Orages meurtriers dans les campings - Catastrophe de Biescas
vendredi 17 août 2018Le corps sans vie de la personne disparue lors des violents orages du 9 août (>>) a été retrouvé dans le ruisseau du "Valat d’Aiguèze" à proximité du camp de vacances de Saint-Julien-de-Peyrolas dans le Gard. Ce dernier avait été évacué en urgence par les secours à la suite de la brusque montée des eaux de ce ruisseau et de la rivière Ardèche qui avait dévasté tentes, caravanes et installations. L'affaire est désormais judiciaire. Les responsables de la colonie ont été mis en examen pour blessures involontaires aggravées par la mise en danger de la vie d’autrui et création d’un camping sans permis d’aménager.
Les drames liés aux orages affectant des campings durant la période estivale sont fréquents. Le plus référencé reste celui du Grand Bornand le 14 juillet 1987 (>>).
Une autre catastrophe plus meurtrière encore avait affecté un camping de Biescas le 7 août 1996 après la crue torrentielle du Rio Aras dans les Pyrénées Aragonaises, non loin de la frontière française. L'orage a déversé plus de 200 mm en moins de 3 heures. La formation d’un embâcle a généré une coulée de boue emportant voitures, caravanes et tentes sur plusieurs kilomètres. 87 personnes ont perdu la vie et 200 furent grièvement blessées.
La situation du 7 août 1996 était typique des périodes orageuses estivales dans les Pyrénées Occidentales, qu'il s'agisse du versant nord ou du versant sud de la chaîne. Dans un champ de pression à faible gradient (marais barométrique), un front froid était associé à une goutte froide d'altitude (-12°C à 5500 m). Les températures diurnes étant supérieures à 30°C au sol, le gradient thermique vertical (de l'ordre de 0,75°C / 100 m) a favorisé la formation de cellules orageuses très actives, les effets orographiques accentuant la dynamique thermo-convective (>>).