Au soir du 10 juillet 1984, des orages étaient annoncés pour le lendemain.

 


En fait, de très violentes intempéries marqueront la fin de cette vague de chaleur au passage d'un front froid le 11 juillet 1984. La nuit précédente, une rafale approchant 240 km/h était d'ores et déjà mesurée à 2880 m au Pic du Midi (65). En fin de nuit et début de matinée, la grêle s'abattait sur les Pays de la Loire, le Centre et la Normandie avec des grêlons de 5 cm observés à Cormeilles dans l'Eure à 08 h 40. Dans le même temps, en Ariège, après être passée de 18 à 30°C en moins d'une heure, la température chuta à nouveau à Pamiers sous des rafales destructrices.   

 
 
 

L'après-midi, en Rhône-Alpes, tandis que le thermomètre grimpait encore à 38,6°C à St Martin d'Hères (38) et 38,3°C à Chambéry (73) par effet de foehn, la foudre provoquait plusieurs incendies dans le Lyonnais (sous un vent de Sud atteignant 104 km/h en rafale). 

 

Un corps orageux particulièrement violent s'est ensuite formé en fin de journée sur la Bourgogne. Des grêlons de 6 cm ont été observés à Dijon (21) à 19 h 10, de 4,5 cm à Digoin en Saône et Loire vers 19 h. Trois personnes ont trouvé la mort et une dizaine ont été gravement blessées (journal télévisé). 



Les orages sont par la suite devenus extrêmes et exceptionnels en gagnant le département des Vosges en soirée avec des rafales estimées à plus de 200 km/h le long d'un couloir de plus de 20 km de large, semant la désolation sur leur passage. 15 000 hectares de forêt ont été endommagés. 



Malgré des dégâts considérables (mais "seulement" 6 blessés), aucune tornade n'a pu être authentifiée par Keraunos durant l'épisode, même la possibilité n'est pas exclue. L'institut français des tornades et orages violents décrit des macrorafales exceptionnelles. 

Trente ans après, Vosges Matin a consacré une page entière commémorant le triste évènement dans son édition du 11 juillet 2014. 



De nombreuses photos et un récit détaillé sont disponibles sur ce fascicule. 










Le lendemain, le 12 juillet 1984, l'arrivée du front froid précédé de très fortes chaleurs provoqua à nouveau des orages exceptionnels de la Suisse à l'Allemagne (animation satellite). 

  
  





La région de Munich a été durement touchée vers 20 h par ce que l'institut météo allemand appelle encore "l'orage du siècle". Les plus gros grêlons authentifiés par cet institut mesuraient 9,5 cm de diamètre et pesaient 300 g, mais selon de nombreux témoignages a priori fiables, certains auraient atteint 14 cm et 800 g. Des vents moyens dépassant 90 km/h ont été mesurés durant l'évènement qui a duré plus de 20 minutes. Trois personnes ont été tuées, 400 ont été blessées, 70 000 habitations ont été lourdement endommagées ainsi que 240 000 véhicules et près de 200 avions stationnés dans les aérodromes. Les dégâts ont été estimés à l'équivalent de 2 milliards de dollars, du jamais vu auparavant et depuis en Allemagne (vidéo - article et diaporama). 

 
 
 
 


  

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