Bilan climatique de 2019 : 3e année la plus chaude en France
vendredi 3 janvier 2020L’année 2019 étant terminée, il est l’heure du bilan ! Voici le résumé de l’année en terme de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.
Le constat est implacable : 2019 a été très chaud ! Avec une anomalie nationale se situant autour de +1.1°C (température moyenne de 13.7°C) l'année se place au 3e rang des plus chaudes mesurées depuis le début du XXe siècle, juste derrière 2018 (+1.4°C) et 2014 (+1.2°C), et légèrement devant 2011.
Sur les 12 mois de l’année, seuls janvier (-0.3°C) et mai (-1.1°C) ont été plus frais que la moyenne. A l’inverse, trois mois sur 12 ont dépassé les 2°C d’anomalie positive (février (+2.2°C), juillet (+2.2°C) et surtout le récent mois de décembre qui, avec +2.4°C, possède l’anomalie la plus importante de cette année 2019).
Si un épisode de douceur remarquable s’était produit à la fin du mois de février (plus de 27°C dans le Sud-Ouest et des records en série >>), 2019 restera dans les mémoires suite à deux canicules d’ampleurs inégalées (nouveau record national avec jusqu’à 46°C dans l’Hérault le 28 juin >>, des dizaines de records absolus avec plus de 40°C généralisés sur la moitié Nord le 25 juillet et près de 43°C dans la capitale >>).
Parmi notre panel, aucune station ne possède une anomalie négative. En effet, la fourchette s’étale de +0.5°C sur la côte Atlantique (Brest, Biarritz, Lorient) jusqu’à +1.7°C à Langres.
En terme pluviométrique, le bilan va vous paraître très étonnant… Puisque celui-ci est quasiment à l’équilibre (anomalie positive très anecdotique de +1%) ! En effet, les précipitations de cette année 2019 ont été conformes aux moyennes habituelles. Ceci cache des contrastes saisissants à la fois au niveau temporel qu’au niveau spatial, qui ont fini par s’équilibrer parfaitement.
Tandis que la période estivale a été particulièrement aride avec une sécheresse exceptionnelle et étendue à l’ensemble du pays (sécheresse superficielle des sols record et restrictions sur l’usage de l’eau dans plus de 90 départements, nombreux incendies (>>, >>)), l’automne a lui été remarquablement humide (excédent de +50% en octobre, pluies records et inondations sur l’Aquitaine (>>), inondations meurtrières dans le Sud-Est et notamment près de la Côte-d’Azur (>>, >>, >>).
Au niveau géographique, les anomalies s’étendent d’un déficit de -36% à Montpellier, jusqu’à un excédent de +37% à Mont-de-Marsan (en dehors de notre panel, il atteint +73% à Cannes). Excepté sur une faible superficie du Languedoc (Nîmes & Montpellier), la majeure partie du déficit pluviométrique se situe dans le Nord-Est du pays (entre -10 et -20% en moyenne). A l’inverse, toute la façade Ouest (arc Atlantique) ainsi que la Provence et la Corse ont subi des précipitations assez importantes (excédent compris entre +10 et +30% en moyenne).
En cumulé, il est tombé 400mm à Montpellier contre 1790mm à Biarritz. Sur ce panel, 10 des 73 stations ont dépassé la barre fatidique des 1000mm (Aurillac, Besançon, Biarritz, Brest, Cherbourg, Limoges, Lorient, Mont-de-Marsan, Saint-Girons et Tarbes). A noter que pour Mont-de-Marsan, il s’agit de l’année la plus humide observée depuis l’ouverture de la station : 1251.6mm contre un ancien record de 1244.6mm en 1960).
Seul Montpellier (400mm) et Clermont-Ferrand (495mm) n’ont pas atteint le seuil des 500mm. La plaine d’Alsace a de son côté prouvé son climat relativement sec : 566mm à Colmar, 579mm à Strasbourg. Le Val de Loire a lui aussi été peu arrosé avec seulement 604mm à Tours, 607mm à Orléans et 608mm à Bourges.
2019 a été une année plutôt ensoleillée : le bilan est en effet positif avec un excédent de +12% à l’échelle nationale.
Ce bilan est porté par un mois de février historique sur la moitié Nord (localement plus de 200h >>), mais également dans le Nord-Ouest au cours du mois de juillet (excédent record supérieur à +50% en Bretagne >>). Nous pouvons toutefois noter un dégradé géographique : alors que l’excédent est très marqué sur la moitié Nord (souvent compris entre +15 et +20%), il se montre plus anecdotique en se dirigeant vers la moitié Sud (globalement inférieur à +10%).
La fourchette s’étend de -3% à Rouen jusqu’à +23% à Langres. Pour Rouen, il s’agit de la seule ville de notre panel à ne pas avoir atteint sa moyenne annuelle d’ensoleillement.
Du simple au double, tel est le cumul total d’ensoleillement observé sur le pays : de 1513 heures cumulés du côté de Rouen, nous atteignons les 3060 heures sur Marseille-Marignane sur notre panel de stations.
Bien entendu, c’est donc près de la Méditerranée où ce soleil a été le plus généreux (en moyenne entre 2700 et 3000h). Et comme souvent, les côtes de la Manche ont été les moins avantagées avec moins de 2000 heures cumulés. A Paris, cette barre des 2000 heures a été atteinte de justesse (2015 heures).
Canicules, inondations, sécheresse, grêle, tempêtes... Une retrospective des évènements météorologiques les plus marquants de l'année 2019 est disponible sur notre actualité dédiée >>. La totalité des évènements de 2019 et les actualités dédiées sont également à retrouver sur notre CHRONIQUE météo (abondamment illustrée répertoriant les principaux événement météo année par année, en France depuis 1900).
* PANEL DE 73 STATIONS (pas de données d'ensoleillement sur les stations soulignées et en italique) :
Abbeville, Agen, Ajaccio - Campo Dell'Oro, Albi, Alençon, Angers-Beaucouzé, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive-Laroche, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Chateau-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, Evreux, Hyères, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Lille, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Metz, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier-Fréjorgues, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Romorantin, Rouen, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Etienne, Grenoble - Saint-Geoirs, Saint-Girons, Saint-Quentin, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.