Un premier hiver de guerre, très rude
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Déclarée 4 mois auparavant, la seconde guerre mondiale débute par un hiver très rude. A partir du 30 décembre 1939, une vague de froid accompagnée d’une tempête de neige déferle d’un seul coup sur l’Est et le Nord de la France, et l’on passe de -2° à -20° en 24h à Dijon et Nancy ! Malgré la neige, l’ambiance du réveillon de la St-Sylvestre n’est pas vraiment à la fête car l’Europe est en guerre et la France de l’Est (qui n’est pas encore occupée) surveille l’éventuelle arrivée de l’ennemi dans un froid polaire. Pour se prémunir de l’offensive Allemande (qui aura lieu le 10 mai), les Hollandais brisent la glace des canaux. Le froid a d’ailleurs de gros incidents sur le front car il rend toute activité nulle, qu’il s’agisse d’action terrestre ou aérienne. A la fin du mois de janvier, on signale seulement quelques reconnaissances effectuées par l’aviation Allemande ; les appareils ennemis poussant parfois leur randonnée jusqu’au-dessus du Bassin parisien. Car le mois de janvier 1940 est le plus froid depuis l’année 1838… Au plus bas, le thermomètre descend jusqu’à –24° à Metz, -22° à Clermont-Ferrand, -21° à St Quentin, -20° à Valenciennes, -18° à Lyon, -17° à Rennes, -15° à Paris et –3° à Antibes. Durant 10 jours (du 16 au 27 janvier), la neige recouvre presque toute la France, et de nombreux cours d’eau sont gelés (Isère, Rhône à Tain-L’Hermitage). La Seine charrie des glaçons, mais depuis la fin du 19eme siècle, elle ne gèle plus entièrement. Dans son édition du 18 janvier, le journal L’Eclair annonce que 1200 bateaux-citernes chargés de pétrole Roumain à destination de l’Allemagne sont bloqués sur le Danube. La température s’abaisse d’ailleurs à -45° à Moscou et -46° en Estonie et la neige atteint même Naples…
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Au moment du redoux, une véritable tempête de glace (pluies verglaçantes) fige Paris, Le Havre, Rennes, Tours, Bourges, St-Etienne, Dijon et Mulhouse. Une couche de glace de plusieurs centimètres d’épaisseur paralyse les communications et il s’agit des plus importantes pluies verglaçantes depuis l’épisode de la fin du mois de janvier 1879. Après une pause entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février, le froid et la glace refont leur apparition à la mi-février et il gèle partout, y compris sur la Côte d’Azur et la Corse où d’importantes chutes de neige ont lieu le 18.
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