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Bilan météo et climatique du printemps 2023 : proche des normes, plus maussade et pluvieux sur la moitié Nord

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié du PRINTEMPS MÉTÉOROLOGIQUE 2023 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Pour rappel, le printemps météorologique comprend les mois de mars, avril et mai. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020.

 

Un printemps au ressenti pourri ? Du côté des températures, ce n'est pourtant pas le cas. En effet, avec un indicateur thermique national d'environ 12.7°C, ce printemps a fini au dessus des moyennes de saison de l'ordre de +0.6°C. Il s'agit toutefois d'une baisse par rapport à la saison dernière où le printemps 2022 avait fini au 3e rang des plus chauds, et surtout avec un mois de mai historique (le + chaud depuis l'après-guerre >>).

Nous sommes d'ailleurs loin du record du printemps 2011 (anomalie de +1.5°C  soit près d'1°C de plus qu'en 2023). Du côté des plus froids, la plupart ont été observés entre les années 1960 et 1990, avec un creux au printemps 1984 (anomalie de -2.6°C, plus de 3°C plus froid que cette année).


Indicateur thermique national pour le printemps météorologique (mars-avril-mai) depuis l'après-guerre (1946) - Infoclimat

 

Pour rappel, ce printemps météo avait débuté sous des conditions clémentes au mois de mars, avec même l'apparition de véritables coups de chauds quasi-estivaux et très hâtifs (localement plus de 30°C en Aquitaine le 29 mars, près du record national (>>). L'impression plus maussade côté températures a été principalement portée par un mois d'avril assez frais sur les régions du Nord (-0.5°C à -1°C), même si les températures sont restées douces au Sud. En mai, la 2e décade elle aussi bien morose reste en tête avec une dizaine de jours sous les moyennes de saison (>>). Et ceci malgré un mois au dessus des moyennes en raison d'une première décade ainsi qu'une dernière semaine plutôt chaudes (mais sans excès contrairement à l'an dernier).

 

Voici le récapitulatif thermique des trois mois du printemps météorologique 2023 :

MARS 2023 : +1.1°C (>>)
AVRIL 2023 : 0.0°C (>>)
MAI 2023 : +0.8°C (>>)


Indicateur thermique national pour le printemps météorologique 2023 (mars-avril-mai) et écarts à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

En regardant par régions, les villes du quart Nord-Est, du Centre-Est et au nord de la Seine ont observé globalement des températures presque conformes au moyennes où à peine au dessus (de 0 à +0.5°C, un bilan de +0.2°C pour Paris-Montsouris). La région des Hauts-de-France tourne parfaitement dans les normes avec des excédents quasi-nuls... voire même un infime déficit du côté de Lille (-0.1°C), seule ville du panel dans le négatif.

 

Les températures ont été un peu plus douces en allant vers l'Ouest, et surtout vers le Sud de la France. Sur les côtes Provençales ainsi que dans le Sud-Ouest, nous dépassons parfois les +1°C d'anomalie, notamment au pied des Pyrénées. Les maximums du panel sont pour Saint-Girons (+1.4°C) suivis de Perpignan et Brive (+1.3°C).

 

 

L'un des premiers réels aspects de ce printemps "morose" provient de la pluviométrie. Après un hiver particulièrement sec (déficit de -25% >>), les précipitations ont été bien plus fréquentes et régulières au cours du printemps... de quoi atteindre parfaitement les moyennes à l'échelle nationale (aucun écart significatif, bilan autour de 0%).

Le véritable changement après plusieurs mois secs est intervenu au mois de de mars (excédent mensuel le + fort depuis juin 2021) mais également en avril où les perturbations océaniques voire les tempêtes se sont enchaînées à plusieurs reprises, arrosant copieusement les 2/3 du pays. Lors de cette période, les régions Méditerranéennes ont malheureusement été épargnées avec des pluies très insignifiantes et une aggravation importante de la sécheresse, provoquant par ailleurs les premiers gros départs de feu de l'année (>>). En mai, le temps s'est montré plus contrasté avec de nouvelles pluies en première partie de mois... avant une inversion totale de la synoptique amenant à un temps sec au Nord, mais une instabilité orageuse récurrente et journalière au Sud qui manquait jusqu'alors de pluie.

 

En définitive, voici le récapitulatif pluviométrique des trois mois du printemps météorologique 2023 :

MARS 2023 : +43% (>>)
AVRIL 2023 : -11% (>>)
MAI 2023 : -20% (>>)

 

Le bilan dans les moyennes à l'échelle nationale cache donc d'importantes disparités géographiques avec un printemps très sec dans le Sud-Est, contrebalancé par une saison arrosée au nord de la Loire ainsi que sur les Alpes.

En effet, près de la grande bleue, le déficit pluviométrique est notable voire remarquable, compris entre -30 et -60% selon les villes. Les Pyrénées-Orientales (-51% à Perpignan), ainsi que la Provence et la Côte d'Azur (-58% à Marseille-Marignane, -63% à Nice) possèdent les déficit les plus marqués. La vallée du Rhône et l'Alsace ont aussi vu peu de pluie (déficit de -20 à -30%). A contrario, nous notons des excédents pluviométriques sur la moitié Nord, principalement sur les villes au nord de la Seine ainsi qu'en Bretagne, de l'ordre de +20 à +40% (+21% à Paris, +38% à Brest, +44% à Lille, +47% à Abbeville). La chaîne des Alpes a aussi bénéficié de précipitations importantes, avec +27% à Embrun et surtout +84% à Bourg-Saint-Maurice.

 

Les importants déficits pluviométriques dans le Sud-Est se traduisent par des cumuls sur trois mois peinant à dépasser les 100mm. Par endroit, cette barre n'a pas été atteinte avec 92mm à Montpellier, 80mm à Perpignan, 76mm à Hyères et seulement 50mm à Marseille-Marignane. Un bilan également assez pauvre en Alsace avec seulement 102mm à Colmar.

 

Pour les secteurs les plus arrosés, les 200mm ont été dépassé fréquemment au nord de la Seine, en Bretagne, Franche-Comté, sur les Alpes, ainsi que sur une grande partie du Sud-Ouest. Certaines stations du panel ont même atteint les 300mm cumulés : les villes les plus arrosées sont Tarbes et Saint-Girons (308mm), Aurillac (331mm), Brest (343mm) et Bourg-Saint-Maurice (395mm).

 

 

L'autre marqueur de ce printemps au ressenti mitigé provient de l'ensoleillement. Tout comme la pluviométrie, le bilan de l'ensoleillement à l’échelle nationale est parfaitement dans les moyennes de saison (0%), mais cache à nouveau des variations géographiques importantes.

 

Les mois de mars et d'avril ont été plutôt gris notamment sur le Nord et l'Est du pays, s'additionnant aux fréquentes pluies sur ces secteurs sous les perturbations océaniques. La 1ere partie du mois de mai a été elle aussi hésitante, seules les deux dernières semaines du mois (et de la saison) ont permis de compenser le déficit à la faveur de conditions anticycloniques très sèches et surtout remarquablement ensoleillées sur la moitié Nord.

Voici le récapitulatif de l'ensoleillement pour les trois mois du printemps météorologique 2023 :

MARS 2023 : -15% (>>)
AVRIL 2023 : -5% (>>)
MAI 2023 : +14% (>>)

 

Des températures tout juste dans les moyennes, une pluviométrie excédentaire, et un déficit d'ensoleillement allant jusqu'à -10%, nous pouvons bel et bien parler d'un printemps morose voire pourri au moins dans le quart Nord-Est de la France. Pourtant, c'est en région Auvergne-Rhône-Alpes où cette saison a été nébuleuse voire grise par rapport à la moyenne, avec un déficit se creusant entre -15 à -20% (-16% à St-Etienne, -17% à Lyon, -19% à Grenoble-St-Geoirs). Dans le Nord-Ouest, sur le sud de l'Aquitaine ainsi que près de la Côte d'Azur, le soleil a néanmoins brillé davantage qu'à l'accoutumée avec un excédent allant de +5 à +15% en moyenne (maximum de +16% pour la ville de Biarritz).

 

En durée totale, le pourtour Méditerranéen a été, comme systématiquement, la zone la plus ensoleillée du pays au cours du printemps avec un ensoleillement y dépassant les 700h (jusqu'à 768h à Ajaccio, 795h à Nice et 799h à Marseille-Marignane). L'Ouest du pays et la façade Atlantique ont pu bénéficier de 550 à 600h de soleil en moyenne (pics à 603h à Lorient, 615h à Biarritz).

Ce sont bel et bien les régions du Nord-Est et du Centre-Est qui ont été bien plus souvent sous les nuages et la grisaille, avec parfois moins de 500 heures de soleil en cumulé (495h à Lyon, 477h à Beauvais, 459h au Puy-en-Velay, 436h à Calais).

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Bastia, Embrun, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Paris

Ce site a été créé par Guillaume Séchet, météorologiste et présentateur météo à BFMTV, ancien météorologiste à MeteoNews et ex-présentateur et météorologiste à La Chaîne Météo

 

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