2020 : Année la plus chaude jamais enregistrée en France
vendredi 1 janvier 2020
Malgré le froid et la neige s’imposant sur le pays en d’année, 2020 fut l’année la plus chaude jamais observée en France. La température moyenne nationale annuelle atteint en effet +14.07°C, soit 0.13°C de plus que 2018, précédente détentrice du record.
Classement des 3 années les plus chaudes en France depuis le début des relevés météorologiques – Météo-Villes
Si l’on excepte les mois de juin (+0.2°C) et octobre (-0.5°C), cette année 2020 fut caractérisée par une succession de mois plus chauds que la normale. Ainsi, sur les 12 derniers mois, 5 ont présentés une anomalie de température supérieure à +2°C avec un maximum en février 2020 (+3.6°C) et avril 2020 (+3.0°C). Si le froid est de retour en cette toute fin d’année, décembre 2020 devrait également se montrer plus doux que la normale, dans la continuité de cette année exceptionnelle.
Cette anomalie positive a débuté dès l’hiver 2019-2020, qui fut le plus doux jamais observé en France, mais également dans le monde avec une anomalie de +2.04°C à l’échelle mondiale, devant les +2.03°C de l’hiver 2015-2016.
Anomalie de température dans le monde durant l'hiver 2019-2020 (par rapport à la moyenne 1981-2010) – NOAA
Cette tendance a perduré durant les mois suivants, le printemps 2020 fut le 2ème plus chaud jamais relevé en France avec une anomalie de +1.7°C à l’échelle nationale. L’été 2020 fut quant à lui classé dans le top 10 des été les plus chauds en France, tout comme l’automne, classé 6ème.
Cette tendance chaude semble s’affirmer d’années en années, en effet 9 des 10 années les plus chaudes ont été observées au 21ème siècle, à savoir 2020, 2018, 2014, 2019, 2011, 2003, 2015, 2017 et 2006. Seule l’année 1994 résiste à la 10ème place de ce classement.
Températures moyennes annuelles sur la France depuis 1900 – Météo-France
Autre fait important, 7 de ces 10 années les plus chaudes appartiennent à la dernière décennie dont les 6 premières entre 2011 et 2020 !
Un réchauffement de plus en plus marqué, les normes évoluent :
La tendance au réchauffement semble donc s’accélérer de plus en plus franchement sur le pays. Depuis 2001, seules deux années ont présenté des températures moyennes situées sous la normale de référence 1981-2010. Entre 1981 et 2000, celles-ci se comptaient au nombre de 11.
Comparaison des anomalies de températures en France depuis 1900 (par pas de 20 ans) – Météo-Villes
Néanmoins les normales évoluent peu à peu. Aujourd’hui les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne de référence 1981-2010. Ces périodes de 30 ans sont utilisées pour lisser les valeurs et éviter les variations dues à des anomalies récurrentes. Ainsi, les températures moyennes annuelles sont les suivantes durant la période 1981-2010 :
Températures moyennes annuelles pour de nombreuses villes françaises durant la période de référence 1981-2010 – Via Terre-net.fr
Il est intéressant de constater une évolution majoritairement positive entre cette période de référence (1981-2010) et la précédente (1951-1980), quasiment toutes les stations ont subi une augmentation de leurs températures moyennes. Seules deux stations du Sud du Massif-Central ont présenté une baisse sensible.
Ecarts thermiques entre les normales de référence 1981-2010 et 1951-1980 – Via Terre-net.fr
En prenant quelques exemples, la température moyenne a évolué de 9.7°C (période 1951-1980) à 10.8°C (période 1981-2010) à Lille, de 10.6 à 10.9°C à Dijon, de 11.3 à 12.5°C à Lyon, de 15.6 à 16.2°C à Toulon. Cette augmentation est donc généralisée à tout le pays, le réchauffement est présent aussi bien en plaine qu’en montagne ou encore près des côtes (+0.9°C au Pic du Midi, +0.4°C à Ouessant).
Cette évolution positive des températures moyennes est donc représentatrice d'un réchauffement progressif du climat français, et celui-ci est visible sur tout le territoire. Avec la fin de la décennie 2010-2020, une nouvelle référence pourra bientôt être prise en compte, à savoir la période 1991-2020. Là encore l'évolution positive des moyennes est présente. Par exemple, en prenant en compte les régions centrales et la Méditerranée :
Evolution entre les normes 1981-2010 et la moyenne 1991-2019 sur la région Centre et le Bassin Parisien - Météo-France
Evolution entre les normes 1981-2010 et la moyenne 1991-2019 sur les régions méditerranéennes - Météo-France
Zoom sur plusieurs stations de référence :
Paris-Montsouris est l’une des stations les plus anciennes de France, en prenant en compte l’évolution de la température moyenne depuis 1900, nous pouvons aisément remarquer la tendance à la hausse, déjà visible à l’échelle du pays.
Evolution des températures moyennes annuelles à Paris-Montsouris depuis 1900 – Via Infoclimat.fr
Cette tendance au réchauffement, d’abord modérée, s’est largement accentuée depuis la fin des années 1990, encore plus depuis 2010. L’année 2020 présente d’ailleurs la température moyenne la plus chaude jamais relevée à la station avec 14.3°C, battant de +0.5°C l’année 2018.
A Bordeaux, si le réchauffement était moins franc entre 1900 et 1990, celui-ci s’est également accentué depuis la fin du 20ème siècle, là encore l’année 2020 fut la plus chaude avec une température moyenne de 15.3°C, 0.3°C de plus que 2018, 2014 et 2011.
Evolution des températures moyennes annuelles à Bordeaux depuis 1900 – Via Infoclimat.fr
Une tendance également visible à la station de Saint-Martin-d’Hères près de Grenoble. Si 2020 se classe comme la 2ème année la plus chaude dans le secteur avec +14.4°C (derrière 2018 et ses +14.5°C), toutes les années depuis 1986 se sont montrées plus chaudes que la moyenne 1878-2019 !
Evolution des températures moyennes annuelles à Saint-Martin-d’Hères (38) depuis 1878 (cliquez pour agrandir) - Dominique Schueller pour Météo-Grenoble.com
Ainsi, en considérant les stations météorologiques les plus anciennes, on ne retrouve pas de période trentenaire aussi chaude que ces trois dernières décennies sur le pays, et pas de décennie aussi chaude que la période 2010-2020.
L’année 2020 s’inscrit donc dans une dynamique de réchauffement de plus en plus franc, notamment depuis le début des années 2000. Des anomalies de températures positives sur le sol français qui sont également présentes à l’échelle planétaire et qui semblent devenir de plus en plus récurrentes.