Printemps 2020 : le 2e plus chaud en France et des records d'ensoleillement
mardi 2 juin 2020A chaque début de mois, nous établissons un bilan cartographié du mois ou de la saison écoulée. Voici donc les données du printemps météorologique 2020 officiellement clos (mars-avril-mai) en terme de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.
Les saisons se suivent et se ressemblent d'un point de vue thermique... Après un hiver météorologique 2019-2020 historique puisque devenu le plus doux observé depuis 1900 (>>), ce printemps 2020 se place quant à lui au second rang des plus chauds en métropole depuis le début du XXe siècle ! Avc une moyenne de 13.3°C, l'anomalie de température sur ces trois mois (mars-avril-mai) à l'échelle nationale atteint +1.7°C, derrière le record du printemps 2011 (13.6°C / +2.0°C) et devant 2007 (13.2°C / +1.6°C).
Graphique Météo-France
Les séquences plus fraîches que la moyenne habituelle ont été très très limitées. Elles ont été observées entre le 22 mars et le 5 avril, ainsi qu'autour de la mi-mai lors du déconfinement. Le reste du temps, la douceur voire même les premières véritables fortes chaleurs de l'année se sont produites... parfois de manière très hâtive, dès le début du mois de mai (35.4°C à Cambo-les-Bains (64) le 4 mai, record national décadaire fiable).
Si le mois de mars a été déjà doux (anomalie de +0.7°C), le mois d'avril a très fortement penché dans la balance avec un bilan exceptionnel de +3.0°C. Avec une note finale de +1.5°C, le mois de mai 2020 se classe quant à lui à la 5e place des plus chauds depuis 1900.
Bilan mensuel détaillé :
Mars 2020 : +0.7°C (>>)
Avril 2020 : +3.0°C (>>)
Mai 2020 : +1.5°C
Graphique Météo-France
Parmi notre panel de stations, aucune ville du territoire n'a observé un printemps 2020 sous les moyennes saisonnières en terme de température. Les anomalies les plus "faibles" se sont produites sur le pourtour Méditerranéen, autour de +1°C en moyenne (+0.6°C pour l'anomalie la plus basse du côté de Bastia, +0.9°C à Marseille-Marignane). Certaines villes de la moitié Nord possèdent également une anomalie modérée en raison de matinées parfois bien fraîches jusqu'au mois de mai (+1.0°C à Caen, Beauvais et Charleville-Mézières).
C'est dans le Sud-Ouest, le Centre-Ouest ainsi que du côté des Alpes où ces températures se sont écartées le plus des moyennes saisonnières, parfois bien au delà des +2°C. Notons un maximum de +2.5°C sur notre panel à Limoges, +2.4°C à Bourg-Saint-Maurice, Embrun ou encore au Mans... Pour Paris-Montsouris, cette anomalie s'élève à +2.1°C.
Au niveau pluviométrique, le bilan se montre assez contrasté selon les régions, mais également selon les mois. Plusieurs épisodes pluvieux se sont déroulés, principalement dans le quart Sud-Ouest. En point d'orgue : l'épisode pluvieux majeur du 11 mai sur l'Aquitaine avec une vigilance rouge émise entre Gironde et Landes (cumuls supérieurs à 100mm en 24 heures et inondations généralisées à la clé >>). A l'inverse, un régime de bise (vent continental de secteur Nord-Est) remarquable par sa fréquence (plus de 50 jours sur certaines régions de la moitié Nord) a fortement asséché l'atmosphère au nord de la Seine... avec d'ores et déjà les premiers spectres d'une possible sécheresse estivale...
Au final sur l'ensemble de ce printemps 2020, le bilan pluviométrique nationale est tout de même plutôt proche de la moyenne : il se montre très légèrement déficitaire (-8%) sur notre panel de stations.
En terme de bilan mensuel :
Mars 2020 : +12% (>>)
Avril 2020 : -24% (>>)
Mai 2020 : -11%
Si l'excédent s'est montré assez notable dans le Sud-Ouest et au pied des Pyrénées (+128% à Perpignan, +60% à Carcassonne, +53% à Bordeaux), ou encore entre Alpes et Corse (+55% à Bastia, +51% à Nice), ce printemps a donc été relativement sec sur la plupart des villes au nord de la Seine (-51% à Colmar, -47% à Alençon, -40% à Boulogne-sur-Mer, -36% à Saint-Brieuc) mais également en Auvergne-Rhône-Alpes (-38% à Lyon, -36% à Mâcon et Montelimar, -31% à Clermont-Ferrand). A Paris, ce bilan est déficitaire d'environ -12%.
Sur l'ensemble de ces trois mois, quelques villes de la moitié Nord n'ont pas réussi à franchir la barre des 100mm cumulés (seulement 76mm à Colmar, 95mm à Alençon, 96mm à Boulogne-sur-Mer). A l'opposé, c'était un trimestre bien humide dans le Sud-Ouest et notamment au pied des Pyrénées où les 300mm ont été dépassés (maximum de 375mm à Saint-Girons, 370mm à Biarritz, 368mm à Tarbes, 341mm à Bordeaux). Pour la capitale, le cumul total a atteint 143mm au parc Montsouris.
Remarquablement ensoleillé, tel est le bilan de ce printemps 2020. Ou du moins historiquement ensoleillé sur la moitié Nord ! En effet, à la faveur d'un temps globalement anticyclonique et sec (flux continental), le soleil a brillé de très nombreuses journées sur les régions septentrionales, jusqu'à atteindre des records absolus pour cette période de l'année. Sur la moitié Nord, l'excédent d'ensoleillement dépasse allègrement les +30% de manière généralisée, et dépasse même les +60% sur l'extrême Nord (+61% à Charleville-Mézières, +60% au Touquet). Le bilan atteint +51% au parc Montsouris de Paris.
Sur la moitié Sud, cette saison a été plus conforme aux moyennes avec des écarts très faibles voire quasi-nuls. Sur notre panel, seules trois villes n'ont pas atteint cette moyenne : il s'agit de Perpignan (-10%), de Nice (-2%) et de Tarbes (-2%).
A l'échelle nationale, ce bilan est alors largement excédentaire avec une anomalie d'ensoleillement de +26% environ sur notre panel.
Voici le détail mensuel :
Mars 2020 : +12% (>>)
Avril 2020 : +27% (>>)
Mai 2020 : +37%
Un fait historique sur ce printemps 2020 : la station la plus ensoleillée est une ville du Nord, avec plus de 800h soit du jamais vu en cette saison ! Il s'agit de la station du Touquet avec un cumul total de 810 heures, bien au delà de certaines stations Méditerranéennes (724h à Nîmes, 710h à Montpellier, 692h à Nice). D'une manière générale, avec souvent plus de 750 heures de soleil, les villes du quart Nord-Est trustent les premières places (810h au Touquet, 795h à Colmar, 778h à Saint-Quentn, 774h à Strasbourg). Pour Paris, le cumul a atteint 740h.
A l'inverse, bien qu'au niveau des moyennes saisonnières, le Sud-Ouest a été à la traine par rapport au reste du pays avec une humidité assez récurrente... Au pied des Pyrénées, l'ensoleillement total n'a pas réussi à atteindre les 600 heures, avec 517h du côté de Tarbes ou encore 526h à Saint-Girons.
* PANEL DE 73 STATIONS (pas de données d'ensoleillement sur les stations soulignées et en italique) :
Abbeville, Agen, Ajaccio - Campo Dell'Oro, Albi, Alençon, Angers-Beaucouzé, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive-Laroche, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Chateau-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, Evreux, Hyères, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Lille, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Metz, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier-Fréjorgues, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Romorantin, Rouen, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Etienne, Grenoble - Saint-Geoirs, Saint-Girons, Saint-Quentin, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.
> En raison d'un record notable, ajout spécifique la station du Touquet pour les données d'ensoleillement dans le cadre de ce bilan saisonnier.
Récapitulatif :