Climat de Paris et Ile-de-France IDF
Lorsqu'on le compare aux autres climats français, le climat de l'Ile-de-France est caractérisé par une certaine modération, pratiquement dans tous les domaines.
L'Ile-de-France se trouve en effet dans un bassin, en limite des influences océaniques (à l'ouest) et continentales (à l'est). On rencontre donc les deux types de temps mais l'influence océanique a tendance à prendre le dessus. Les deux étant alternées >> carte du classement des climats en France métropolitaine.
Tableau récapitulatif du climat parisien (station météo de Paris-Montsouris - moyennes 1981-2010)
Les températures
En raison de l'urbanisation galopante et de l'effet du réchauffement global de la planète, la température moyenne de Paris Montsouris n'a cessé de monter, notamment à partir de la fin des années 80.
Températures extrêmes mesurées à la station météo de Saint-Germain-des-Près entre 2015 et le 29 avril 2020
Moyenne quotidienne des températures à Paris-Montsouris
Les records du mois d'août 2003
Notez que de nombreux records de chaleur datant de 1947, ont été battu en août 2003. Il a fait par exemple 42º5 à St Maur (94), 41º0 à Maule (78), 40º2 au Bourget (93), 40º0 à Orly (94)...mais seulement 39º5 à Paris-Montsouris, à cause de l'arrosage quotidien (il avait fait 40º4 en 1947).
Températures moyennes annuelles
La carte des températures moyennes annuelles met très bien en valeur l'îlot de chaleur produit par l'agglomération parisienne et provoqué par l'omniprésence des surfaces bétonnées, des chauffages urbains, de l'asphalte...etc. La différence de température entre le centre de Paris St-Germain des Prés ou la Tour-St-Jacques peuvent-être considérées comme étant le centre de l'îlot de chaleur) et la lointaine banlieue (Trappes ou Toussus-le-Noble) dépasse 2°5 en moyenne annuelle, ce qui est considérable.
Comme l'indique le graphique ci-dessous, le phénomène a tendance à s'accentuer au fil des années, même si le réchauffement climatique général y est sans doute pour quelque chose à partir des années 80. La différence de température avec la banlieue et surtout la campagne, est notamment sensible en fin de nuit. Lorsque le vent est faible et que la nuit a été étoilée, elle peut atteindre 7 à 8°C et même plus de 12°C lorsque le sol est couvert de neige ! En revanche, elle ne dépasse généralement pas 1 à 3° l'après-midi.
Les gelées à Paris et en Ile-de-France
L'effet de l'îlot de chaleur parisien a bien entendu une conséquence sur le nombre moyen de jours de gel par an (carte ci-dessous). S'il ne gèle pas plus de 15 jours par an à la Tour-St-Jacques (probablement 5 à 10 jours à République), on dépasse les 40 jours en grande banlieue, sur une zone au-delà de 30 à 40 km du centre de la capitale.
A Paris-Montsouris, le nombre de jours de gel par an observe une diminution constante depuis le début du 20 eme siècle (voir graphique ci-dessous), même s'il a tendance à se stabiliser depuis environ 1975.
L'effet du gel à -18° sur des Lauriers - Les Clayes-sous-Bois (78) - janvier 1985
Évolution du nombre de jours de gel en FRANCE depuis 1873...
L'ensoleillement à Paris et en Ile-de-France
Si on la compare à d'autres régions de France, l'IDF n'est pas une région très ensoleillée. Si le soleil brille environ 1700 h par an, la moyenne nationale est d'environ 1850 h. En revanche, le soleil est plus généreux qu'en Haute-Normandie, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Ardennes, Lorraine et Alsace où la moyenne est de l'ordre de 1650 h. Le minimum d'ensoleillement est observé en décembre, à la fois parce que les journées sont courtes mais également très grises - la part de l'ensoleillement n'est en effet que de 20 % et le nombre de jours où le ciel reste totalement couvert s'élève à 13. Le mois le plus ensoleillé est août avec 51 % de part de soleil en moyenne sur une journée et seulement un jour de ciel couvert en permanence.
Les informations du tableau présenté ci-dessus doivent être prises avec précaution car il ne s'agit que d'une moyenne effectuée sur 10 ans et depuis, les mesures se sont améliorées. Cependant, on voit assez bien l'influence de l'îlot de chaleur parisien caractérisé par un nombre d'heures d'ensoleillement supérieur à la zone péri-urbaine. Ceci s'explique par le fait que les brouillards sont moins nombreux dans Paris et le nombre de jours de grisaille liée à la persistance de conditions anticycloniques diminue au fure et à mesure que l'on s'approche du coeur de la capitale (voir la carte ci-dessous).
Le brouillard à Paris et en Ile-de-France
Contrairement à ce qui était observé ne serait-ce qu'il y a quelques décennies (voir le graphique ci-dessous), le brouillard est pratiquement inexistant dans le centre de Paris. En revanche, il est très fréquent sur les plateaux environnants comme par exemple à St-Quentin-en-Yvelines (située aux abords de la bulle de chaleur parisienne et à 160 m d'altitude). L'îlot de chaleur provoqué par l'agglomération parisienne joue un rôle prépondérant car il empêche le brouillard d'atteindre le sol. On remarque également qu'en raison des vents d'ouest dominants, l'effet protecteur de l'îlot de chaleur parisien s'étend assez loin vers l'est.
Répartition des brouillard en région parisienne et évolution du nombre de jours de brouillard à Paris-Montsouris depuis 1873 – ouvrage Techniguide de la Météo
Brouillard d'évaporation en mars - Yvelines
Les précipitations à Paris et en Ile-de-France
Ceci peut paraître assez paradoxale mais l'Ile-de-France est l'une des régions les plus sèche de France; du moins si l'on tient compte de la quantité de précipitations qui tombe sur l'ensemble d'une année (600 mm d'eau par an à Paris alors que la moyenne nationale est d'environ 750 mm). Le nombre moyen de jours de pluie ou de neige est en revanche beaucoup plus important et au-dessus de la moyenne nationale et oscille entre 160 et 170 par an, ce qui représente en moyenne un jour sur deux...
Tableau des moyennes mensuelles des précipitations pour 39 villes d'Ile-de-France
Paris sous la pluie en 1929
Paris, après une averse tropicale - 13 juin 1999
Hauteurs moyennes annuelles de précipitations en mm, sur l'ensemble de l'Ile-de-France
Hauteurs moyennes annuelles de précipitations en mm, dans Paris
Carte extraite du livre "Météo de la France" - J.Kessler et A.Chambraud - éditions JCLattés
Le vent à Paris
Rose des vent annuelle à Paris
Vitesse moyenne et rafales de vent par mois à Paris
Les inondations
Conséquence des pluies, les inondations éclair ou les crues des cours d'eau sont probablement les aléas climatiques les plus fréquents et les plus problématiques en Ile-de-France.
Les inondations dites "éclairs" se produisent durant des précipitations intenses et surtout au début de la saison végétative où les espaces cultivés sont encore peu fournis et permettent un ruissellement important. Ces inondations ont donc lieu principalement en zone rurale et péri-urbaine comme ce fut le cas notamment les 19 et 20 juillet 1955, 9 avril 1961, du 17 au 20 juillet 1972, le 29 juillet 1980 et surtout dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1992 où un très grand nombre de communes situées entre le Val-d'Oise, la Seine-Saint-Denis et l'Essonne furent traversées par des torrents de boue ! Il tomba alors 192 mm de pluie en 24h au Parc des Batignolles (dans le Nord-ouest de Paris), ce qui constitue un record de pluie en 24h pour l'IDF !
Les pluies tropicales engendrent des inondations éclair dans la ville de Sarcelle (Val-d'Oise) le 1er juin 1992
Les inondations dites "lentes" se produisent après plusieurs jours de pluies persistantes et abondantes, lorsque les cours d'eau du bassin de la Seine sortent de leur lit. La Seine et ses affluents (Marne, Grand-Morin, Oise, Loing, Yonne et autres cours d'eau plus petits) sont alors régulièrement source d'inquiétude pour des centaines de milliers de franciliens. Ces inondations (ou crues) ont généralement lieu à la fin de la période froide (peu d'évaporation), lorsque les pluies hivernales ont rempli les nappes phréatiques et plus superficielles.
Réseau de surveillance en temps réel Vigicrues
Parmi les crues les plus importantes qu'ait connue Paris et sa région, on peut citer celle de février 1658 (la plus importante inondation connue à Paris), janvier 1910, décembre 1740, janvier 1802, janvier 1924, janvier 1955, février 1799, février 1764, janvier 1861, février 1945, janvier 1959, janvier 2018. Notez qu’avant la 1ere guerre mondiale, les bassins de retenue étaient quasiment inexistants. Par conséquent, un épisode pluvieux de type janvier 1910 engendrerait aujourd'hui une crue moins importante de la Seine. En revanche, ses conséquences seraient bien plus lourdes car les infrastructures sont désormais plus nombreuses et plus fragiles.
L'évolution des inondations de janvier 2018 - photos Guillaume Séchet
Les inondations de janvier 1910 (Extrait de l'ouvrage Météo extrême - Guillaume Séchet)
Extrait de l'ouvrage Météo extrême - Guillaume Séchet
Étendue des inondations de 1658, 1740 et 1802 (extrait du journal La Nature - 5 février 1910)
Zone géographique de Paris et lignes de métro ayant subit l'inondation de janvier-février 1910 à Paris (extrait de l'ouvrage Météo extrême - Guillaume Séchet)
Évolution saisonnière du débit de la Seine (extrait de l'ouvrage Météo extrême - Guillaume Séchet)
Importance de la nature des terrains (perméables ou imperméables) dans la partie amont du bassin de la Seine sur le processus des crues de la Seine à Paris (extrait du journal La Nature - 5 février 1910)
Juillet, août, septembre est la période la moins propice aux crues en Ile-de-France. Mais ces crues peuvent exceptionnellement se produire à la fin du printemps, comme ce fut le cas lors des inondations de la fin du mois de mai 2016 et du début du mois de juin 2016.
Ligne C du RER inondée - 03/06/2016 - Paris - lieu : Paris - quartier Grenelle - photo Guillaume Séchet
Les orages et l'intensité de la pluie
Comme il a déjà été mentionné précédemment, l'IDF est une région assez pluvieuse car la pluie y est fréquente - en revanche, ces pluies sont rarement de forte intensité. En période chaude, les orages peuvent toutefois s'avérer très violents car les vastes plaines céréalières qui caractérisent la région, favorisent les conflits de masses d'air. Les mois les plus orageux sont juin, juillet et août mais des orages peuvent se produirent en toute saison, même en hiver (1 fois tous les 5 à 10 ans). Les orages d'hiver n'ont rien à voir avec les orages d'été car l'intensité des précipitations ainsi que l'activité éléctrique sont généralement beaucoup plus faibles.
Violent orage sur Beynes (78) - 05.06.1985
Tourbillons nuageux à proximité d'un très violent orage sur Villacoublay - 04.06.1984
Nombre moyen de jours d'orage (période 1951-1980)
Hauteurs d'eau par rapport aux intervalles de temps et aux durées de retour (5 - 10 - 25 - 50 et 100 ans) - Station météo de Paris-Montsouris
La neige
Si le nombre de jours où l'on peut observer de la neige n'est pas très élevé, il varie beaucoup d'une région à l'autre, à cause de l'îlot de chaleur parisien mais également du fait que la région est située en limite des influences continentales déjà perceptibles en Seine-et-Marne. L'est de ce département reçoit en effet davantage de neige que le département des Yvelines. On observe également une grande différence entre le centre de Paris où la neige ne tient que très rarement au sol, et le plateau de St-Quentin en Yvelines (160 m d'altitude) où la couche peut dépasser les 5 cm pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines d'affilée. Concernant la répartition dans le temps, elle est assez étalée car il peut neiger de la fin octobre (et même le 13 octobre 1975) à la mi-mai (la date la plus tardive étant à priori le 18 mai 1935). Vous pouvez retrouver tous ces phénomènes dans l'almanach illustré ou dans la chronique depuis 1850. Ces rubriques sont une exclusivité meteo-paris.com.
40 cm de neige à Paris en mars 1946 !
Neige tardive du 14.04.1999 sur le plateau de l'Hautil (Cergy - 95) - auteur: F.Dissard
Les Clayes-sous-Bois (78) sous 20 cm de neige - janvier 1987
Nombre moyen de jours de neige (au moins un flocon - période 1951-1980)
Le vent
L'IDF n'est pas réputée pour être une région très ventueuse. Toutefois, la quasi absence de reliefs et sa position assez proche des influences maritimes l'expose à un certain nombre de phénomènes violents. De fortes rafales de vent peuvent être observées en toutes saisons, notamment au passage de profondes dépressions sur les Iles-britanniques, la mer du nord et le Bénélux, entre le mois d'octobre et le mois de mars. Les orages peuvent également occasionner de puissantes rafales, notamment en saison chaude. L'IDF est d'ailleurs l'une des régions où les tornades sont les plus fréquentes car les vastes plaines céréalières favorisent les conflits de masses d'air. On peut par exemple citer la tornade du 10 septembre 1896, celle du 10 juin 1926, du 8 octobre 1929...Vous pouvez retrouver tous ces phénomènes dans l'almanach illustré ou dans la chronique depuis 1850. Ces rubriques sont une exclusivité meteo-paris.com. D'une façon générale, les vents les plus forts ont été mesuré lors de la tempête du 26 décembre 1999. Cet évènement a beaucoup marqué les franciliens et l'impacte qu'elle a laissé sur la forêt de la région est énorme.
Les ravages d'une tornade près de Montfort-l'Amaury (78) - 22.08.1991
Tourbillon de poussière - Les Clayes-sous-Bois (78) - 26.04.1985
Ravages de la tempête du 26.12.1999 aux Clayes-sous-Bois (vents à plus de 170 km/h)
Les ravages d'une tornade près de Montfort-l'Amaury (78) - 22.08.1991
Rafales maximales de vent (km/h) et années auxquelles ont eu lieu ces rafales
Les vents dominants soufflent du sud-ouest (surtout en hiver et en automne). Les vents du nord-est (bise) sont également assez fréquents (notamment en hiver et en été). En revanche les vents ne viennent que très rarement du sud-est. Il ne s'agit bien souvent que de phases très temporaires (avant une perturbation).
Complément d'informations
Chronique météo de 1850 à nos jours
Almanach (au jour le jour) des évènements météo en France (y compris Paris) depuis 1850
Stations météo professionnelles et des particuliers en direct
Moyennes et records quotidiens à Paris-Montsouris depuis 1873
Evolution de la nature au fil des saisons (1 photo au même endroit toutes les semaines)