Sécheresse et ensoleillement important depuis la mi-mars
jeudi 2 avril 2020Après une première quinzaine de mars marquée par des conditions agitées, le temps s'est montré nettement plus calme en seconde quinzaine avec très peu voire pas de pluie dans certaines régions et des taux d'ensoleillement parfois records, en pleine période de confinement...
Beaucoup de soleil depuis la mi-mars
Dame Nature est parfois cruelle ! Pour de nombreuses régions et notamment pour une large moitié nord de la France, le soleil s'est montré très présent depuis la mise en place des mesures de confinement liées à la pandémie du coronavirus.
Nombre d'heures d'ensoleillement sur l'ensemble du mois de mars 2020 (à gauche) et uniquement dès le 15 mars (à droite) - Météo Villes
Sur l'ensemble du mois de mars 2020, l'ensoleillement s'est montré inférieur à la normale sur le tiers sud de la France. En revanche, il est supérieur à la normale sur une large moitié nord avec des excédents parfois importants, notamment en allant vers le nord-est. On a enregistré 186 heures de soleil à Strasbourg en mars 2020 alors que la normale n'est que de 135h. À l'inverse, le soleil n'a brillé que 168 heures à Perpignan, contre 210h pour un mois de mars normal.
Il faut toutefois faire la distinction entre la première quinzaine du mois et la seconde. Si la première moitié du mois de mars 2020 a affiché des déficits d'ensoleillement importants (notamment sur la moitié nord), la tendance s'est totalement inversée en seconde quinzaine avec des taux d'ensoleillement impressionnants voire records !
Sur une bonne moitié nord de la France, les trois quarts des heures de soleil ont été enregistrées à partir du 15 mars ! L'exemple de Strasbourg est particulièrement éloquent avec 33h de soleil du 1er au 14 du mois contre 153h à partir du 15, soit 82% de l'ensoleillement mensuel enregistré au cours de la deuxième moitié du mois !
Nombre d'heures d'ensoleillement par jour à Paris au cours du mois de mars 2020 - via Météo France
Comme pour de nombreuses villes de la moitié nord, le soleil s'est mis à briller très généreusement sur Paris dès la mise en place du confinement à la mi-mars. Avec 129 heures de soleil à partir du 15 mars (contre seulement 34h du 1er au 14), la capitale a vécu une deuxième partie de mois particulièrement ensoleillée. En incluant la journée du 1er avril, ce sont 8 des 10 derniers jours qui ont été pleinement ensoleillés sur Paris (+ de 10h de soleil par jour) !
Une sécheresse qui s'installe peu à peu
Au delà de l'ensoleillement, c'est la sécheresse qui commence à se faire sentir dans plusieurs régions. Par endroits, il n'est pas tombé une seule goutte de pluie depuis la mi-mars !
Cumuls de pluie par jour à Brest au cours du mois de mars 2020 - via Météo France
Sur une large moitié nord de la France, la seconde partie du mois de mars a été dominée par des conditions anticycloniques, généreusement ensoleillées et très sèches. Les précipitations ont été rares voire totalement inexistantes, comme à Paris ou Brest où il n'est pas tombé une goutte depuis le 15 mars.
La station de Brest illustre parfaitement le contraste entre les deux quinzaines du mois de mars 2020. Sur la ville, il a plu tous les jours entre le 1er et le 15 du mois, apportant un cumul conséquent de 88 mm en première quinzaine. A contrario, il n'est plus tombé une seule goutte de pluie du 16 au 31 mars !
Quelques cumuls de pluie faibles ou nuls en seconde quinzaine de mars 2020 :
- 0 mm à Paris, Brest & Nantes
- 0,4 mm à Rennes
- 0,6 mm à Lyon
- 1,6 mm à Nancy
- 2,2 mm à Rouen & Dijon
- 4,8 mm à Lille
Évolution de l'indice d'humidité des sols à Paris entre le 1er février et le 31 mars 2020 - via Météo France
Conséquence directe de cette absence durable de pluie, les sols sont de plus en plus secs. Après un mois de février très humide et une première quinzaine de mars toujours arrosée, l'indice d'humidité des sols atteignait des niveaux records à Paris durant la première décade de mars ! Depuis, il a considérablement chuté pour devenir plus sec que la normale au cours des derniers jours du mois de mars.
La courbe ci-dessus vaut pour Paris mais cette tendance est la même pour une très large moitié nord de la France où l'absence de pluie s'est associée à des taux d'ensoleillement très importants mais aussi à un vent de nord-est (bise) souvent sensible. Ces différents facteurs ont favorisé un asséchement rapide des sols en surface au cours des 15 derniers jours.
Pour l'heure, l'humidité des sols reste satisfaisante car nous sommes partis de niveaux encore très humides il y a 15 jours. Il conviendra toutefois de suivre la situation au cours des prochaines semaines car tout semble indiquer que cette tendance sèche va perdurer en première moitié du mois d'avril. Les modèles de prévision envisagent une nette domination des hautes pressions et d'une douceur printanière dès ce week-end.