MÉTÉO EXTRÊME : Quels sont les records climatiques dans le monde ?
mercredi 16 décembre 2020Froid intense, chaleur extrême, neige, tempête ou encore cyclones... Quels sont les records climatiques dans le monde ? Réponses dans l'ouvrage MÉTÉO EXTRÊME et dans notre article du jour.
Records de chaleur
En France, on définit le seuil de chaleur à 25°C et le seuil de forte chaleur à 30°C. Ces niveaux sont toutefois très éloignés des records mondiaux !
Exemples des records de chaleur dans le monde - Tableau tiré du livre Météo Extrême page 14
Sur le continent européen, le record de chaleur est détenu par l'Italie. C'est la ville de Catenanuova dans la province d'Enna dans les terres de Sicile qui a enregistré la valeur la plus élevée avec 48,5°C le 10 août 1999 ! En 1876, un relevé de 51°C a été observé à Séville en Espagne mais cette valeur n'est pas homologuée (probable surchauffe de la station).
D'une manière générale, les régions les plus chaudes sur Terre se situent dans les déserts au niveau des tropiques du Cancer ou du Capricorne. Le Tidikelt dans le Sahara algérien est l'une des zones les plus chaudes au monde. On a relevé 51,3°C à Ouargla le 5 juillet 2018. Le Pakistan fait encore pire avec une valeur de 53,5°C à Turbat le 28 mai 2017 ! L'Australie fait également partie du cercle des pays ayant atteint les 50°C (record de 50,7°C à Oodnadatta le 02/01/1960).
Record absolu de chaleur sur Terre dans la vallée de la mort en août dernier - via Météo France
Toutefois, la zone la plus chaude sur la surface du globe est la bien nommée "vallée de la mort" aux États-Unis. Située dans une zone désertique de Californie, cette région est habituée aux températures extrêmes. Lors de l'été 2020, le record mondial de chaleur y a été battu avec une valeur maximale de 54,4°C à Furnace Creek le 16 août ! Une autre valeur de 56,7°C y avait été mesurée en juillet 1913 mais la station souffrait d'une probable surchauffe et cette valeur n'est pas homologuée.
La ville de Bangkok est la capitale où l'humidex est le plus élevé au monde - photo tirée du livre Météo Extrême page 16
Les records de chaleur que nous avons évoqué ci-dessus ont été enregistrés dans des régions où le climat est aride. Toutefois, la chaleur humide peut être encore plus insupportable. C'est particulièrement le cas sur les côtes de l’Érythrée, de Djibouti, de la Somalie ou du golfe Persique où les maximales de 38 à 45°C sont associées à des taux d’humidité très élevés, faisant décoller l'humidex entre 60 et 65 !
La température ressentie la plus élevée aurait été calculée à Dhahran en Arabie Saoudite le 8 juillet 2003. L'humidex atteignait alors 78, correspondant à une température de 42°C et un taux d'humidité de 92% ! C'est toutefois Bangkok en Thaïlande qui souffre de la chaleur humide la plus pénible, parmi les capitales du monde. L'humidex y atteint régulièrement 50 (souvent 55 en avril et mai).
Records de froid
En France, le record de froid a été enregistré à Mouthe, petit village du Doubs située à 940 mètres d'altitude, avec -36,7°C le 13 janvier 1968. Un froid qui peut sembler ridicule par rapport aux températures de l'Antarctique...
Amundsen-Scott (Antarctique) est l'un des endroits les plus froids sur Terre - photo tirée du livre Météo Extrême page 33
Dans le monde, la région la plus froide est de très loin l'Antarctique. Ce continent situé au Pôle Sud est recouvert dans sa quasi-totalité de glace dont l'épaisseur peut atteindre 5 kilomètres en son centre ! Hormis près des côtes où l'influence de l'océan tempère le froid, le climat de l'Antarctique est plus qu'hostile à toute forme de vie. Sur le littoral antarctique, les températures moyennes sont de 0 à -30°C. Dans les terres, elles plongent rapidement à des niveaux abyssaux.
La station russe de Vostok en Antactique détient le record mondial de froid - photo tirée du livre Météo Extrême page 34
En Antarctique, c'est la station russe de Vostok qui détient le record de froid sur la surface de la Terre. On y a mesuré une température minimale de -89,2°C le 21 juillet 1983 ! Les scientifiques estiment toutefois que la température descend encore plus bas sur les points élevés de la calotte glaciaire. Cela a été confirmé avec une température de -93,2°C mesurée près du Dôme Argus le 10 août 2010 ! Des mesures satellitaires suggèrent des valeurs pouvant s'abaisser jusqu'à -98°C !
Températures minimales records au Canada - via Ministère des Ressources Naturelles du Canada
Dans l’hémisphère nord, il n’existe pas d’équivalent car le pôle Nord n’est pas un continent et la banquise est nettement moins épaisse. C’est au centre du Groenland que l’on trouve les températures moyennes les plus basses avec un record de froid d’environ -66°C. Au Canada, le Yukon et les territoires du nord-ouest sont les régions les plus froides du continent nord-américain avec -63°C mesurés à Snag le 3 février 1947.
Toutefois, les valeurs les plus basses de l'hémisphère nord sont plutôt enregistrées vers Oïmiakon ou Verkhoïansk dans les montagnes de Sibérie orientale. Le record officiel de -67,8°C à Verkhoïansk les 5 et 7 février 1892. Le climat de cette région est surprenant car les étés sont chauds et le record de chaleur sur cette station et de 37,3°C, soit une amplitude annuelle de 105,1°C !
Tableau du ressenti en fonction de la température et du vent (windchill) - tableau tiré du livre Météo Extrême page 26
En plus du froid extrême, certaines régions sont concernées par des vents violents qui apportent des ressentis inhumains. C'est notamment le cas de l'Antarctique. Le 4 juillet 2003, la station de Queen Maud Land a mesuré une température de -70°C avec un vent moyen de 120 km/h. La température ressentie était alors de -101 ! Sans combinaison spéciale, un homme risque la mort en l'espace d'une petite minute !
Records de vent
Plusieurs régions du monde sont réputées pour leur caractère venteux. Toutefois, c'est au sein des phénomènes violents que sont les tornades et les cyclones que les rafales maximales sont enregistrées.
Vitesse moyennes des vents dans le monde - carte tirée du livre Météo Extrême page 122
Les vents forts peuvent souffler presque partout sur la planète même si certaines régions équatoriales sont plus calmes. En dehors des cyclones et des tornades, les régions les plus ventées de la planète sont situées aux latitudes tempérées.
Dans l'hémisphère nord, toutes les îles situées aux latitudes élevées sont très ventées. Les îles Shetland, les îles Féroé, le nord et l’ouest de l’Écosse et de l’Irlande sont les lieux les plus ventés d’Europe. Dans l’hémisphère sud, le sud de la Patagonie (Cap Horn), les Malouines, la Géorgie du Sud, les îles Crozet, l’extrême sud de la Nouvelle-Zélande et les îles Kerguelen sont souvent balayés par de violentes tempêtes.
Au dessus des mers et océans, les "quarantièmes rugissants" et "cinquantièmes hurlants" désignent les régions situées entre les 40e, 50e et 60e parallèles dans la zone de l’océan austral (proche de l’Antarctique). Ces secteurs maritimes figurent parmi ceux subissant les vents les plus violents à la surface du globe.
Dégâts après la tornade de Moore (USA) le 3 mai 1999 - photo via Tulsa World
La vitesse de vent la plus puissante sur Terre fut enregistrée aux États-Unis. Le 3 mai 1999, les vents ont atteint 484 km/h à Moore en Oklahoma au passage d'une dévastatrice tornade EF5 ! Cette tornade avait causé la mort de 36 personnes et causé des dégâts équivalents à 1,5 milliard de dollar ! Ce phénomène témoigne de la puissance que peuvent atteindre les tornades, qui sont les phénomènes à même de générer les rafales les plus intenses.
Saint-Martin dans l'oeil d'Irma (catégorie 5) le 6 septembre 2017 - photo tirée du livre Météo Extrême page 133
Si les vitesses de vent maximales peuvent être enregistrées au cours des tornades EF5, ce sont les cyclones qui génèrent les vents les plus dévastateurs car leur étendue géographique est bien plus importante, tout comme la durée des vents tempétueux.
Quelques exemples de cyclones majeurs :
- 8 et 9 septembre 1900 : un ouragan détruit Galveston au Texas (USA) et tue environ 8.000 personnes.
- 12 & 13 novembre 1970 : le cyclone de Bhola ravage le Bangladesh avec des vents à plus de 200 km/h et des inondations noyant plus de 500.000 personnes.
- avril 1996 : le cyclone Olivia frappe le nord-ouest de l’Australie en avril 1996. La rafale de 408 km/h sur l’île de Barrow a été homologuée comme le record du vent le plus violent observé sur Terre (hors tornades).
- automne 1998 : l’ouragan Mitch devient l’un des meurtriers du bassin Atlantique avec des vents atteignant 290 km/h.
- fin août 2005 : l’ouragan Katrina atteint les côtes de la Nouvelle-Orléans avec des vents à 280 km/h et des vagues de 11 mètres. Le bilan s’élève à 1.836 morts.
- novembre 2013 : le super typhon Haiyan est considéré comme le plus intense du Pacifique ouest avec des rafales à 315 km/h. On recense plus de 10.000 morts.
- octobre 2015 : Patricia devient le cyclone tropical le plus intense observé sur le continent américain. Le record mondial de vitesse du vent sur une minute est battu : 343 km/h !
- début septembre 2017 : l'ouragan Irma ravage les îles de Barbuda, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Anguilla et les îles Vierges. C’est l’ouragan resté classé en catégorie 5 le plus longtemps en continu.
Records de neige et de verglas
En plaine, le Japon et le continent nord-américain sont les régions du monde les plus touchées par les chutes de neige. Elles sont exposées à des tempêtes impressionnantes.
Les lieux d'altitude les plus enneigés au monde - tableau tiré du livre Météo Extrême page 70
Dans le monde, les plus grandes quantités de neige s'observent dans les Alpes japonaises de l’île de Honshu, culminant jusqu'à 1800 mètres d'altitude. Les cumuls annuels moyens y sont de 30 à 38 mètres ! Le 14 février 1927, une épaisseur de neige de 11,80 m a été mesurée sur le Mont Ibuki. En hiver, la route de Tateyama à Omachi (photo ci-dessus) traverse les montagnes et passe entre des murs de neige. Elle est surnommée le "canyon de neige".
Les Alpes suisses sont également très bien loties. En moyenne, il tombe 18 mètres de neige par an au col du Grand Saint-Bernard situé à 2469 mètres d'altitude ! Aux États-Unis, c'est à Paradise à 1646m que le cumul est le plus important avec 17 mètres de neige en moyenne au cours de l'année. On peut également noter un cumul annuel moyen supérieur à 10 mètres du côté de Fannaraki en Norvège à 2100m.
Tempête de neige à Montréal le 27 décembre 2012 - photo tirée du livre Météo Extrême page 69
Concernant les régions de plaine, le sud du Québec, les provinces maritimes canadiennes, le nord du Japon et la Corée sont particulièrement exposés aux tempêtes de neige en raison de contrastes thermiques souvent importants (air froid au nord et air doux au sud). Lors des pires tempêtes, il peut tomber jusqu’à 1 m de neige en 24 heures à Sapporo (Japon), Halifax (Canada) ou même New York (USA). Le record est de 1,94 m en 24 heures (11 & 12 janvier 1997) dans l’État de New York !
Buffalo (USA) sous 2m de neige en novembre 2014 - photo tirée du livre Météo Extrême pages 72-73
L'État de New-York s'illustre par des tempêtes de neige remarquables, parmi les plus impressionnantes observées en plaine dans le monde. La ville de Buffalo illustre à merveille cette situation. En passant au-dessus des eaux plus chaudes du lac Érié, l’air polaire qui descend du nord engendre une forte évaporation et d’importantes chutes de neige. Lors de l'épisode neigeux de novembre 2014, il est tombé jusqu’à 2 mètres (photo ci-dessus) !
Pluie verglaçante dans le Kentucky (USA) le 28 janvier 2009 - photo tirée du livre Météo Extrême page 51
Les pluies verglaçantes sont également un phénomène hivernal majeur. Les régions les plus froides ne sont pas les plus exposées puisque ce phénomène a besoin d'une température positive en altitude pour se produire. C’est dans les endroits aux climats continentaux des latitudes tempérées (Europe continentale, Russie et Amérique du Nord) que les pluies verglaçantes sont les plus fréquentes.
Le nord de l'Amérique est particulièrement exposé car coutumier aux changements brutaux de masses d'air. Au début du mois de janvier 1998, le sud du Québec subit une tempête de glace historique. Des forêts entières sont décimées par une couche de glace dépassant 10 cm d’épaisseur ! Du 1er au 3 janvier 1961, la couche de glace atteint 20 cm d’épaisseur dans le nord de l’Idaho (USA). On mesure aussi 15 cm de glace le 30 décembre 1942 dans l’État de New York.
Records de pluie
Ce sont les régions au climat tropical qui subissent les quantités de pluie les plus importantes au cours de l'année avec des cumuls parfois 10 fois supérieurs à ceux des régions les plus humides de France métropolitaine !
Mawsynram (Inde) et les lieux les plus pluvieux au monde - photo tirée du livre Météo Extrême page 80
Plus l'air est chaud et plus il peut contenir d'eau. C'est donc en toute logique que ce sont les régions chaudes et tropicales qui subissent les précipitations les plus abondantes. Le sud-est de l'Asie est particulièrement exposé. En Inde, la moyenne annuelle est de 11.871 mm à Mawsynram avec un record annuel de 26.470 mm et un record mensuel de 9.296 mm à Cherrapunji !
En Amérique du Sud, c'est à Lloro en Colombie que la normale annuelle est la plus haute avec 13.299 mm sous les effets du relief qui accroche les nuages et les pluies. Le même phénomène s'observe à la Réunion avec près de 11.000 mm par an au Piton de la Fournaise ! En Amérique du Nord, le lieu le plus pluvieux est le lac Henderson (en Colombie-Britannique au Canada) avec 6.502 mm par an en moyenne. Sur le continent européen, le record atteint 4.648 mm par an à Crkvice au Monténégro.
La mousson à Bombay (Inde) le 2 juin 2007 - photo tirée du livre Météo Extrême page 83
La mousson est une saison (très) humide au cours de laquelle des pluies abondantes (parfois accompagnées de violents orages) s'abattent durant plusieurs mois en donnant des cumuls de précipitations très importants et causant des inondations plus ou moins importantes.
Ce phénomène de mousson ne s’applique pas seulement à l’océan Indien et à l’Asie du sud-est. Les climats de certaines zones du nord de l'Australie, d’Afrique orientale et occidentale, et d’Amazonie sont assez similaires. Leurs saisons humides peuvent être qualifiées de mousson.
Inondations à la confluence du Mississippi et l'Ohio (USA) - photo tirée du livre Météo Extrême page 95
Les crues de grands fleuves des régions tempérées - comme celles qu'on peut observer en France - prennent encore plus d'ampleur aux États-Unis, notamment au bord du Mississippi. En Europe centrale, l’Elbe et le Danube font souvent des ravages. Les inondations liées aux estuaires empêchent les eaux d’un fleuve de s’écouler. C’est par exemple le cas de la Neva : à Saint-Pétersbourg (Russie) on dénombre 297 inondations en 3 siècles, dont une a fait 10.000 morts en 1824 !
Bien évidemment, les régions soumises à la mousson font face à des inondations récurrentes qui surviennent chaque année avec des intensités plus ou moins importantes. Ces inondations sont régulièrement dramatiques et peuvent faire plusieurs centaines de victimes, notamment en Asie du sud-est.
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