Alors que la douceur règne depuis plusieurs semaines sur notre pays au beau milieu de l'hiver, les prévisions des prochains mois ne sont pas des plus encourageants, le printemps et l'été prochain pourraient en effet s'avérer de nouveau plus chauds que la normale, mais aussi plus secs.

Printemps 2024 :

Les principaux modèles de prévisions saisonnières sont aujourd'hui unanimes, les températures devraient rester au-dessus des normales de saison durant les mois de mars, avril et mai 2024 sur notre pays.

Mars 2024 : Doux et encore humide ?

Le modèle européen ECMWF entrevoit un mois de mars 2024 globalement bien doux sur la France avec des anomalies de températures plus marquées sur la moitié Sud du pays où la douceur pourrait persister de façon similaire à ces dernières semaines. Sur le Nord du pays, les températures pourraient se montrer un peu plus fluctuantes, mais aucune anomalie négative de température n'est pour le moment envisagée durant ce mois.

Cette tendance est également suivie par le modèle américain CFS avec une douceur plus récurrente sur la moitié Sud de la France et des températures plus proches des normales au Nord..

Anomalies de températures durant le mois de mars 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Du côté des précipitations, les scénarios sont un peu plus contrastés en fonction des modèles. Pour l'européen, le temps pourrait rester humide sur notre pays tout comme sur une large partie Ouest de l'Europe, ce qui induirait une influence océanique probablement perturbée mais douce dans la continuité de ce que nous avons connu ces derniers mois.

Le modèle américain est quant à lui plus sec avec une humidité se montrant plus récurrente sur le Sud du continent européen mais des hautes pressions probablement plus récurrentes sur le Nord-Ouest de l'Europe. Selon ce scénario, le mois de mars se montrerait donc plus sec sur notre pays, notamment sur le Nord et l'Ouest de la France avec possiblement un peu plus d'humidité près de la méditerranée où les conditions pourraient se montrer plus dépressionnaires.

Anomalies de précipitations durant le mois de mars 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Si le mois de mars 2024 devrait donc se montrer globalement doux, des incertitudes persistent encore sur le placement du courant océanique perturbé, si certains scénarios voient celui-ci directement dirigé vers la France, d'autres le voient au contraire circuler plus au Sud avec de ce fait des conditions plus sèches.

Avril 2024 : Doux et plutôt sec ?

Là encore, les principaux modèles de prévisions saisonnières s'accordent sur un mois d'avril plus doux que la normale. Que ce soit pour l'européen ou l'américain, les températures se montreraient bien douces avec des anomalies de températures souvent situées entre +0,5 et +1°C sur la France, notamment en allant vers le Sud du pays où les premières chaleurs pourraient se manifester.

Anomalies de températures durant le mois d'avril 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Au niveau des précipitations, les scénarios sont également plus contrastés. L’européen ECMWF envisage un temps globalement de saison sur la France avec quelques anomalies positives de précipitations, induisant potentiellement une nouvelle dominante océanique du flux mais pas véritablement de périodes anticycloniques durables.

Le modèle américain est de nouveau plus sec, notamment sur le Sud et l'Ouest du pays où les précipitations pourraient s'avérer déficitaires durant ce mois. Le Nord du pays pourrait, de façon similaire au modèle européen, être plus influencé par le flux océanique humide alors que les hautes pressions devraient dominer plus largement au Sud du pays.

Anomalies de précipitations durant le mois d'avril 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Un mois d'avril de nouveau bien doux au programme donc avec des précipitations restant globalement dans les normes, même si on surveillerait une masse d'air régulièrement plus sèche en allant vers le Sud de la France.

Mai 2024: Assez chaud et potentiellement instable ?

Peu de changement au niveau des températures à priori pour ce mois de mai d'après les dernières modélisations saisonnières. La France conserverait des températures globalement situées +0,5 à +1°C au-dessus des normales de la période que ce soit sur le scénario du modèle européen ou sur celui du modèle américain.

Les premières périodes de chaleur pourraient donc se manifester durant ce mois, possiblement plus récurrentes sur la moitié Sud où les anomalies de températures se montreraient plus marquées. Là encore, aucune anomalie négative de température n'est envisagée.

Anomalies de températures durant le mois de mai 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Du côté des précipitations, le modèle américain envisage un mois de mai potentiellement bien instable sur une large partie de la France avec un risque de dégradations orageuses récurrentes et successives, ce qui n'est pas exceptionnel en cette période de l'année.

Le modèle européen est cette fois-ci plus sec, notamment en allant vers le Sud du pays où les conditions pourraient s'avérer plus anticycloniques. Plus au Nord, aucune anomalie positive de précipitation n'est envisagée, ce qui induirait un temps plutôt de saison, à savoir quelques dégradations temporaires, plutôt à tendance orageuse comme c'est régulièrement le cas durant le mois de mai.

Anomalies de précipitations durant le mois de mai 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Ce mois de mai se montrerait donc bien plus doux que la normale et même potentiellement assez chaud, notamment en allant vers le Sud du pays, dans la continuité des mois précédents. Des incertitudes persistent encore au niveau des précipitations, certains scénarios envisageant une instabilité récurrente alors que pour d'autres celle-ci se montrerait plus timorée.

Ce printemps 2024 s'annonce donc bien plus doux que la normale et même potentiellement assez chaud, surtout en allant vers le Sud du pays. Si le mois de mars pourrait voir des perturbations récurrentes dans la continuité des mois précédents, le temps se montrerait ensuite plus régulièrement sec sur notre pays même si quelques dégradations devraient se produire, toutefois moins fréquentes que les mois précédents. On surveillerait également le risque d'instabilité potentiellement marquée durant le mois de mai, bien que les principaux modèles ne soient pas encore en accord sur ce point.

Été 2024 : Très chaud et sec ?

Là encore, les principaux modèles de prévision s'accordent sur des températures restant bien au-dessus des normales de saison durant l'été. Le modèle européen envisage des anomalies de températures situées régulièrement entre +1 et +2°C sur la France entre juin et août, ce qui induirait un été particulièrement chaud sur notre pays avec un risque de périodes caniculaires récurrentes, potentiellement notables mais également durables.

Ce scénario est également celui du modèle américain qui envisage également un été potentiellement très chaud avec des anomalies de température souvent situées entre +1 et +2°C sur notre pays également. Cet été 2024 pourrait donc être similaire à ceux que nous avons connu en 2023 (anomalie de +1,4°C à l'échelle du pays) ou même 2022 (anomalie de +2,3°C), ce qui est loin d'être une bonne nouvelle.

Anomalies de températures durant l'été 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Du côté des précipitations, le constat est également majoritairement sec, notamment sur le modèle européen avec un déficit de précipitation généralisé à l'échelle de la France, ce qui induirait des périodes anticycloniques récurrentes tout au long de la période.

Le modèle américain est aussi globalement sec, notamment sur l'Est et le Sud-Ouest du pays même si de l'instabilité pourrait se manifester de façon plus récurrente près des Alpes, chose également normale en cette période.

Anomalies de précipitations durant l'été 2024 sur l'Europe – Modèles ECMWF et CFS

Cet été 2024 pourrait donc se montrer chaud voire très chaud sur notre pays, s'inscrivant donc dans la récurrence que nous observons ces dernières années. Du côté des précipitations, la pluie ne serait pas au programme selon les dernières modélisations et c'est au contraire un temps majoritairement sec qui pourrait nous concerner, au Nord comme au Sud.

Pas de fraîcheur donc à attendre dans les prochains mois, la douceur puis la chaleur devraient une nouvelle-fois dominer les débats entre le printemps et l'été prochain. Du côté des précipitations, la récurrence de perturbations actives que nous connaissons devrait également prendre fin dans le courant du printemps et laisser place à des conditions plus régulièrement anticycloniques, notamment en allant vers la saison estivale.