En terme de qualité de l'air, l'Europe affiche des contrastes parfois édifiants. Certaines régions du continent se caractérisent par une qualité de l'air fréquemment mauvaise.

Qualité de l'air en Europe : fortes inégalités

Cette carte permet de visualiser en un coup d'oeil les zones où la qualité de l'air est la plus dégradée en Europe. La Pologne, les pays des Balkans et le nord de l'Italie sont particulièrement touchés par la pollution de l'air. Ces zones affichent des taux moyens de particules fines dans l'air jusqu'à plus de 4 fois supérieurs aux recommandations de l'OMS ! Le nord de la France n'est pas très bien loti. À l'inverse, le nord de l'Europe (Islande, Scandinavie) profitent d'une très bonne qualité de l'air.

Moyenne annuelle du nombre de microgrammes de particules fines (PM2.5) dans l'air - via The Guardian

Cette pollution aux particules fines est fortement liée à la production d'électricité et au type d'énergie employé. En Scandinavie, où l'on utilise majoritairement l'hydroélectricité, on émet peu de CO2 et on profite d'une bonne qualité de l'air. La France, grâce au nucléaire, figure aussi parmi les bons élèves. À l'inverse, en Pologne, où le charbon est de loin la première source de production d'électricité, les rejets de CO2 sont colossaux (662 gramme de CO2 par kWh produit) et la qualité de l'air s'en trouve fortement dégradée.

Nombre de grammes de CO2 rejetés par kWh d'électricité produit dans les différents pays d'Europe - via Statista

Pologne : beaucoup trop de charbon

La production d'électricité en Pologne est un énorme problème pour sa qualité de l'air. Encore extrêmement dépendante du charbon (malgré une politique de réduction progressive), la Pologne rejette 662 gramme de CO2 par kWh d'électricité produit, ce qui en fait l'un des pires élèves en Europe ! C'est donc sans surprise que l'air du pays est l'un des plus pollué d'Europe. Tout le pays est affecté, bien que les concentrations les plus élevées touchent le centre et le sud de la Pologne.

La centrale à charbon de Bełchatów (Pologne) est la plus puissante d'Europe avec des tours de 300 mètres ! - via AFP

Balkans : une transition énergique quasi-absente

Les pays des Balkans figurent également en haut du classement des plus pollués d'Europe. Dans bien des villes de ces pays, les concentrations annuelles de particules fines sont plus de 5 fois supérieures aux recommandations de l'OMS ! En cause, une circulation automobile excessive et des centrales à charbon qui tournent à plein régime. Ces pays affichent un important retard dans la transition énergique, continuant d'employer massivement le charbon et rejetant énormément de particules fines, que les populations respirent au quotidien.

Concentrations moyennes de particules fines dans les Balkans en 2019 (points bleus = centrales à charbon) 

Macédoine du Nord : le plus mauvais élève

Beaucoup l'ignorent mais le plus mauvais élève européen en terme de qualité de l'air s'avère être la Macédoine du Nord. Comme nous venons de l'évoquer, les pays des Balkans ont du retard dans la transition énergique et comptent encore énormément sur le charbon. C'est notamment le cas de la Macédoine. Sa capitale Skopje, qui est encaissée dans une vallée entre les montagnes, est en moyenne la ville d'Europe où l'air est le plus pollué !

Skopje (Macédoine du Nord) est la ville la plus polluée d'Europe - via Reddit

Plaine du Pô : géographie et climat défavorables

Enfin, le nord de l'Italie est l'une des zones les plus polluées d'Europe. Les explications sont multiples. Tout d'abord, la plaine du Pô est densément peuplée avec un nombre élevé de véhicules. De plus, on y compte de nombreux élevages intensifs et terrains agricoles produisant des oxydes d’azote. Par ailleurs, elle s'apparente à une cuve géante car elle est encerclée par les Alpes. Le vent y est souvent très faible et l'air circule mal, contribuant à la stagnation des pollutions. C'est encore pire l'hiver en cas d'inversion thermique avec des polluants très abondants et plaqués au sol.

Nuage de pollution aux particules fines dans la plaine du Pô dans le nord de l'Italie - satellite

Au total, 30 millions d'européens vivent dans des zones où la pollution est au moins quatre fois supérieure aux recommandations de l'OMS ! Seuls les pays d'Europe du Nord sont peu impactés, grâce à une production d'électricité sensiblement plus propre mais aussi à des densités de population plus faibles.