Des pics de chaleur peu durables depuis le début de l'été
mardi 28 juillet 2020Après un pic de chaleur lundi, un autre se profile entre jeudi et samedi. Dans certaines régions du sud-est, les seuils de canicule seront parfois atteints sur 3 jours. Pour autant, on note que les très fortes chaleurs ont tendance à ne pas durer cet été. Explications.
Des pics de chaleur brefs cet été
Si un pic de très fortes chaleurs a concerné le pays lundi et qu'un second se produira jeudi et samedi, ces grosses chaleurs ne s'inscrivent pas dans la durée, et ce depuis le début de cette saison estivale 2020.
Températures maximales observées le lundi 27 juillet 2020 - Météo Villes
Nous avons vécu un premier gros pic de chaleur ce lundi 27 juillet 2020, le plus marqué depuis le début de cette saison estivale. Les températures ont dépassé les 30°C sur les trois quarts du territoire (en dehors du nord-ouest) et frôlé de très près la barre des 40°C dans le sud-ouest de la France !
Quelques valeurs maximales ce lundi 27 juillet 2020 :
- 39,9°C à Albi
- 38,3°C à Auch
- 38°C à Montauban
- 37,6°C à Saint-Étienne
- 37,5°C à Toulouse
- 37°C à Lyon
- 36,2°C à Clermont-Ferrand
Évolution des masses d'air entre lundi 27 juillet et vendredi 31 juillet 2020 - modèle GFS via meteociel.fr
Toutefois, les températures sont en net recul en cette journée du mardi 28 juillet, perdant parfois une dizaine de degrés dans le sud-ouest du pays (baisse plus limitée au sud-est). La faute à un flux temporairement plus océanique, chassant les grosses chaleurs vers le bassin méditerranéen. Demain mercredi 29 juillet, les températures sont plutôt classiques pour la saison (masse d'air frais débordant au nord, air très chaud vers la grande bleue).
Un nouveau pic de grosses chaleurs se produira durant les journées du jeudi 30 et du vendredi 31 juillet en lien avec un afflux d'air très chaud venu d'Afrique du Nord. Il se prolongera samedi 1er août dans l'est. Le thermomètre grimpera encore plus haut que durant le pic de chaleur de lundi, atteignant régulièrement 35 à 40°C en après-midi de vendredi ! Pour autant, l'air se rafraîchira par l'ouest dès samedi et les températures redeviendront proche des normales de de saison dimanche, en lien avec une nouvelle intrusion d'air océanique.
Pour rappel, un épisode de très fortes chaleurs ne peut être qualifié de "canicule" que lorsque les températures dépassent des seuils donnés durant 3 jours et 3 nuits consécutives.
Pourquoi l'air très chaud ne parvient pas à s'installer ?
Nous sommes régulièrement concernés depuis le début de l'été par le flux océanique, venant tempérer les températures sur notre territoire.
Situation météorologique durant la journée du lundi 27 juillet 2020 - via climatereanalyzer.org
La situation à échelle continentale de ce lundi 27 juillet 2020 illustre très bien le régime dominant de ce mois de juillet 2020. On notre la présence de l'anticyclone des Açores, solidement ancré vers son archipel. Ce dernier étend parfois des dorsales vers l'Europe de l'Ouest, dont la France (responsable notamment de l'appel d'air très chaud observé ce 27 juillet). Pendant ce temps, des anomalies dépressionnaires glissent de l'Islande vers la Mer du Nord en débordant sur la Scandinavie et les Îles Britanniques.
Cette position récurrente des centres d'action fait que le flux océanique domine les débats sur l'ouest et le centre du continent européen, dont la France. Au gré du passage des dorsales et talwegs, le flux s'oriente parfois au sud-ouest ou au nord-ouest et les températures fluctuent avec des remontées d'air chaud suivies par des descentes d'air plus frais. Cette semaine illustre à merveille ces fluctuations thermiques en France.
Anomalies thermiques en première quinzaine de juillet 2020 - via JMA
La persistance de ce flux océanique génère des anomalies fraîches durables sur une large portion nord-ouest du continent européen. Le temps est régulièrement frais et instable de l'Islande à la Mer Baltique en passant par les Îles Britanniques, où les sensations estivales sont assez discrètes en ce mois de juillet 2020.
C'est cette proximité de l'air frais qui empêche l'installation des grosses chaleurs sur notre pays, car la moindre orientation du flux au secteur ouest à nord-ouest ramène ce dernier au dessus de nos régions. À l'inverse, l'air très chaud remonte d'Afrique du Nord sur la péninsule ibérique et la bascule - même temporaire - du flux au secteur sud-ouest entraîne des remontées chaudes importantes sur la France.
Cette situation qui nous vaut un été plutôt tempéré s'observe grâce à un anticyclone vissé vers les Açores, au contraire de l'an dernier où ce dernier s'étalait régulièrement jusqu'à la Mer du Nord en apportant des épisodes de grosses chaleurs plus durables.