à ce temps particulièrement chaud pour la saison. On relève en effet :
- 31,2°C à Saint-Girons !
- 30,5°C à Lannemezan (Hautes-Pyrénées)
- 29,5°C à Biarritz
- 29,2°C à Tarbes
- 27,8°C à Pau
- 26,4°C à Perpignan
- 25,9°C à Clermont-Ferrand
- 25,7°C à Vichy
- 23,5°C à Nevers
- 21,4°C à Paris
- 20,8°C à Caen
- 20,0°C au Havre
Ré-analyse de la situation atmosphérique du 28 février 1960 – site Wetterzentrale.de
Hiver 1936-1937 : l'hiver le plus doux de l'entre-deux guerres
Moins de 3 ans avant le début de la seconde guerre mondiale, la France vit un hiver 1936-1937 anormalement doux, surtout marqué par des mois de janvier et de février pratiquement oubliés par le froid. À Lyon, les journées douces s'enchaînent et le ressenti est fréquemment printanier. La barre des 15°C est dépassée le 24 janvier et il fait plus de 17°C le 4 février. L'anomalie thermique sur les deux premiers mois de 1937 atteint +2.5°C sur Lyon, sur la base des normales 1981-2010.
Températures minimales & maximales à Lyon-Bron en février 1937 - via infoclimat.fr
Entre les journées calmes et douces, plusieurs dépressions se creusent dans les parages de la France et apportent des pluies abondantes ainsi que plusieurs tempêtes, dont une dans le sud du pays les 30 & 31 janvier 1937 avec des dégâts notables à Nice. Les précipitations abondantes conduisent également à des crues importantes au cours du mois de février 1937. La Seine est notamment concernée à Paris.
Dégâts liés à la tempête du 31 janvier 1937 à Nice - Chronique Météo Villes
Quel avenir pour nos futurs hivers d'ici 2100 ?
Comme le montre la simulation ci-dessous, les différents scénarios de l'évolution du climat d'ici la fin du siècle sont unanimes. Tous envisagent la poursuite de la hausse des températures moyennes lors de la saison hivernale. Les récents hivers doux devraient ainsi devenir monnaie courante au cours des prochaines décennies. Certains scénarios se distinguent après 2050, envisageant un emballement de la hausse des températures avec à la clé des anomalies douces encore jamais observées de nos jours.
Simulation de l'évolution des températures moyennes en hiver par rapport à la normale jusqu'en 2100 - via Météo France
Outre les nombreuses périodes de douceur, le nombre de jours de gel par an pourrait être divisé par 3 entre le début et la fin du XXIème siècle ! Le gel deviendrait alors un phénomène rare sur les régions côtières de la Manche de l'Atlantique et véritablement atypique aux abords de la Méditerranée. Cela pourrait avoir des conséquences notables sur la faune et la flore, qui ont besoin de se mettre en sommeil à la saison hivernale. Ces problèmes sont déjà observés de nos jours, par exemple au travers des floraisons trop précoces devenant très vulnérables au gel tardif...
Évolution du nombre de jours de gel entre le début (à gauche) et la fin du siècle (à droite) selon le scénario le plus pessimiste - via Météo France