Un été record à l'échelle mondiale

Selon l'organisme Copernicus, la période de juin à août 2023 a été la plus chaude enregistrée à l'échelle de la planète depuis le début des relevés météorologiques avec une températures moyenne de 16,77°C, soit 0,66°C au-dessus des moyennes de la période. Cet été 2023 fut donc plus chaud que l'été 2019 à l'échelle de la planète, battant largement (environ 2 dixièmes de degrés) l'ancien record de cette année là.

Les 30 années les plus chaudes depuis le début des relevés météorologiques - Copernicus

Juin, juillet et août 2023 se classent également dans le top 10 des mois les plus chauds depuis le début des relevés. Le mois de juin 2023 se classe à la 8ème place pendant que le mois d'août 2023 se classe à la seconde place du classement avec une température moyenne de 16,82°C, juste derrière le mois de juillet 2023 qui fut de loin le plus chaud avec une température moyenne mondiale de 16,95°C, battant de plus de 0,3°C à l'ancien record de 16,63°C en juillet 2019.

Les 30 mois les plus chauds depuis le début des relevés météorologiques - Copernicus

Outre la température de l'air, particulièrement élevée à l'échelle de la planète, ce sont également les températures des océans qui se sont montrées exceptionnellement élevées ces derniers mois à l'échelle de la planète. La température moyenne mondiale des eaux de surface de la planète

bat en effet tous les records depuis le mois d'avril dernier, ayant dépassé plusieurs fois la température de 21°C alors que cette valeur n'avait été atteint qu'une seule fois depuis le début des relevés en mars 2016.

Evolution de la température des océans au fil de l'année depuis 1981 - ClimateReanalyzer

Ces températures de surface des océans particulièrement élevées sont en partie dues au phénomènes El Niño s'étant mis en place à l'échelle du globe après plusieurs années sous le signe de La Niña. Le phénomène climatique El Niño engendre en général une augmentation sensible des températures globales, que ce soit au niveau des températures de l'air mais également des températures de surfaces des océans.

Toutefois, ce phénomène semble véritablement accentué cette année par l'emballement climatique en cours, en témoigne la comparaison des anomalies de températures de surface des océans cette année par rapport à l'année 1982 qui avait également subi un fort épisode El Niño.

Comparaison des anomalies de températures des océans entre septembre 1982 et septembre 2023 - ClimateReanalyzer

Ainsi, les températures moyennes battent tous les records depuis le printemps dernier et semblent souligner un véritable emballement climatique à l'échelle de la planète. La période janvier-août 2023 est pour le moment la seconde plus chaude derrière la période janvier-août 2016 qui avait d'ailleurs été l'année la plus chaude jamais enregistrée à l'échelle de la planète. Si la tendance se poursuit dans les prochains mois, il ne paraît pas improbable que 2023 devienne l'année la plus chaude sur Terre depuis le début des relevés météorologiques.

Température moyenne globale par année depuis 1958 - Copernicus

Un emballement climatique qui semble de plus en plus visible ces dernières années, tant au niveau de l'évolution des températures moyennes mondiales en mer et sur terre mais également au niveau des phénomènes extrêmes rencontrés régulièrement aux quatre coins du monde.

Un emballement climatique marqué par des phénomènes extrêmes cet été

Quelques exemples des phénomènes extrêmes s'étant produit ces derniers mois dans le monde (cliquer sur la carte pour l'agrandir) - Météo-Villes

Nombreux ont été les phénomènes extrêmes ayant concerné la planète ces derniers mois, notamment dans l'hémisphère Nord. Déjà au niveau des températures, nombreuses ont été les vagues de chaleur parfois exceptionnelles ayant concerné parfois durablement certaines régions du monde. Si la France a été relativement épargnée durant la majorité de l'été, ce ne fut pas le cas du Sud de l'Europe où les températures se sont montrées particulièrement élevées durant plusieurs semaines, battant même certains records historiques.

Températures remarquables relevées en juillet 2023 autour de la Méditerranée - Météo-France

Toutefois, la méditerranée ne fut pas la seule région du monde où la chaleur s'est montrée remarquable. La Chine et le Maroc ont par exemple battu leur record national absolu de chaleur cet été avec respectivement 52,2°C et 50,4°C, une canicule hivernale a été observée durant plusieurs semaines du côté de l'Amérique du Sud et la France a connu sa canicule la plus tardive et la plus intense depuis le début des relevés météorologiques.

Les canicules marines se sont également multipliées à l'échelle de la planète avec des températures moyennes records sur bon nombre de nos mers et océans. Le 24 juillet, une température de la surface de l'océan de 38,3°C a été relevée sur le Sud de la Floride, ce qui établit un nouveau record mondial.

Néanmoins, la chaleur ne fut pas le seul événement climatique extrême a avoir été observé dans lle monde ces derniers mois. Les incendies se sont également montrés particulièrement nombreux et étendus cette année. Du côté du Canada, plus de 15 millions d'hectares de forêts sont partis en fumée depuis le mois de mars, un nouveau record pour le pays alors que 600 feux étaient toujours actifs au début du mois de septembre, dont beaucoup encore hors de contrôle. La ville de Maui dans l'archipel d'Hawaï fut rayée de la carte au début du mois d'août par un violent incendie, faisant au moins 115 victimes et des centaines de disparus.

Comparaison avant/après des dégâts causés par l'incendie ayant touché la ville de Lahaina – Google et AP

En Grèce le plus vaste incendie jamais recensé en Europe a détruit plus de 80 000 Ha de forêts durant la seconde quinzaine d'août dans le parc national de Dadia alors que l'île de Tenerife était en proie aux flammes durant plusieurs jours, mobilisant de très nombreux moyens de secours.

Outre la chaleur et les incendies, se sont également des épisodes pluvieux parfois historiques qui e sont produits durant cet été 2023 à travers le monde. Le 27 juillet, la région de Pékin a subi le plus important épisode pluvieux depuis cent quarante ans, engendrant des inondations catastrophiques et faisant plusieurs dizaines de victimes. Le Nord de l'Inde a également subi des pluies de moussons particulièrement importantes durant l'été, faisant plus de 750 morts et engendrant de nombreux dégâts.

Pluies diluviennes et inondations se succèdant sur le Nord de l'Inde durant le mois de juillet 2023 – Via AL24News

Du côté de la Grèce, les incendies ont laissé place à un épisode pluvieux historique au début du mois de septembre avec des cumuls exceptionnels sur le Centre du pays. Le 5 septembre, plus de 750mm de précipitations sont tombés en à peine 18h près de Zagora, un nouveau record pour le pays et un cumul représentant plus de la moitié des pluies annuelles de Brest, le tout en moins d'une journée.

Importantes inondations dans la région de la Thessalie (centre de la Grèce) suite aux pluies diluviennes de début septembre - Photos : Takis Kwstas Tsioukas

Cet épisode pluvieux fut d'ailleurs influencé par les températures de la Méditerranée se trouvant particulièrement élevée suite aux canicules successives ayant concerné le bassin cet été. La température moyenne de la Méditerranée a en effet atteint 28°C, ce qui correspond plutôt aux projections des températures moyennes envisagées pour 2050 par les scientifiques...

Nombreux sont donc les exemples de phénomènes extrêmes liés à cet emballement climatique semblant de plus en plus important ces dernières années. Si l'année 2022 s'était déjà montrée exceptionnelle au niveau mondial en terme d’événements météorologiques extrêmes, l'année 2023 semble encore plus enfoncer le clou. La surface des zones affectées par les aléas grandit chaque année et le climat mondial semble changer de plus en plus rapidement, induisant donc des risques de plus en plus importants pour les populations du monde entier.