Tempête en Crimée : naissance de la météorologie moderne
dimanche 16 mars 2014
La Crimée fait, en ce moment, la une de l'actualité internationale. Cette péninsule du Sud de l'Ukraine qui s'avance dans la Mer Noire (carte) a été, au fil des siècles, l'objet de fréquents conflits entre les empires russes, ottomans et occidentaux. Le plus meurtrier s'est déroulé entre 1853 et 1856 et opposa l'empire ottoman allié à la France et à la Grande Bretagne, causant la mort de plus de 500 000 personnes.
La météorologie moderne est née d'un naufrage lors de cette guerre. Le 14 novembre 1854, une violente tempête fut à l'origine de la perte de 38 navires de commerce. 400 marins périrent dans cette catastrophe. Ceci amena le Ministre de la Guerre à charger l'astronome Urbain Le Verrier (1811-1877) de trouver les causes de ce désastre.
Le Verrier découvre que les événements météorologiques en un lieu donné sont le résultat d'un déplacement, à l'échelle planétaire, de phénomènes physiques. Il s'aperçoit que la tempête sévissait déjà le 12 novembre sur le Nord et l'Ouest de l'Europe et décide de mettre en place un réseau qui permettrait de localiser les événements dangereux pour mieux s'y préparer. Les stations météo communiquaient alors leurs mesures par le télégraphe électrique, mesures pointées sur des cartes.
A partir de 1863, l'Observatoire de Paris diffusera régulièrement des télégrammes d'avertissement aux ports et débutera la publication quotidienne de cartes météorologiques dans le Bulletin de l'Observatoire.
A propos de tempête, un fort coup de vent est d'ailleurs attendu lundi 16 mars matin dans ce secteur. Une situation relativement banale pour la saison.