Anticyclone : pourquoi autant de grisaille en hiver ?
vendredi 22 décembre 2017
L'anticyclone et les hautes pressions règnent sur la France depuis plusieurs jours, dépassant parfois les 1040hPa dans l'Ouest du pays. Pourtant, le soleil se fait bien discret, ou même inexistant sur un bon nombre de régions. Pire encore, cette grisaille tenace s'accompagne de faibles précipitations, sous forme de bruines, difficilement perceptibles sur les images radar. Cette situation est tout à fait normale et récurrente à l'automne ainsi qu'en hiver, contrastant pourtant avec un anticyclone estival.
Pression atmopshérique - vendredi 22 décembre 2017 à 10h - MeteoVilles
Tout d'abord, comment explique t'on le mécanisme d'un anticyclone ?
Lors de la présence d'un anticyclone au dessus de nos têtes, l'air froid présent en altitude descend en direction du sol dans un mouvement de spirale. Cette compression de l'air au niveau du sol explique la hausse de la pression atmosphérique : on parle alors de « hautes pressions ».
Plus une masse d'air est chaude, plus elle peut contenir d'humidité. La mesure de l'humidité (en %) est le ratio entre la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'air et la capacité totale que cet air peut en contenir : on parle alors d' « humidité relative ». Autrement dit, à quantité de vapeur d'eau égale, un air froid sera plus humide qu'un air chaud.
Or, via cette compression, l'air se réchauffe en descendant. Par conséquent, la quantité de vapeur d'eau restant inchangée, cet air s'assèche. Il permet alors en période estivale de nous protéger de toute humidité, et nous garantit généralement le plein soleil.
Mécanisme atmosphérique de l'anticyclone - InfoMeteoBelgique
Qu'en est-il en hiver ?
La situation est différente lors de l'arrière-saison. Dans notre cas, l'anticyclone fait suite à une période très agitée et particulièrement humide (>>). Pour que cette humidité puisse se dissiper, il faut une hausse de la température, permise par les rayons du soleil. Mais à la différence d'une journée de plein été, le soleil est bien moins puissant en cette période de l'année. D'autant plus que nous venons d'atteindre le solstice d'hiver, date à laquelle la durée du jour est la plus courte dans l'Hémisphère Nord (>>). L'air ambiant et les couches les plus basses de notre atmosphère (celles proches du sol) ne sont alors pas assez réchauffées pour permettre une dissipation rapide de toute l'humidité présente, qui va se dématérialiser par une couche tenace de nuages bas.
L'ensemble de ces nuages sont alors plaqués vers le sol (compression de l'air expliquée précédemment) et emprisonnés de façon durable par la présence de ces hautes pressions anticycloniques.
Image satellite du jeudi 21 décembre 2017 - Satellite Terra/Modis
De plus, et malgré des pressions dépassant localement les 1040hPa, cet anticyclone est plus véritablement centré sur le proche-Atlantique. Une situation qui oriente la France vers un faible flux de Nord-Ouest très humide en basse couche, laissant passer un front très atténué, mais qui apporte quelques précipitations sous forme de bruines. L'ambiance parait alors tout sauf anticyclonique...
Situation synoptique générale - vendredi 22 décembre 2017 - WetterOnline
Une couche nuageuse qui se montre pourtant assez peu compacte, et qui permet notamment aux régions de montagne de profiter du soleil, et d'admirer les fameuses « mer de nuages ».
Webcam depuis Chamrousse (Isère) à 1800m d'altitude - vendredi 22 décembre 2017 - MétéoChamrousse
La situation ne devrait guère évoluer au cours des prochains jours. Si les éclaircies pourraient progressivement grignoter du terrain par le Sud, la grisaille devrait tout de même persister sur la totalité de la moitié Nord du pays, au moins jusqu'à Noël. Un soleil qui se fait attendre !
Prévision du taux d'ensoleillement - du vendredi 22 au lundi 25 décembre 2017 - WeatherOnline