Zoom sur les photométéores
vendredi 30 août 2019Que sont les photométéores?
Cette appellation regroupe tout un pan de phénomènes liés à la lumière. Contrairement aux autres phénomènes météorologiques, ceux-ci n'ont pas de réalité physique et sont dus aux interactions entre la lumière et les particules présentes dans l'atmosphère. L'exemple le plus connu est l'arc-en-ciel.
L'arc-en-ciel est un photométéore parfois spectaculaire observé dos au soleil, souvent après une averse lors du retour du Soleil - image> Jérémie GAILLARD
Une situation propice à leur observation
Durant ces deux jours, les conditions seront estivales, mais une vaste dépression commence à perturber le ciel à haute altitude. Là, de vastes bancs de cirrus se forment, plutôt sur la moitié nord. Au sud, le sommet glacé des orages pourra s'étaler et également produire un voile. L'idéal pour profiter des derniers jours de l'été et observer le ciel!
Prévisions du vendredi 30 août et pour le samedi 31 août 2019 à retrouver ici >>
Situés à haute altitude, ces nuages prennent souvent l'aspect de nuages filamenteux ou de petites boules floues avec de grandes trainées.
Voile de cirrus observé dans les Yvelines à l'été 2015 - Jérémie GAILLARD
Ces nuages se forment en haute troposphère, généralement entre 10 000 et 15 000m d'altitude en été. A une telle hauteur, la température est de l'ordre de -50 à -60°C, la vapeur d'eau se change instantanément en glace sans passer par l'état liquide. Ces nuages sont donc constitués de cristaux de glace. Généralement formés de paillettes hexagonales, ils peuvent prendre différentes formes quand les nuages s'épaississent légèrement, faisant perdre de l'altitude et monter la température de formation des cristaux.
Diagramme de formation des cristaux de glace dans l'atmosphère - Source >>
Des phénomènes particulièrement communs, aux formes multiples, mais peu observés
Contrairement aux arcs-en-ciel, la plupart des photométéores de glace se forment du côté du soleil. AInsi, leur observation n'est absolument pas commune pour l'immense majorité des personnes. Pourtant, il s'en produit plusieurs fois par semaine au dessus de chaque point de France! Si vous observez un ciel voilé, vous pouvez chercher, mais attention, pensez à masquer le Soleil avec votre main pour ne pas vous éblouir, des lunettes de soleil sont insuffisante.
Ensemble de photométéores dans un nuage glacé au dessus des Yvelines en juin 2015, comme vous pouvez le constater, la plupart des arcs se forment à proximité du Soleil. Attention donc à vous protéger les yeux si vous voulez tenter une observation. Image > Jérémie GAILLARD
Photométéores les plus communs
Durant ces deux journées propices, vous pouvez commencer votre observation par des photométéores très communs sous nos latitudes.
Le halo 22° se trouve, comme son nom l'indique, sur un cercle situé à 22° du Soleil (donc assez proche). Il peut se former à toute heure de la journée, dans tous les types de cristaux hexagonaux. De couleur généralement blanchâtre ou assez délavée, il peut prendre des couleurs assez vives si les conditions sont réunies. Sa grande fréquence lui permet même d'être fréquemment observé de nuit autour de la Lune.
Le Parhélie est à peine plus rare, sa formation est également commune mais réservée à des heures de la journée où le Soleil est assez bas. Les plus propices sont donc entre 3h après son lever et 3h avant son coucher en ce moment en France. Le Parhélie est souvent associé au halo 22°. De couleur souvent vive et beaucoup plus lumineux, ce photométéore ne passe pas inaperçu même sans avoir l'habitude de le trouver! Il est appelé "sundog" en anglais car il suit le soleil dans sa course voire "deuxième soleil" quand le phénomène est très lumineux.
Cet arc est un peu plus rare mais reste commun. Sa situation loin du Soleil le rend plus facile à observer. Cependant, comme son nom l'indique, il entour le zénith (le point à la verticale dans le ciel). Il faut donc impérativement lever la tête pour l'observer. Comme le parhélie, il se forme quand le Soleil est assez bas sur l'horizon mais pas trop non plus. Entre 1h et 3h après le lever de Soleil puis entre 1h et 3h avant le coucher de Soleil. Son observation vaut le coup, généralement lumineux, il se trouve surtout très coloré, souvent autant qu'un arc-en-ciel!
Contrairement aux autres photométéores qui se forment par réfraction, le pilier solaire se forme par réflexion. Ce photométéore ne prend donc pas de couleur propre, il se contente de celle du Soleil et donc des nuages qui l'entourent. Il est généralement observé durant une demie heure après le coucher de soleil. Le Soleil éclair le dessous des nuages dont une partie réfléchit la lumière dans votre direction, formant une bande (ou colonne) lumineuse au dessus de la position du Soleil. Le phénomène est similaire à celui qui forme une bande de lumière brillante sous le Soleil quand on observe un coucher de soleil sur la plage.
Les nombreuses particules de sable mouillé réfléchissent la lumière dans une seule direction provoquant l'équivalent d'un pilier solaire sur la plage.
Bonne observation à tous! N'hésitez pas à nous envoyer vos photographies si vous observez des photométéores via ce lien >>