Bilan de décembre 2019 : pluvieux mais particulièrement doux
vendredi 3 janvier 2020Comme à chaque début de mois, nous établissons un bilan cartographié du mois écoulé. Voici donc les données du mois de décembre 2019 en terme de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*.
A noter que le bilan détaillé et complet de l'année 2019 est également disponible >>.
Doux, même très doux ! Ce mois de décembre 2019 a été marqué par un flux océanique garant de douceur, et ceci se ressent sur ce bilan : l'anomalie est largement positive, s'établissant sur notre panel à +2.4°C (anomalie mensuelle la plus élevée de cette année 2019). Il s'agit du 5e mois de décembre le plus doux jamais mesuré en France derrière décembre 2015 (+3.9°C), 1934 (+2.8°C), 2000 (+2.8°C) et 1953 (+2.5°C).
Meteo-France - Twitter Etienne Kapikian
Les conditions ont même été assez printannières à l'approche de la période de Noël sur la moitié Sud, avec des températures ayant dépassé les 20°C par endroit (21.5°C à Perpignan le 24 et 21.2°C le 25, 22.2°C à Saint-Jean-de-Luz le 21 et 22.4°C le 24). Les gelées ont été assez peu fréquentes, se produisant majoritairement en tout début et en toute fin de mois (-7.8°C à Colmar le 5, -5.7°C à Charleville-Mézières le 31).
Sur notre panel, la totalité des villes représentés obtient une anomalie supérieure à +1°C (+1.1°C à Brest ou encore Lorient) Plus l'on se dirige vers le Sud et l'Est, plus l'anomalie devient très importante, jusqu'à franchir le seuil des +3°C (maxi de +3.3°C à Clermont-Ferrand, suivi de +3.2°C à Lyon et Mâcon).
Après un mois de novembre très humide, la tendance s'est poursuivie pour cette toute fin d'année : le mois de décembre finit sur un excédent pluviométrie de +33% sur notre panel.
Les deux premières décade du mois se sont averées agitées et pluvieuses avec une succession de nombreux coups de vents / tempêtes (Atiyah le 8 >>, les trois tempêtes Toni, Uwe et Veiko le 13 et 14 >>, les deux tempêtes Elsa et Fabien du 20 au 22 >> >> >>) porteuses de précipitations abondantes et d'inondations sur le sud de l'Aquitaine ou bien en Corse. Notons également un nouvel épisode Méditerranéen majeur lors de la journée du 1er décembre sur la Côte d'Azur >>. La fin du mois a été d'un tout autre acabit avec la mise en place d'un temps anticyclonique bien plus calme et sec.
Très rares sont les villes à ne pas avoir atteint leur moyenne mensuelle (-69% à Montpellier, -42% à Bastia, -30% à Colmar, -10% à Nîmes, -7% à Biarritz, -3% à Rouen, -1% à Perpignan). Partout ailleurs le bilan est excédentaire, voire même très excédentaire : sur certaines villes notamment sur dans le Sud-Est, le cumul a été plus de deux fois supérieur à la moyenne (+183% à Saint-Auban, +126% à Marseille-Marignane, +118% à Embrun, mais à noter aussi +104% à Tarbes).
Le Languedoc, l'Auvergne, la vallée du Rhone, la plaine de l'Alsace ainsi que la façace orientale de la Corse ont observé des précipitations plutôt limitées au cours de ce mois de décembre, avec un cumul qui peine voire ne dépasse pas les 50mm (20mm à Montpellier, 34mm à Colmar, 43mm à Clermont-Fd, 46mm à Saint-Etienne).
A l'inverse, toute la façade Ouest du pays a bénéficié de pluies fréquentes à la faveur du courant océanique, avec des cumuls supérieurs à 100 voire 150mm (maximum de 197mm à Tarbes, 170mm à Aurillac, 153mm à Limoges, 150mm à Cherbourg). Les Alpes, l'extrême Sud-Est ainsi que la Corse occidentale ont également bénéficié de bonnes précipitations, mais dont la majeure partie s'est produite durant l'épisode du 1er décembre (notons un cumul total de 173mm à Saint-Auban, 148mm à Nice, 122mm à Ajaccio).
Malgré ces pluies, l'ensoleillement global a été plutôt généreux au cours de décembre, porté par la fin de mois anticyclonique (nuages bas peu tenaces en dehors des vallées >>). Le bilan est alors excédentaire, s'établissant à +20% à l'échelle national sur notre panel.
Ceci cache toutefois un gros contraste spatial : alors que l'ensoleillement a été peu ou prou conforme aux normes dans la moitié Sud (voire même légèrement déficitaire par endroit), il s'avère quasi-record dans la moitié Nord (excédent maximal allant jusqu'à +73% à Nancy et +70% à Tours). Malgré tout, une exception fait que le déficit le plus marqué est bel et bien partagé par deux villes du nord de la Seine : -23% à Rouen ainsi qu'à Abbeville).
Comme toujours, et malgré des valeurs à peine dans les moyennes, c'est près de la Méditerranée où le soleil s'est manifesté le plus longtemps avec plus de 100 heures cumulés : 160h à Bastia, 158h à Nice, 144h à Marseille-Marignane, 142h à Perpignan. Notons également que la ville de Tours a dépassé ce seuil des 100 heures (101h), seuil remarquable pour un mois de décembre.
La Haute-Normandie et les Hauts-de-France ont à l'inverse peu profité de ce soleil avec un total qui n'a parfois pas dépassé les 50 heures (38h à Rouen, 44h à Abbeville, 46h à Beauvais). Sous l'anticyclone de la fin de mois, les nuages bas et brouillards se sont montrés tenaces en certaines régions, comme sur le Val de Saône où l'on ne relève que 52h du côté de Macôn et 59h à Dijon.
* PANEL DE 73 STATIONS (pas de données d'ensoleillement sur les stations soulignées et en italique) :
Abbeville, Agen, Ajaccio - Campo Dell'Oro, Albi, Alençon, Angers-Beaucouzé, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive-Laroche, Caen, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Chateau-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, Evreux, Hyères, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Lille, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Metz, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier-Fréjorgues, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Romorantin, Rouen, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Etienne, Grenoble - Saint-Geoirs, Saint-Girons, Saint-Quentin, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.