La pollution chute avec le confinement lié au coronavirus
mercredi 18 mars 2020Si les temps sont durs avec le confinement lié à la pandémie de coronavirus, ces mesures drastiques ont un effet très positif sur l'environnement et l'air que nous respirons. Malgré la présence des hautes pressions, les taux de pollution atteignent des niveaux très bas.
Nette amélioration de la qualité de l'air
Si les mesures de confinement sont drastiques, l'impact n'est pas négatif dans tous les domaines. L'environnement profite du ralentissement considérable des activités humaines pour se refaire une santé et les taux de pollution baissent sensiblement dans notre pays.
La vallée du Grésivaudan à Grenoble ce mardi 17 mars 2020, sous un air pur et une excellente visibilité
Le confinement total vient d'être instauré mardi mais ses effets sont déjà visibles sur l'environnement. Ce 17 mars, la vallée du Grésivaudan affichait une excellente qualité de l'air et une visibilité optimale, malgré l'installation de l'anticyclone. Traditionnellement, le secteur est touché par une accumulation de particules fines de pollution lors des journées anticycloniques. Cette fois, la faible activité humaine et le peu de véhicules ont permis d'éviter l'apparition de la pollution.
Nombre de kilomètres de bouchon cumulés sur l'ensemble de l'Île-de-France ce 17 mars 2020 - via sytadin.fr
Il faut dire que le trafic routier s'est littéralement effondré dans toute la France avec le renforcement du confinement ! Cette évolution était particulièrement marquante en Île-de-France. À 18 heures ce mardi 17 mars, on notait un seul kilomètre de bouchon sur l'ensemble de la région, à une heure où il est courant d'en cumuler 300 fois plus !
Le périphérique parisien ce 17 mars 2020 à 18h, désert en pleine heure de pointe ! Historique ! - via viewsurf
Ainsi, le périphérique parisien était quasi-désert ce mardi en fin de journée, à une heure où il sature habituellement. Cette tendance a été observée dans toutes les grandes agglomérations françaises, offrant des scènes historiques. Au delà de la baisse notable des émissions de particules fines par les gaz d'échappement, les habitants vivant aux abords des axes les plus fréquentés ont également pu bénéficier d'une nette diminution des nuisances sonores.
Dans notre pays, nous ne commençons qu'à voir les premiers effets du confinement sur le monde qui nous entoure. Ces derniers seront de plus en plus visibles dans les prochaines semaines.
Des conséquences observées dans le monde entier
Si la France ne commence qu'à remarquer les effets du confinement sur l'environnement, d'autres pays ont mis en place les mêmes mesures drastiques bien avant nous et ont pu constater des changements majeurs, notamment au niveau de la qualité de l'air.
Comparaison des concentrations de NO? entre la première décade de janvier et la seconde moitié de février 2020 - Via NASA
Réputée pour sa mauvaise qualité de l'air liée au dynamisme exacerbé de son économie, la Chine a vu ses taux de pollution s'effondrer après la mise en place de la quarantaine. Entre janvier et février, les taux moyens de dioxyde d'azote (NO?) dans l'atmosphère ont remarquablement chuté dans l'Empire du Milieu, étant divisés par 3 ou 4 dans certaines agglomérations !
Ainsi, le smog (brouillard constitué par des particules de pollution en suspension dans l'air) s'est dissipé dans de nombreuses régions et les habitants des villes les plus polluées ont pu bénéficier d'un ciel bien bleu qu'ils n'ont quasiment jamais l'occasion d'admirer !
Comparaison des concentrations de NO? en Italie au mois de février (gauche) et à la mi-mars 2020 (droite) - image satellite Copernicus
Plus près de nous, l'Italie a mis en place un confinement total dès le début du mois de mars et des effets similaires à ceux de la Chine ont pu être observés, notamment dans le nord du pays. Sur la plaine du Pô, l'arrêt quasi-complet de l'économie italienne a entraîné une diminution très nette des taux de dioxyde d'azote dans l'atmosphère entre la fin février et la mi-mars.
L'eau des canaux de Venise est redevenue limpide, pour le plus grand plaisir de la faune - via ikaveri sur Twitter
Outre la qualité de l'air, les conséquences visibles sont multiples. À Venise, l'arrêt quasi-total de la circulation fluviale a permis à l'eau des canaux de redevenir limpide. Ces eaux transparentes permettent d'admirer les bancs de poissons. Il ne s'agit pas vraiment d'un problème de pollution de l'eau mais plutôt du dépôt des sédiments au fond des canaux, lesquels ne sont désormais plus brassés par le passage des gondoles.
Dans les canaux de Venise comme ailleurs en Italie, la faune profite du ralentissement de l'activité humaine pour réinvestir les lieux. Il n'est pas rare de voir des animaux sauvages s'aventurer dans les villes devenues très calmes. Des scènes qui devraient se multiplier en France au cours des prochains jours.
Le coronavirus a des impacts très importants sur l'activité humaine et l'économie mais force est de constater que la nature en tire profit. Néanmoins, ce ralentissement de nos activités sera sans doute trop faible et trop peu durable pour interrompre le processus du réchauffement climatique...