Le risque de sécheresse se maintient malgré le temps perturbé
jeudi 30 mai 2019En ce 30 mai, les dernières précipitations du mois tombent sur le pays, à quelques dixièmes près. Nous pouvons dores et déjà faire un pré-bilan hydrique du mois.
Situation initiale
Au 1er mai, la situation de sécheresse était déjà jugée comme sérieuse dans de nombreuses régions avec des niveaux d'eau bas dans la plupart des nappes phréatiques
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Pluviométrie du mois de mai 2019
Sur la plupart des villes, nous pouvons observer que les précipitations tombées sont inférieures à nettement inférieures aux valeurs attendues, en moyenne de -25 à -75%.
Seules trois villes ayant bénéficié chacune d'un épisode de pluie majeur au cours du mois présentent des valeurs plus hautes que la moyenne (Biarritz, Paris et Grenoble). Ainsi, seul le Bassin Parisien devrait rester au vert, l'excès de pluie étant couplé à un niveau des nappes normal en début de mois. Tout au plus, les secteurs de Biarritz et Grenoble verront leurs niveaux stagner en déficit modéré.
pluviométrie mai 2019 et rapport aux normales mensuelles
Le risque sécheresse perdure alors que la Nature est bien verte, pourquoi cette impression?
En été, les pluies peuvent être abondantes mais à moins de cumuls mensuels exceptionnels, ces pluies ne sont pas dites "efficaces". En effet, le processus de rechargement des nappes est triangulaire (comme pour le feu), si l'une de ces conditions manque, les nappes ne se réhabilitent pas.
Les triangle de rechargement des nappes
>En hiver, les températures sont basses et la végétation peu active, les précipitations ont donc le temps de pénétrer le sol (et donc les nappes) avant de s'évaporer ou d'être consommées par les plantes.
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>En période végétative, et plus particulièrement au printemps quand la végétation est la plus dynamique, les températures élevées et les plantes particulièrement gourmandes en eau à cette saison consomment toute l'eau avant qu'elle n'ait le temps de pénétrer dans le sol.
Faites l'expérience, malgré un gazon bien vert, si vous creusez un peu, le sous-sol sera probablement assez sec malgré la pluie!
La fraîcheur augmente l'impression d'humidité
Au 30 mai, les températures sont d'une façon générale inférieure aux moyennes saisonnières, et parfois fortement dans certaines villes (jusqu'à -3°C). Cette fraîcheur est liée à un flux de nord très nuageux qui apporte des masses d'air froid sur notre pays. Cependant, cet air froid n'est pas accompagné de pluies conséquente. Ainsi, malgré une évaporation plus limitée que d'habitude, les sols restent secs.
L'impression d'humidité est donc due à trois choses:
> La nébulosité importante
> La fraîcheur qui favorise une forte humidité relative (mais qui n'est pas transmissible au sol)
> De nombreux jours de pluie (qui ne donnent pas de cumuls significatifs)
Ce mois de mai 2019, malgré sa fraîcheur, n'a donc, de façon générale, pas du tout tout aidé à éloigner le risque de sécheresse pour l'été à venir. Au contraire, le risque s'accentue encore!
L'été, qui s'annonce plutôt chaud et sans excès de précipitations devrait donc encore accentuer cette pénurie d'eau latente qui nous menace. Retrouvez nos prévisions saisonnières ici >>