Le froid tue en Europe ou en France
mardi 17 janvier 2017
La première quinzaine de janvier a été plus froide que la normale sur la majeure partie de l'Europe, plus particulièrement en Europe Centrale où une vague de froid sévit durablement. La température accuse un déficit de -5 à -8°C sur la Croatie, la Serbie, le Monténégro, la Bulgarie, la Macédoine, l'Albanie et même jusqu'en Grèce.
I Des personnes meurent par hypothermie en Europe
Selon des bilans sans doute partiels et forcément provisoires, au moins 65 personnes sont mortes de froid (hypothermie ou gelures) en Europe depuis le début du mois. Les demandeurs d'asile sont parmi les premiers à souffrir des conditions atmosphériques dans le contexte actuel de crise des migrants.
Migrants dans un froid glacial à Belgrade (Serbie) - 9 janvier 2017 - Marko Djurica / Reuters
II Le froid tue aussi en France
Malgré des températures nettement moins extrêmes, le froid est souvent un des facteurs ayant causé la mort de personnes sans domicile fixe depuis la fin décembre. Les sites d'information régionaux ont fait état de drames à Calais (>>), Lyon (>>), Annecy (>>), La Rochelle (>>), Libourne (>>), Villeneuve-la-Garenne (>>) ou encore en Seine-Saint-Denis (>>).
Obsèque d'un SDF en Seine-St Denis - 17 janvier 2017 - Le Parisien
Le "plan grand froid", dispositif interministériel, est actuellement déclenché par les préfectures de la plupart des départements. Ce programme regroupe un ensemble de mesures pour informer et protéger la population des effets du froid. Il prévoit notamment une vigilance accrue à l'égard des précaires et des sans-abri (>>). Parallèlement, le SAMU social regroupe un ensemble d'associations non gouvernementales venant en aide aux personnes démunies. Toute urgence doit être signalée par téléphone au 115.
III Une surmortalité chez les personnes âgées et / ou malades
Une surmortalité associée au froid est en outre systématiquement observée chez les personnes, essentiellement âgées, souffrant de maladies coronariennes, d'accidents vasculaires cérébraux ou de maladies respiratoires. La mortalité augmente de façon quasi linéaire à mesure que la température diminue. Le froid est plus meurtrier que la chaleur. La vague de froid de février 2012 et les épidémies saisonnières avaient causé un surplus de près de 6000 décès (+13%) selon l'INVS.
IV Les intoxications au monoxyde de carbone
Enfin, le froid reste, de manière indirecte, responsable chaque année de décès par intoxication au monoxyde de carbone. Ces accidents surviennent le plus souvent lors de l’utilisation de chauffages de fortune pour compléter ou compenser les installations habituelles pendant les vagues de froid chez les populations modestes.