Nous serons en avril dans moins de dix jours, ce qui signifie que l'été météorologique débute dans un peu plus de deux mois. L'occasion de se pencher sur les premières tendances pour l'été 2023.

Vers un été chaud et orageux ?

Températures

Si l'on se penche sur les projections du modèle américain pour le trimestre estival 2023, une tendance chaude se dessine. Que ce soit pour le mois de juin, de juillet ou d'août, le modèle envisage des températures supérieures à la normale en France. Notons que cet excédent semble rester raisonnable, de l'ordre de +0,5 à +1°C au cours des trois mois. Il est toutefois important de garder à l'esprit que les tendances à long terme tendent à "lisser" les anomalies et donc potentiellement à les atténuer par rapport à la réalité.

Anomalies thermiques en juin, juillet et août 2023 selon le modèle américain - via NOAA

Du côté du modèle européen, le trimestre juin-juillet-août 2023 est également vu plus chaud que la normale en France. Par rapport à son homologue américain, le modèle propose une chaleur plus prononcée. Ce serait notamment le cas durant les mois de juillet et d'août 2023 avec une anomalie envisagée de +1 à +2°C dans l'hexagone. De telles anomalies autoriseraient de potentielles des vagues de chaleur caniculaire en plein cœur de la saison estivale.

Anomalies thermiques en juin, juillet et août 2023 selon le modèle européen - via EFFIS

Précipitations

Si l'été 2023 est vu plus chaud que la normale, il est important de noter qu'il est également modélisé comme instable. Au contraire de l'été 2022, ce trimestre juin-juillet-août 2023 pourrait être marqué par des conditions régulièrement orageuses et donc humides. C'est le scénario actuel du modèle américain avec notamment un duo juillet-août fortement orageux, conduisant à des précipitations excédentaires par rapport à la normale. Si cette tendance encore lointaine venait à se vérifier, l'été 2023 ne ressemblerait pas vraiment à l'été 2022.

Anomalies pluviométriques en juin, juillet et août 2023 selon le modèle américain - via NOAA

Du côté du modèle européen, les projections pour la pluviométrie de cet été 2023 sont plus neutres. Si une tendance orageuse semble se dessiner pour le mois de juin 2023, les projections sont plus proches de la normale pour le duo juillet-août. Dans tous les cas, il n'est pas modélisé d'anomalie sèche notable, ce qui vient déjà trancher avec l'été 2022. Il convient cependant de garder à l'esprit que l'échéance est encore lointaine et que ces modélisations sont susceptibles d'évoluer dans les prochaines semaines...

Anomalies pluviométriques en juin, juillet et août 2023 selon le modèle européen - via EFFIS

Risque de canicule : que disent les statistiques ?

Si l'on se penche sur les dix derniers étés en France, on constate que la chaleur a largement dominé les débats. L'été 2022 fut bouillant avec de multiples canicules et des anomalies mensuelles ayant excédé les +2°C durant les trois mois estivaux ! Les étés 2018 et 2019 avaient été également très chauds durant les trois mois. Si juin 2021 fut chaud, le duo juillet-août avait été légèrement plus frais que la normale. Depuis 2015, seul l'été 2021 n'a connu aucun épisode caniculaire.

Anomalies thermiques durant les mois estivaux de 2013 à 2022 - Météo Villes

S'il n'est pas encore possible de savoir si l'été 2023 sera marqué par une ou plusieurs canicules, il faut avouer que les probabilités sont de plus en plus élevées au fil des années. Le graphique ci-dessous montre à quel point la fréquence des vagues de chaleur a augmenté en France depuis le début du XXIème sicle et particulièrement durant la dernière décennie. Les étés 2017 et 2022 détiennent le record du nombre de vagues de chaleur avec 4 épisodes différents durant les trois mois estivaux !

Nombre de vagues de chaleur par an en France depuis 1947 - Météo Villes

Avec le réchauffement climatique, il devient rare de vivre un été sans aucune véritable vague de chaleur. Depuis 2009, cela n'est arrivé qu'à deux reprises : durant l'été 2014 et l'été 2021.