La banquise mondiale au plus bas : record en Antarctique
samedi 12 janvier 2019Une année 2018 record en terme de chaleur en France et en Europe (>>), au 4e rang à l'échelle mondiale (>>), la planète est actuellement en surchauffe. Si les continents voient leur température grimper, c'est également le cas au niveau des pôles, avec une conséquence très néfaste et visible sur la banquise.
Mais si l'on parle régulièrement de la banquise Arctique, c'est celle de l'Antarctique qui attire toute l'attention depuis quelques semaines. Alors que l'été est installé dans l'Hémisphère Sud, la fonte de la banquise Antarctique s'accélère à un rythme effréné. Trop pourrait-on dire, puisque les observations sont sans appel, l'étendue des glaces de l'océan austral est à un niveau sans précédent : celle-ci est la plus basse jamais observée depuis le début des mesures satellitaires il y a 40 ans (1979), et ce depuis le 24 décembre inclus !
Au 10 janvier 2019, les glaces de l'océan austral s'étendent sur une superfcie de 4.386 millions de km2, soit en deçà du record en la matière (10 janvier 2017 avec 4.748 millions de km2). Cela représente surtout un déficit de 20% par rapport à la moyenne observée durant la période 1981-2010 (5.691 millions de km2).
Evolution de la superficie de la banquise Antarctique depuis octobre 2018 - NSIDC
Le manque de glace est particulièrement visible dans le nord et l'est de la mer de Weddell, ainsi que dans la mer de Ross. Sur ces deux secteurs où la banquise est habituellement présente (de manière partielle) lors d'un début janvier, la fonte est en réalité quasi-totale en ce début d'année 2019.
Concentration des glaces de la banquise Antarctique au 10 janvier 2019 - NSIDC
Composition d'images satellite au dessus de l'Antactique - 9 janvier 2019 - Satellite Terra
Pas de record de l'autre côté du globe, au niveau de l'océan Arctique en cette première décade de l'année (pour un 9 janvier, « seulement » la 8e étendue la plus basse depuis 1979). En pleine glaciation hivernale, l'étendue moyenne de la banquise Arctique en décembre 2018 était toutefois la 3e plus basse observée lors de ces 40 dernières années.
Une fonte globale qui s'est accelerée dès le début des années 2000, et qui se situe actuellement à des niveaux très préoccupants, preuve de plus s'il en est du réchauffement climatique.
Anomalie de l'étendue de la banquise mondiale depuis 1850 (en millions de km2) par rapport à la moyenne 1981-2010 - NSIDC
Au cumul des deux, la banquise mondiale n'a pas fière allure. Arctique et Antarctique réunies, elle est au plus bas : avec approximativement 17.7 millions de km2, cette superficie est un record ex-aequo avec les années… 2017 et 2018 ! Aucune amélioration donc, bien au contraire !
Etendue totale de la banquise mondiale (Arctique + Antarctique) depuis 1978 - Wipneus
Note importante : la notion de « superficie » des glaces correspond aux zones où l'océan est glacé à 15% minimum.