BILAN ÉTÉ 2012 : très contrasté selon les mois et les régions
vendredi 31 août 2012Après un début d'été très laborieux et un mois de juin peu ensoleillé (moins qu'en mars !) et pluvieux, la situation s'est améliorée au fil des semaines, avec un mois de juillet plus estival au Sud qu'au Nord (la dernière semaine du mois a même été très belle sur l'ensemble du pays avec 3 journées consécutives sans un seul nuage sur l'hexagone).
Un début de mois de juillet automnal dans le Nord : orage du 6 juillet 2012 à Paris
Enfin, le mois d'août s'est révélé finalement plus ensoleillé et plus chaud ; il s'agit d'ailleurs du mois le plus chaud de cette année 2012, une constante depuis maintenant 2007 où le dernier mois de l'été est plus chaud que juillet. Un mois d'août marqué par un épisode caniculaire dans le Sud et le centre de la France, et qui a même atteint, de manière peu durable il est vrai, le bassin parisien.
Les bassins du Trocadéro pris d'assaut par les parisiens samedi 18 août 2012
Soleil et chaleur remarquables au Sud-est
Si d'une manière générale les 3/4 du pays ont connu un été finalement pas très agréable en raison des nuages et des pluies (malgré des températures qui sont restées supérieures à la moyenne), le Sud-est et plus particulièrement la Provence Côte-d'Azur et la Corse ont vécu un été exceptionnel avec une chaleur constante depuis début juin. Une chaleur persistante qui s'explique par le maintien de début juin à la fin août d'une canicule continue sur l'Espagne, l'Italie et surtout sur les Balkans, qui a débordé vers nos régions. En Provence-Côte-d'Azur et Corse, cet été 2012 a donc été aussi chaud que l'été 2003 !
Soleil et chaleur record dans le Sud-est cet été avec 21 jours où la température a dépassé les 30°C à Cannes
Cette canicule a envahi après le 15 août la majeure partie de la France avec des records de chaleurs absolus enregistrés dans le centre du pays (Limousin - Centre - Bourgogne notamment avec 42,3°C relevés à Aubusson dans la Creuse). La barre des 40°C a également été atteinte en Île-de-France avec 40,3°C à Saint-Maur, Val-de-Marne, une première depuis la canicule d'août 2003.
De nombreux orages et des précipitations excédentaires
L'une des particularités de cet été 2012 vient de la fréquence de ses orages, plus particulièrement sur les régions du Centre-Est avec une pluviométrie deux fois supérieure à la moyenne. Une abondance de précipitations qui succède à un hiver et à un début de printemps très secs. Le nombre de jours d'orage a été deux fois supérieur à la moyenne sur Lyon, Clermont-Ferrand, Besançon, Dijon pour ne citer que quelques villes. D'ailleurs, l'Est de la France a été plus marqué par les orages car cette partie du territoire se trouvait au contact de l'air très chaud remontant de Méditerranée et de l'air plus frais descendant des Îles Britanniques (d'où un important conflit de masses d'air générateur d'orages parfois violents).
Violent orage au-dessus de Lyon en août 2012
Chute de grêle à Montrottier (Rhône) le 4 août 2012
Dans le nord de la France, sur les régions voisines de la Manche notamment, cet été a également été pluvieux avec peu d'orages mais de nombreux passages pluvieux dus à la prédominance d'un courant perturbé issu des Îles Britanniques.
Juin 2012 : un soleil aux abonnés absents dans le Nord
En août, les régions atlantiques ont renoué avec un temps plus sec grâce à des pressions plus élevées. Le déficit pluviométrique atteint 50% en moyenne entre Brest et la côte basque.
Un mois d'août 2012 globalement sec et très agréable près de l'Atlantique (Lacanau)
Des températures supérieures aux moyennes
C'est l'un des autres paradoxes de cet été 2012. Malgré un ciel nuageux et des pluies excédentaires (sauf au Sud-est), les températures ont affiché un niveau supérieur aux moyennes, avec il est vrai des nuances d'importance selon les régions. Dans le Sud-est, l'excédent atteint +2°C, voire près de +3°C en Corse. Près de la Manche, il est de +0,5 à +1°C et de +1 à +1,5°C partout ailleurs.
L'excédent thermique est plus important dans le nord de la France en août qu'en juillet alors qu'en juin on se situait légèrement en-dessous des moyennes. Ce paradoxe peut s'expliquer par l'origine de la masse d'air : les nuages et les pluies ont été apportées par les nombreuses perturbations circulant sur les Îles Britanniques, c'est à dire par flux assez doux, océanique, d'Ouest à Sud-ouest. Autre facteur adoucissant : la présence des nuages limitant la baisse nocturne des températures.
Conclusion : si les régions Méditerranéennes ont connu l'un des étés les plus chauds de ces trente dernières années, les côtes de la Manche (et plus généralement les régions du quart Nord-ouest) sont souvent restées sous la grisaille.