Il y a quelques jours, nous évoquions l'évolution des températures pour la dernière décade de mai, avec une tendance à un retour très progressif vers des niveaux de saison sur la moitié Nord, voire même à des conditions plus estivales d'ici la fin de semaine à venir sur les régions méridionales (>>). Mais la réelle impression maussade depuis le début de ce printemps réside principalement à l'humidité et à une grisaille omniprésente sur les 2/3 de la France (anomalie souvent supérieure à +50% sur la moitié Nord en mars, et +30% en avril).

Anomalies pluviométriques en France en mars et avril 2023 - Météo-Villes

Hors, depuis quelques jours la tendance semble s'inverser, avec des basses pressions concernant davantage le pourtour Méditerranéen (en crise sécheresse), et le retour de l'anticyclone vers les régions du Nord. Cette nouvelle synoptique générale constatée récemment pourrait-elle perdurer, signifiant également l'arrivée de conditions bien plus estivales à l'approche de la saison d'été ? Quelques éléments de réponse à travers les tendances générales de ces prochaines semaines.

Fin du mois de mai : une anticyclone solidement positionné sur l'Europe du Nord, de l'instabilité au Sud

En regardant en détail, la synoptique mise en place en cette fin de semaine va vraisemblablement se poursuivre pour l'ensemble de la semaine prochaine. Un blocage anticyclonique sera bel et bien en place pour la fin du mois de mai sur l'Europe du nord, ce qui devrait provoquer un temps globalement sec au Nord de la Loire, contrastant sensiblement avec l'humidité observée ces dernières semaines.

Toutefois, le système dépressionnaire responsable de l'agitation sur le bassin Méditerranéen devrait également peu évoluer. Résultat, l'instabilité sera de la partie sur la moitié Sud du pays de façon quasi-quotidienne.

Anomalie de la pression atmosphérique - prévision du 19 au 26 mai 2023 - Modèle CFS via TropicalTidbits

Une instabilité qui se matérialisera par de nombreux développements orageux au cours des après-midi et soirée, principalement sur les reliefs (Alpes, Massif-Central, Pyrénées, Jura) avec la possibilité de débordement vers les plaines depuis l'Aquitaine jusqu'à la Franche-Comté, en passant par le Languedoc ou encore l'intérieur Provençal. Des pluies une nouvelle fois bienvenues dans ce contexte de grande sécheresse sur ces régions.

Accumulation des précipitations - modélisation du 21 au 28 mai 2023 - Modèle GFS via WxCharts

Première partie de juin : une tendance plus chaude mais également plus orageuse

Si les prévisions à moyen terme pour la première partie du mois de juin restent à confirmer, une tendance un peu plus solide semble se dégager ces derniers temps. Si la barrière anticyclonique pourrait encore prédominer sur l'Europe septentrionale, les dépressions ou gouttes froides seraient toujours présentes près de la Méditerranée. Elles pourraient néanmoins glisser davantage vers la Péninsule Ibérique, plaçant une partie de nos régions dans un flux plus chaud... mais également de plus en plus orageux ! Des signes d'instabilité en hausse sur la plupart du pays, et donc d'humidité !

Scénario le plus probable pour la 1ere moitié de juin 2023 - MétéoVilles

Une tendance globale qui s'affirme sur les principaux modèles de prévision. Que l'on ait un regard sur le modèle européen (CEP) ou américain (CFS), ces deux convergent vers une instabilité et une humidité en progression vers le nord de la France pour la 1ere partie du mois de juin a minima, tandis que les régions les plus au Sud resteraient soumises à des pluies orageuses assez fréquentes.

Anomalies des précipitations - semaine du 29 mai au 4 juin, puis du 5 au 11 juin 2023 - Modèle européen CEP

Un modèle américain (CFS) semblant même envisager un mois de juin particulièrement instable sur nos contrées au sud de la Seine, laissant augurer le développement de nombreux orages, où même la possibilité de premières dégradations orageuses vigoureuses et organisées de cette pré-saison estivale.

Tendance de l'anomalie des précipitations pour juin 2023 - Modèle américain CFS

Un temps estival, ensoleillé et sec ? Les tendances actuelles ne permettent donc pas encore d'affirmer une bascule vers l'arrivée prochaine de conditions sèches d'été. Si une chaleur modérée pourrait revenir progressivement, elle pourrait être contrariée par ces nombreux orages, clôturant un printemps nébuleux et pluvieux sur nos régions. 
Pour suivre l'évolution de cette tendance, n'hésitez pas à consulter nos prévisions nationales expertisées et actualisées quotidiennement >>