Neige industrielle en région lyonnaise
mardi 10 décembre 2013
Nous vous répétons jours après jours combien les conditions anticycloniques sont et resteront solides sur la France cette semaine et combien le temps restera sec sur la plupart des régions. Ce matin encore, nous prévoyions un après-midi ensoleillé sur la région lyonnaise... et pourtant, ce mardi, vous et les twittos nous signalez des chutes de neige faibles mais tenant au sol sur le bassin lyonnais !
Interloqué, le prévisionniste vérifia l'imagerie radar et satellite :
Le radar était "vide" comme il dit dans son jargon et le ciel était dégagé sur la majeure partie de la France, sans la moindre perturbation en vue. D'ailleurs, nos cartes d'observation confirmaient des pressions atmosphériques très élevées, de 1029 hPa au Sud de la Garonne à 1035 hPa, précisément vers Lyon.
Restait ce stratus, plus vaste et plus épais que prévu le long du Val de Saône jusque sur le Nord-Isère. Et ce dernier était à l'origine des chutes de neige imprévues, dites "neiges industrielles".
Ce phénomène se produit avec un brouillard bas ou une limite supérieure du stratus (idéalement vers 900 m) ainsi qu’une forte inversion de température. Les autres conditions nécessaires sont une température nettement négative sous l’inversion et une certaine instabilité de l’air sous cette inversion.
L’élément déclencheur le plus important pour la neige industrielle est constitué par les particules contenues dans les fumées rejetées par toutes sortes d’installations industrielles. La vapeur d’eau et les fines particules rejetées par les usines favorisent un phénomène de condensation, qui, par des températures proches de zéro, retombent au sol sous la forme de neige fine. On parle aussi de "neige de pollution".
Les conditions actuelles d'inversion des températures favorisent ce phénomène. Il se produit surtout autour des entreprises rejetant de la vapeur d'eau ou des usines d'incinération. Des études ont néanmoins montré que ce type de neige ne contient pas plus de substances nocives que la pluie ou la poussière qui se dépose par temps sec.
Ces chutes de neige sont généralement faibles (du moins en France) mais tombent par températures négatives et, de fait, tiennent au sol et peuvent perturber la circulation. Une couche pouvant dépasser 5 cm se forme lorsque le phénomène se prolonge. Dans l'état actuel des connaissances, il reste hélas difficilement prévisible.