Juin pourri, été pourri ? Que dit la climatologie ?
jeudi 30 juin 2016
Juin s'est montré souvent maussade et pluvieux sur les 2 / 3 Nord de la France. Statistiquement, un tel mois de juin peut-il préfigurer du temps de juillet et août ? Autrement dit, en consultant les archives climatologiques, remarque-t-on une corrélation entre le temps du mois de juin et celui du reste de l'été ?
Olivier Ranson pour Le Parisien - Blog Histoire de Lucien
Avant de répondre, d'un point de vue plus général, méfions-nous des adages prétendant prévoir le temps à venir à partir du temps présent. Ils sont souvent le fruit de climatologues parfois de bonne foi mais n'ayant pas pris le soin de soumettre leurs résultats statistiques aux tests de significativité. Ainsi, si bon nombre des dictons de nos almanachs peuvent se révéler plein de bon sens, ceux portant sur des dates fixes ne résistent guère à la critique.
Météo-Suisse a étudié les données de la station météo de Genève depuis 1980 pour tenter d'établir une corrélation entre les conditions climatiques de juin et celles du reste de l'été.
Les mois de juin les plus arrosés étaient ceux de 1987, 2007, 1997, 1982, 1985 et 1980. En 1987, juillet et août furent proches de la normale alors qu'en 2007, les 3 mois d'été furent abondamment arrosés.
D'un point de vue ensoleillement, là non plus, un mois de juin gris ne semble pas impliquer des mois de juillet et août nécessairement nuageux ensoleillés.
Par contre, les mois de juin les plus secs (1989, 2000, 1994, 1988 et 2015) semblent plus souvent suivis de mois secs, seule l'année 2000 faisant exception.
Ainsi, à la seule vue des données, le climatologue n'a, a priori, guère intérêt à pousser l'étude au-delà, sauf concernant cette tendance à une sécheresse récurrente après un mois de juin d'ores et déjà sec. Sur ce paramètre, une étude poussée sur un échantillon plus grand serait nécessaire pour arriver à une conclusion, d'autant qu'une explication pourrait a posteriori expliquer le phénomène. En effet, après une longue période sèche estivale, les premières précipitations ont tendance à s'évaporer avant de toucher le sol, il faut donc de vigoureuses perturbations pour réellement humidifier l'atmosphère. En outre, un sol humide et enneigé sur les sommets restitue de la vapeur d'eau dans l'atmosphère alors qu'une terre sèche tend à casser ce cycle.
Futura Sciences
Bref, ce n'est pas parce que juin fut des plus maussades au Nord de la France que le reste de l'été le sera forcément. N'hésitez pas à consulter nos prévisions saisonnières.