La viticulture est une activité se montrant particulièrement dépendante de la météorologie. Et les multiples évènements climatiques observés à travers le territoire vont fortement conditionner la production de vin pour cette année 2017.

Après un printemps et un été relativement chaud, les premières récoltes ont déjà débuté avec près de 2 semaines d'avance sur le pourtour méditerranéen. Des premières vendanges qui ne cessent de battre des records de précocité au fil des années, conséquence de l'accélération du réchauffement climatique. A Chateanueuf-du-Pape (Vaucluse), les premiers coups de sécateurs ayant eu lieu le 21 août dernier, soit 5 semaines plus tôt que lors des années 1950.

Évolution des dates de vendanges à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) entre 1945 et 2000 - Institut Rhodanien

En 2017, les prévisions de cette future récolte est édifiante : selon les toutes dernières estimations émises à la mi-août par l'Agreste (service des statistiques du Ministère de l'Agriculture), cette production viticole pourrait s'établir autour de 37,2 millions d'hectolitres cette année. Un niveau particulièrement bas (déficit de 17% par rapport aux récoltes annuelles des cinq dernières années), mais également en très net retrait de 18% par rapport à la récolte de l'année dernière. Cette production pourrait donc s'avérer être la plus basse depuis l'après-guerre, bien en deçà de la catastrophique récolte de 1991 (41 millions d'hectolitres).

Une baisse de la production qui serait selon toute vraisemblance due à un épisode de fortes gelées tardives observées lors de la seconde quinzaine du mois d'Avril, tout comme lors de cette fameuse année 1991. De nombreux vignobles ont été fortement impactés (Bordelais, Alsace, Jura...) par cette dernière offensive hivernale. Certains bassins viticoles (Bourgogne, Val de Loire) ont pu tout de même compenser légèrement ces pertes au cours de l'été (>>, >>, >>).

Vignobles touchés par le gel à la fin Avril - Le Figaro

La grêle n'a pas non plus épargné certaines régions viticoles. De nombreux orages depuis le milieu du printemps et plus notamment en juillet dernier qui ont provoqué des dégâts irréversibles sur les crus du Languedoc, du Sud-Ouest (Bordelais, Charentes), mais aussi du Sud Bourgogne et du Beaujolais (>>).

Vignes touchées par la grêle à Saint-Maurice-sur-Eygues (Drome) - 2 mai 2017 - France Bleu

Enfin, la sécheresse exceptionnelle et les limitations drastiques sur l'usage de l'eau en cours sur les régions méditerranéennes parvient également à influer sur cette récolte, qui devrait être sensiblement réduite cette année sur les vignobles Corse, des côtes du Rhône ou encore du Languedoc... (>>)

Une mauvaise récolte mais qui cache des disparités selon les vignobles : la répercussion de ces mauvaises conditions climatiques seront majeures sur les vignobles du Jura et du Bordelais, qui devraient être amputées de la moitié de leur récolte par rapport à l'année dernière (-54 et -51%).

Prévision de l'estimation des récoltes en hectolitres - Agreste

Une production très limitée et des vendanges particulièrement précoces... Mais selon la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), l'absence de maladies pourrait malgré tout promettre un millesime de grande qualité !